
Face aux 40 milliards de coupes supplémentaires – qui correspondent exactement à l’augmentation des dépenses militaires de 1,7 % à 3,2 % du PIB d’ici à 2030 – tous le 1er Mai dans la rue contre l’économie de guerre, pour la paix, contre la guerre sociale et l’unité du peuple !
Par Pierre VALDEMIENNE .
Lundi 7 avril dernier, et alors que le président américain a dû faire face deux jours plus tôt à 1 200 manifestations particulièrement importantes dans les 50 Etats du pays, Donald Trump a déclaré avoir donné son feu vert à un budget militaire proche de 1 000 milliards de dollars.
Ce serait le budget militaire le plus important de toute l’histoire des Etats-Unis.
Suivant les pas de Trump, mais évidemment dans des proportions moindres qui correspondent à la place de l’impérialisme français, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a annoncé ce dimanche 13 avril, que le budget 2026 demandera un effort « très considérable » de 40 milliards d’euros supplémentaires, à prendre sur la Sécurité sociale, l’Etat et les collectivités locales.
Quelques jours plus tôt, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait préparé le terrain en annonçant cinq milliards de coupes budgétaires supplémentaires dès 2025, en précisant : « Dans ces 5 milliards, il y a une partie qui va aller à nos dépenses essentielles de défense ».
Indiquons que cette somme de 40 milliards d’euros est exactement celle qui correspond à l’augmentation des dépenses militaires – de 1,7 % à 3,2 % du PIB d’ici à 2030 – annoncée par le chef de l’Etat suite à son Adresse aux Français, mercredi 5 mars dernier.
Rappelons-nous, Emmanuel Macron y avait déclaré : « nous rentrons dans une nouvelle ère », « nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires (…) qui exigent de mobiliser (…) des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage ». Nous y sommes.
« Cela signifie la cure d’austérité la plus brutale que la France ait connue au XXIe siècle », estime la députée de la France Insoumise (LFI), Aurélie Trouvé. Propos confirmés par les proches de François Bayrou qui s’inquiètent de savoir comment le Premier ministre compte s’y prendre pour faire passer un tel budget ; la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, l’avait déjà avoué sans fard fin mars : le budget 2026 promet d’être « un cauchemar ». « La marche est colossale », confie un député qui soutient le gouvernement (l’Opinion, 14 avril).
Conscient de la difficulté de l’exercice, et du risque qu’il comporte pour la « stabilité », le Premier ministre a immédiatement convoqué une « conférence sur les finances publiques » ce mardi 15 avril intégrant des membres du gouvernement, des parlementaires, des représentants des collectivités locales, d’organismes de Sécurité sociale et de syndicats, en vue de « partager l’état des lieux ».
« Nous ne sommes pas des sous-traitants du gouvernement » (Association des maires de France)
En réponse, l’Association des maires de France (AMF) a décidé de boycotter la réunion en dénonçant une « pure opération de communication », ajoutant : « Nous ne sommes pas des faire-valoir, nous ne sommes pas des sous-traitants du gouvernement ».
Pour sa part, la secrétaire générale de la CGT a également condamné une « opération de communication », à ceci près que, s’agissant de Sophie Binet, elle était bien présente pour participer à la conférence de presse, ce mardi matin.
Elle n’était pas la seule puisque la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, y était aussi, elle qui a déclaré : « Cela fait longtemps que nous demandons une conférence sur les finances publiques pour partager l’état des lieux et des pistes à explorer » (Les Echos, 14 avril). La même Marylise Léon n’hésite pas à lâcher au journal patronal, qui lui pose la question : « Ne craignez-vous pas de n’être qu’un alibi pour permettre à François Bayrou de durer un peu ? » : « J’ai conscience que l’ouverture des discussions sur les retraites a répondu, d’abord, à un objectif politique » (idem). Quel aveu !
« Bien sûr, il faudra censurer » le budget 2026 (Eric Coquerel, député LFI)
Travestissant cyniquement les propos de Trotsky auxquels il s’est référé, le Premier ministre a tenté de justifier ses coupes budgétaires au nom de la « vérité révolutionnaire ». Mais la vérité, c’est que Macron et Bayrou veulent réaliser 40 milliards d’économies supplémentaires sur le dos de la population laborieuse pour satisfaire les intérêts du capital financier et d’un système en pleine décomposition.
La vérité, aussi, c’est que le Premier ministre peut aujourd’hui annoncer ces 40 milliards d’économies supplémentaires, grâce – ou à cause – de la non-censure du Parti socialiste (PS) et de tous ceux qui l’ont suivi – à commencer par le Rassemblement national (RN).
Pour sa part, le député LFI et président de la commission des Finances, Eric Coquerel, qui a qualifié d’ « exercice de propagande » le discours de François Bayrou, a déclaré : « Bien sûr, il faudra censurer » ce budget 2026. Que fera de son côté le PS ? Et tous ceux qui, comme le RN, ont jusqu’à présent maintenu François Bayrou en place ?
Le 1er mai se prépare
Au même moment, les mobilisations locales à l’Hôpital, bien souvent à l’initiative des syndicats locaux et la plupart du temps soutenues par les élus locaux, ne s’épuisent pas, en dépit de l’inaction – pour ne pas dire plus – des fédérations syndicales. A la SNCF, les actions de blocage se préparent à l’initiative du collectif national des contrôleurs à l’occasion du pont du 8 mai.
Au même moment, les rassemblements pour le cessez-le-feu à Gaza ne cessent pas, en France et partout dans le monde.
Au même moment, les manifestations contre Macron et Bayrou, contre l’extrême droite et le racisme, rassemblent des centaines de milliers de jeunes et de travailleurs comme cela a été le cas le 22 mars dernier.
Au même moment, les mobilisations du week-end dernier pour la « défense de l’Etat de droit » à l’appel du PS et de leurs amis ont péniblement rassemblé quelques centaines de personnes, quand elles n’ont tout simplement pas été annulées…
C’est ça, la vérité des rapports de force dans le pays.
C’est dans cette situation que se prépare le 1er mai, notamment à l’appel de LFI, qui engage ses forces pour organiser la mobilisation la plus importante possible, contre l’économie de guerre, pour la paix, contre la guerre sociale, pour l’unité du peuple.
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