1er Mai : pour la rupture ! (IO.fr-23/04/25)

Offensive contre les retraités, la Sécu, sur fond de course aux armements… Décidemment, le prochain 1er Mai, moins que jamais, ne peut prendre l’aspect d’une commémoration habituelle….

Par Françoise KAMEL.

Chaque jour qui passe éclaire un peu plus la situation générale du pays, ses enjeux :

– ou satisfaire les marchés, c’est-à-dire attaquer tour à tour chacun et toute la population : les immigrés, les quartiers populaires, les services publics, les retraités, la jeunesse, etc.,

– ou satisfaire les revendications de la population au travers de la mise en œuvre d’une politique de rupture avec la Ve République, ses institutions, son gouvernement.

« La pression sur les retraités »

Oh certes, les médias « mainstream », comme on dit aujourd’hui, ne laissent guère de place à la discussion. Jugez vous-même : le mardi 22 avril, Les Échos, qui, quelle que soit l’actualité du jour, restent centrés sur l’essentiel, à savoir veiller à ce que la quête des 40 milliards du gouvernement Bayrou l’emporte sur tout, titre : « La pression monte sur les retraités » et précise : « Le gouvernement lance le débat sur la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite ».

Leur économiste « indépendant », professeur en finance à Wharton, Sylvain Catherine, s’interroge doctement : « Supprimer l’abattement de 10 % dont bénéficient les retraités, est-ce une augmentation d’impôt ? ». Il est immédiatement aidé par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalain, dans Le Parisien du 19 avril : « Dans le cadre du conclave sur les retraites, les partenaires sociaux regardent l’ensemble des sujets y compris les avantages pour les retraités ».

Son collègue Eric lombard confirme sur Franceinfo : « Supprimer cet abattement fiscal n’est pas tabou ». Il revient donc à Patrick Martin, le patron du Medef, de mettre les points sur les i. Le 15 avril, toujours sur Franceinfo, il explique : « Le conclave permet (…) de prendre acte d’un nombre de réalités, par ce qu’il faut objectiver les débats. (…) Je rappelle qu’il y en a qui ont signé, il a quelques jours unanimement, dont la CGT, un accord sur les groupes de protection sociale. (…) Donc on s’accorde sur un constat, ensuite on imagine les modalités pour assurer l’équilibre. (…)  Enfin, mais là, j’avoue que c’est audacieux, on s’accorde sur un transfert partiel du financement vers la fiscalité. »

Bien évidemment, Jacques Attali, vieux mitterrandiste encore vivant, saute sur l’occasion : « Je pense que c’est une période qui devrait être bénie du ciel par le gouvernement », rejoint en cela par Alain Minc : « on reconnaît enfin, chez les partenaires sociaux, que le mode de financement des retraites pèse trop sur la production. »

Et voilà pourquoi votre fille est muette. Rien à voir avec les 80 milliards de dégrèvements sociaux accordés aux entreprises…

Fenêtre de tir, période bénie du ciel… ?

Il y a loin de la coupe aux lèvres. Certes, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, estime : « S’il faut se préparer à faire la guerre, on ne peut la faire avec un monde du travail qui n’est pas en paix ! ». Et c’est là, justement, que le bât blesse.

Certes, le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure assure qu’« il est nécessaire que cette question longtemps taboue du financement de la Sécurité sociale soit abordée avec pragmatisme ». Certes, Sophie Binet se félicite, le 18 avril, en sortant de Bercy, « nous avons gagné, (…) nous avons obtenu la mise en place d’une cellule de crise pour suivre la situation des droits de douane américains avec des réunions hebdomadaires pour faire le point ». Décidément, il y en a à qui les réunions du conclave manquent…

Et puis, malgré la propagande, malgré les manœuvres, qui ne manquent pas, malgré la presse aux ordres, il y a ce que vous lisez dans les pages d’Informations ouvrières qui suivent : ce mouvement dans les profondeurs de la société véritable avec la préparation, jour après jour, par les GA de LFI, de diffusions aux portes des entreprises, sur les marchés ou aux porte-à-porte, d’un 1er mai 2025 qui ne prendra pas simplement l’aspect de la commémoration habituelle. Et la combinaison d’une lutte des classes et d’une résistance qui ne veut pas céder un pouce de terrain dans la défense de ses acquis sociaux.

Certes, rien ne sera facile, bien des obstacles seront dressés. Mais la classe ouvrière, la jeunesse, la population n’a pas d’autres choix, de la Palestine à la Serbie, de l’Espagne à la France, que de chercher les voies et moyens de s’organiser sur son propre terrain pour son propre compte.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/04/23/1er-mai-pour-la-rupture/

URL de cet article:https://lherminerouge.fr/1er-mai-pour-la-rupture-io-fr-23-04-25/

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