Par Antoine MANESSIS.
La CGT a décidé de faire du mouvement du 10 septembre une première étape pour « dénoncer l’austérité ». « Le 10 septembre, c’est une initiative citoyenne et donc évidemment que la CGT a décidé d’y prendre sa part en construisant la grève dans les entreprises », a expliqué vendredi la secrétaire générale, Sophie Binet.
« Pour l’intersyndicale, aujourd’hui, le sujet, c’était de construire une grande journée de grève et de manifestation. » Le 18 septembre, « c’est un jeudi, c’est beaucoup plus favorable pour la mobilisation…/…Ce que nous voulons, c’est que les exigences sociales soient enfin entendues. Nous voulons la justice fiscale, nous voulons de l’argent pour nos services publics qui n’en peuvent plus. Nous voulons des augmentations de salaire, nous voulons l’abrogation de la réforme des retraites »
L’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) appelle à une journée de mobilisation commune sur l’ensemble du territoire le 18 septembre, « y compris par la grève et la manifestation », a annoncé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon
Jean-Luc Mélenchon a analysé les choses de la façon suivante: « Il faut que le 10 septembre soit un jour de blocage général, c’est-à-dire, pour ce qui concerne le salariat, que le 10 septembre, ce soit la grève générale ».
Dans Le Figaro, journal de la droite moisie, un crétin inculte écrit: « Dans l’imaginaire marxiste-léniniste, la grève générale est partie intégrante du processus révolutionnaire. Elle peut être un prélude à l’insurrection et mener à la prise du pouvoir, donc à l’entrée tant rêvée dans le paradis terrestre ».
Autant de stupidités en si peu de mots…Mais cela devrait rassurer les pseudo-révolutionnaires qui, à défaut de peser sur le réel, se shootent aux mots creux.
Soyons sérieux un instant. La crise politique et sociale que nous vivons a plusieurs issues possibles.
Une issue est l’union des droites c’est-à-dire la coalition des droites et du néofascisme. Des gens comme Bruno Retailleau (LR) ou Jordan Bardelle (RN) ou Gérald Darmanin (Macronie) y travaillent. Des médias s’en font les chantres. Des capitalistes la financent.
Une autre issue est la reconstitution d’une droite centrale, un extrême centre comme l’appelle Pierre Serna, omelette débarrassée des ses deux bouts (FI et RN). Gabriel Attal, Edouard Philippe et la moitié du PS tendance « à droite toute » œuvrent dans ce sens. Karim Bouamrane le maire PS de St Ouen déclare au Figaro « Pour l’après-Bayrou, le bloc de gauche, hors LFI, doit nouer un accord de non-censure avec le socle commun ». Cela a l’avantage de la clarté.
Enfin une autre issue existe. Celle qui ouvre une véritable alternative démocratique, sociale et écologique. C’est autour et avec la France Insoumise qu’un tel processus peut aboutir. C’est une dynamique qui seule est susceptible d’apporter un changement qui inverse la logique capitaliste. Du tout profit nous passerions vers l’humanité et la vie avant les profits.
Un mouvement spontané s’est affirmé. « Bloquons tout! » qui appelle à des actions multiformes le 10 septembre. Ce slogan fait donc un état des lieux: sans blocage du pays le pouvoir de la bourgeoisie ignore et méprise totalement la volonté du peuple. Réforme des retraites, interdiction des poisons dans nos aliments, notre eau et l’air que nous respirons, aspiration à la paix, à des services publics efficaces et donc dotés, salaires indexés à l’inflation et blocage des prix des produits de base…tout cela n’existe pas pour le pouvoir. Des millions de manifestants, des millions de signataires de pétitions, des millions d’électrices et électeurs placent le Nouveau Front populaire en tête aux législatives et Macron qui nomme un gouvernement…des battus.
Face à cette arrogance anti-populaire et anti-démocratique qui n’a rien à faire des « gens de peu » face à cette aristocratie gavée et pleine de morgue, des citoyennes et des citoyens ont conclu logiquement qu’il faut monter la barre plus haut pour se faire entendre: le blocage du pays.
Conclusion juste et que la gauche politique et associative ne peut que soutenir. D’autant plus que Mélenchon en prenant l’initiative, a contraint les autres à se déterminer.
Les syndicats sont divers. La CFDT n’est pas la CGT. L’UNSA ou la CGC ne sont pas Solidaires. Cela veut-il dire que l’unité syndicale ne peut pas se faire dans le respect de l’autonomie de chaque organisation? Cela ne veut-il pas dire que les plus avancés et combattifs des syndicalistes ne peuvent pas entraîner leurs camarades plus timorés plus en avant? Or c’est exactement ce qu’ont fait la CGT et Solidaires. Eux soutiennent le 10 septembre et appellent à la grève ce jour-là. Et l’intersyndicale, si elle n’appelle pas au 10, convient qu’il faut une grève nationale le 18 septembre. Ce qui n’était pas gagné d’avance.
Plus forte sera la mobilisation le 10 septembre, plus sera réussie celle du 18. Et plus la gauche et l’intersyndicale tiendront compte du rapport des forces qui se dégagera du 10. Et qui sait ce qui se passera entre les deux dates? Cela, ce ne sont pas les états-majors qui en décident, ce sont les travailleurs eux-mêmes.
La France insoumise offre une perspective politique au mouvement social et le mouvement social offre une possibilité de voir l’alternative politique de gauche de s’imposer démocratiquement.
Alors ? Alors « Marchons au-devant du bonheur. Allons au-devant de la vie ».
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Source: https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/08/10-septembre-on-bloque-tout.html
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/10-septembre-on-bloque-tout-nbh-30-08-25/