Avec 450 salariés, le site quimpérois de la société américaine Atmus (anciennement Cummins Filtration) est l’un des plus gros employeurs du bassin économique. Arrivant de Nashville, Vincent Padel, 43 ans, en a pris la direction en juillet 2024. Il dévoile une feuille de route plutôt positive.
Par Olivier SCAGLIA.
« Ça n’est pas un site à problème. Et si j’étais venu là avec une mission de ‘’cost killer’’, je ne me serais pas installé à Quimper avec toute ma famille », pose sans ciller Vincent Padel, 43 ans, nouveau directeur du site quimpérois de la société américaine Atmus. Inscrite dans le Top 6 des plus gros employeurs du bassin économique avec 450 salariés, l’usine est surtout connue à Quimper par le nom de l’ancien propriétaire, Cummins Filtration. Si l’on devait céder au cliché facile, on dirait que ce Costarmoricain originaire de Saint-Brieuc a ramené de sa longue immersion professionnelle dans le Tennessee un parler franc et direct. Pas inutile dans les murs d’une société dont l’activité est liée à l’avenir des moteurs thermiques de camion.
1 000 m2 de laboratoire en 2025
Au-delà du déclaratif, la multinationale américaine dessine un futur à sa tête de pont européenne en forme de laboratoire d’essais et de mesures : 1,50 M€ est investi sur le site du Guélen pour construire 1 000 m2 dédiés aux filtres de demain. « C’est un message fort pour nous, ici, à Quimper. Y compris en termes d’expertise », estime Vincent Padel qui ne voit « pas de sujet inquiétant à venir », six mois après avoir succédé à Yves Ruellou à la tête de l’usine.
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Posant le postulat selon lequel tous les camions ne pourront pas fonctionner à l’électricité, Atmus continue à miser sur les filtres pour moteurs thermiques. La stratégie à laquelle répond la création du laboratoire quimpérois est même de créer de la valeur sur le produit traditionnel en développant des filtres connectés, pour en optimiser et autonomiser l’usage.
À Quimper, Atmus développe aussi une offre pour la filtration industrielle. Le directeur du site indique également travailler sur des outils de filtration utiles dans le process de la pile à combustible (hydrogène), mais de façon nettement plus marginale.
450 salariés au Guélen
Spécialisée dans la fabrication de filtres à huile, gazole et air, principalement pour les camions, Atmus Quimper emploie 450 salariés sur les 15 000 m2 (9 000 m2 de production et 6 000 m2 de logistique). Majoritairement des opérateurs et conducteurs de lignes. Mais aussi des agents de maîtrise, de maintenance, un bureau méthode et un service logistique. L’effectif titulaire compte un volant d’intérimaires qui peut monter jusqu’à 50 personnes. Le site quimpérois compte aussi une unité recherche et développement d’une trentaine de salariés mais intégrant un organigramme européen, directement rattaché à la direction américaine.
Atmus Quimper affiche un chiffre d’affaires de 153 M€ sur l’exercice 2023, pour huit millions de filtres commercialisés en Europe (« 4 000 références, pouvant compter jusqu’à douze composants »), principalement aux Pays-Bas et en Suède. Le nouveau dirigeant n’a pas souhaité communiquer le CA 2024 ni l’EBE.
Technologie et industrie française : vigilance
S’il affiche un optimisme disant sa volonté de développer l’entreprise, Vincent Padel n’en reste pas moins vigilant. Face à l’évolution de la technologie en premier lieu. Mais aussi sur le fonctionnement de l’industrie française et la stabilité des fournisseurs (« 45 000 références ») dans le contexte de ralentissement actuel. La donne géopolitique, tout particulièrement en Europe, suscite une vigilance particulière. « Oui, tout comme l’élection de Donald Trump ».
Le recrutement dans le domaine de la maintenance est un sujet
Le directeur d’Atmus Quimper dit prendre ses fonctions avec une attention particulière sur la sécurité. « Il y a encore trop d’accidents. Nous avons un ergonome à plein temps sur le site. C’est la première fois que je vois ça en vingt ans », se félicite-t-il.
Le renouvellement des compétences au sein de l’effectif constitue également un point d’attention. « Le recrutement dans le domaine de la maintenance est un sujet », illustre Vincent Padel évidemment soucieux de « pérenniser la performance de l’entreprise ».
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