/image%2F3589191%2F20250528%2Fob_f2e3f4_29-mai-2005-les-francais-rejettent-la.jpg)
Il y a 20 ans le peuple disait non à l’Europe du capital, l’Europe de le « concurrence libre et non faussée », l’Europe néolibérale.
Par une forfaiture absolue, droite et PS bafouaient la volonté du peuple souverain et passaient en force ce que les classes populaires, évidemment majoritaires 55%, avaient refusées.
La démocratie et le capital ont toujours été antinomiques. Rien n’est moins démocratique et plus autocratique que le pouvoir patronal: le maître et les esclaves.
Donc quand la démocratie s’exprime contre le capital, celui-ci n’a aucun mal à faire primer ses interets plutôt que la volonté populaire. Cela par l’intermédiaire de ses « fondés de pouvoir » comme Marx appelait les partis politiques au service de la bourgeoisie. Et des idéologues de droite comme Dominique Reynié qui insultait les partisans du non en parlant de « vertige social nationaliste » (à peine sous entendu nazi).
En 20 ans cette forfaiture a accouché d’une Europe qui vire au brun, le néofascisme est au pouvoir dans toute un partie de l’Europe (Hongrie, Italie, Danemark, Pays-Bas…) seule, en coalition avec les droites ou remplacée par des sociaux-néofascistes qui prétendent faire barrage à l’extrême-droite en menant sa politique…
La gauche bourgeoise en bafouant et en trompant le peuple a contribué à cette situation.
La droite évidemment se vautre dans « l’union des droites » avec les néofascistes en reprenant ses discours d’une manière répugnante.
En France nous avons, contrairement à une majorité de pays en Europe, un espace de gauche qui reste influent et combattif. C’est autour de la France Insoumise que ce pôle social et démocratique s’affirme et résiste aux campagnes frénétiques déchaînées contre elle.
20 ans après le non au référendum on peut voir que le refus du néolibéralisme, libertarien ou pas, est majoritaire dans notre pays. Mais cette majorité est fracturée par l’extrême-droite qui s’empare de thèmes qui sèment la confusion dans les esprits.
On l’a vu très clairement en Roumanie ou en Pologne, les néofascistes s’emparent des thèmes de la paix, du pouvoir d’achat (au sens large) et proposent le racisme comme solution à la crise sociale et politique.
Face à cela la gauche n’est pas à la hauteur. Sur la paix, les positions manquent de clarté. Sur le pouvoir d’achat, c’est mieux. Sur le racisme elle est franchement défaillante, certains théorisant même le fait de ne pas en parler.
On ne doit laisser aucun de ces terrains en friche sinon ils sont colonisés par les fachos.
Quant à la droite elle perd sa dignité, en supposant qu’elle l’est jamais eue, en s’engageant dans une surenchère écœurante avec l’extrême-droite. La récente proposition de Gabriel Attal sur l’interdiction du voile pour les filles de moins de 15 ans est aussi absurde, ridicule qu’abject.
La droite n’a rien à proposer sur le front social si ce n’est des régressions. Comme la gauche bourgeoise d’ailleurs: c’est la Mayer-Rossignol danoise, Mette Frederiksen, qui vient de faire passer la retraite à 70 ans…
Sur la paix le droite prend le contre-pied de cette aspiration pacifique des peuples pour tenir un discours belliciste, inventant des menaces d’invasion cosaque imbéciles, qui n’est fait que pour remplir les caisses des grandes entreprises qui participent au réarmement.
Sur le racisme la droite se positionne encore plus à droite que l’extrême-droite, car pour elle le racisme n’est pas une « solution » sociale comme pour le néofascisme, mais juste un hochet électoral qui, plus il sera haineux meilleurs il sera. Ce en quoi les Retailleau et autre Attal font un contre-sens politique absolu.
Tant mieux, plus ce camp se radicalise et se divise, plus il s’affaibli.
20 ans après le non à l’Europe du capital on ne peut que constater combien ceux qui ont voté non avaient raison. L’Europe de la paix est devenue l’Europe du réarmement. L’Europe du progrès social est devenu celle de la régression et de l’austérité sociales. L’Europe de la démocratie est devenue un royaume ubuesque et autoritaire dont la présidente Ursula von der Leyen contribue activement à orienter vers l’union des droites avec le néofascisme.
Antoine Manessis
Source : https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/05/29-mai-2005-non.html$
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/29-mai-2005-non-nbh-28-05-25/