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100 000 emplois directs et 300 000 emplois indirects ont été supprimés ou menacés depuis septembre 2023, selon la CGT. Le syndicat a réclamé des mesures à Bercy pour endiguer la casse, symptôme de la désindustrialisation.
Par Marie TOULGOAT.
Depuis septembre 2023, pas loin de 450 plans de licenciement ont été recensés en France par la CGT. C’est le chiffre que la centrale syndicale a avancé ce jeudi 30 octobre matin à Bercy, alors qu’une délégation était reçue par le ministre délégué à l’industrie, Sébastien Martin. En tout, le syndicat décompte 100 000 emplois directement supprimés ou menacés, et 300 000 emplois indirects.
Interrogée sur RTL, la secrétaire générale Sophie Binet a par ailleurs précisé que ce recensement n’était que partiel. « Cette saignée est certifiée par les derniers chiffres du chômage et par les études du cabinet Trendeo qui relève un solde négatif entre création et fermeture de sites industriels depuis le deuxième semestre 2024, et confirmée désormais par le ministère lui-même », affirme la CGT dans un communiqué.
Chez Novasco, 450 salariés bientôt sur le carreau
Les emplois industriels en particulier sont la grande victime de cette vague massive de suppressions. Selon le comptage de la CGT, ils représentent en effet 40 % des postes menacés ou supprimés depuis 2023. Le signe d’une « désindustrialisation », au sujet de laquelle la CGT a à nouveau alerté le gouvernement ce jeudi. Les exemples de plus en plus nombreux de casse de sites industriels ne font pas mentir la centrale syndicale.
Rien que cette semaine, les 450 salariés de Novasco ont ainsi appris le désistement de Métal Blanc, candidat à la reprise de leurs sites, leur faisant craindre une fermeture totale des usines. Ce 30 octobre, une proposition de loi présentée par le groupe communiste visant à nationaliser ArcelorMittal, dont une partie des salariés va être mis à la porte, a capoté au Sénat.
À Bercy, la CGT a ainsi réclamé l’organisation d’« assises de l’industrie afin de définir une stratégie ambitieuse de réindustrialisation », et a formulé ministre ministres quelques préconisations. Parmi celles-ci, la réorientation des aides publiques versées aux entreprises, aujourd’hui sans contreparties, mais aussi « l’intervention renforcée de l’État » et « l’utilisation de la commande publique » pour favoriser la production locale.
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