15 000 médecins dans les rues de Paris (IO.fr-16/02/23)

Dans la manifestation des médecins, le 14 février, à Paris

Contre la politique de santé du gouvernement Macron-Borne-Braun, les médecins ont manifesté unis, forts et déterminés, le 14 février à Paris.

C’est la troisième manifestation des médecins de cabinet en un mois et demi : une le 1er décembre, puis le 5 janvier. Celle du 14 février est la plus massive, 15 000 médecins ont manifesté contre la loi Rist adoptée par les députés en avril 2022, puis,  le jour même de la manifestation, au Sénat.

La colère est palpable, la mobilisation va crescendo, chacun ressent que c’est l’existence même de la médecine qui est menacée. Le gouvernement entend porter son coup en autorisant certains professionnels non médecins à recevoir (en remplacement des médecins de cabinet) des patients en première intention et en leur permettant de prescrire, soit la légalisation pour des non-médecins de l’exercice illégal de la médecine. Pour parfaire ce forfait, l’acte médical est dévalorisé et le numerus clausus plus que jamais maintenu.

La manifestation massive, énorme, pour la profession, marque une progression dans l’opposition irréductible des médecins à ce coup d’estocade.

La réaction très forte exprimée de façon constante surtout en fin de manifestation, place du Panthéon, devant la tribune qui rassemblait tous les syndicats unis de médecins de cabinet, a affirmé sa volonté de faire reculer le gouvernement.

Un acte d’accusation ovationné

Les orateurs, responsables des syndicats et du collectif Médecins pour demain l’ont affirmé, c’est l’union qui a permis de rassembler, d’affirmer l’unité une et indivisible de la médecine, celle pratiquée à l’hôpital et celle de cabinet.

L’un des orateurs, Jérôme Marty, pour l’UFML, a prononcé un véritable acte d’accusation contre tous les responsables de la situation actuelle de destruction de la médecine, les ministres responsables de toutes les lois santé depuis plus de vingt ans, les ministres Buzyn, Véran et aujourd’hui Braun, le directeur actuel de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie), sans oublier le maître d’œuvre du jour, le président Macron, un J’accuse à la Zola très puissant, ovationné par les médecins, qui s’inscrit complètement dans la bataille en cours contre le gouvernement.

C’est un véritable pacte qui a été passé entre tous les médecins présents avec leurs syndicats, entre les médecins de ville et des hôpitaux pour contrer la politique délétère actuelle. C’est un formidable point d’appui pour la défense de la Sécurité sociale et de la médecine indépendante dont la classe ouvrière a besoin .

Correspondant IO

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« Adopter cette loi, c’est promettre aux Français une médecine à deux vitesses »

Le 14 février, les médecins libéraux étaient en grève et ont manifesté à Paris. Le 5 janvier déjà, près de 5 000 praticiens s’étaient rassemblés devant le ministère pour faire entendre leur exigence de revalorisation du prix de la consultation (le gouvernement leur propose 1,5 euro d’augmentation !) et leur opposition au projet de loi Rist. Cette loi, votée en première lecture à l’Assemblée nationale et en cours de discussion au Sénat, prévoit l’accès direct à certains soignants (infirmières, kinésithérapeutes et orthophonistes) sans passer par un médecin.

Il est inhabituel de voir les médecins libéraux se mettre en grève et manifester à l’appel des six syndicats représentatifs de la profession et du collectif Médecins pour demain, par deux fois en six semaines. Inédit aussi de voir à leurs côtés des syndicats de médecins hospitaliers.

A la suite du Syndicat national des médecins hospitaliers-Force ouvrière (SNMH-FO), déjà présent le 5 janvier, c’est au tour de l’intersyndicale Action praticiens hôpital (APH), de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), des syndicats d’internes Isni et Isnar, de SOS médecins et du Collège de la médecine générale (CMG) de soutenir le mouvement et d’appeler à manifester aux cotés de leurs confrères libéraux.

Et, chose rarissime, le conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) lui-même a appelé les médecins à manifester le 14 février. Cela en dit long sur le profond rejet de ce projet de loi par l’ensemble des médecins.

Le ministre de la Santé refuse d’entendre les médecins. « Mon objectif, c’est de répondre aux besoins de santé de la population », ose-t-il affirmer, prétendant comprendre « la colère » des médecins « mais aussi celle des Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin ».

La population française est, à juste titre, en colère de ne pas trouver de médecins, conséquence de la politique de numerus clausus menée par ce gouvernement et ses prédécesseurs. Et que propose le ministre ? D’ouvrir largement les études de médecine à tous les jeunes qui souhaitent s’engager dans cette voie ? De supprimer ParcourSup et la sélection féroce qui persiste tout au long des études de médecine ? De former plus de médecins ?

Non, que la population française, lorsqu’elle a un problème de santé, ait comme premier interlocuteur une infirmière, un kinésithérapeute ou un orthophoniste. Avec quelles conséquences ?

Le Cnom répond au ministre dans le communiqué de presse annonçant sa participation à la manifestation du 14 février : « Adopter (cette loi), c’est promettre aux Français une médecine à deux vitesses. L’adopter, c’est entériner des risques de perte de chance pour les patients. »

Dr Marie-Paule Lemonnier

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source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/02/16/15-000-medecins-dans-les-rues-de-paris/

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