Des manifestants de tous les âges ont défilé dans les rues de Brest (Finistère), ce samedi 8 mars 2025, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Dans un contexte international de recul des droits des femmes et des minorités de genre, le cortège a manifesté sa colère et son inquiétude.
Par Bleuenn ROBERT.
« Alors que partout, les femmes et les minorités de genre sont attaquées, nous ne nous laisserons pas faire. » C’est par un discours fort et un appel à une grève générale féministe que s’est ouverte, samedi 8 mars 2025, la manifestation à l’occasion de la Journée des droits des femmes, à Brest (Finistère). Rassemblées sur la place de Strasbourg dès 15 h, plus de 2 500 personnes ont ensuite descendu la rue Jean-Jaurès, jusqu’à la place Wilson.
« On est là pour se battre »
Un cortège où se sont mélangés tous les âges et toutes les identités de genre. Mailis est venue avec ses deux filles, Souad et Adèle. « C’est important de venir avec elles, même si elles ne s’en rendent pas encore compte au quotidien, elles sont aussi témoins d’inégalités », explique cette maman qui a nommé sa cadette en hommage à l’actrice Adèle Haenel. Juliette, 22 ans et Lucie, 24 ans, agacées par « la récupération marketing » de cette journée, sont elles aussi venues défendre leurs droits. Et leur pancarte affiche la couleur : « Ne nous souhaitez pas « Bonne fête », on n’est pas là pour célébrer mais pour se battre ».
Et les combats sont multiples. « Nous revendiquons des investissements massifs, pour l’éducation, la santé, l’accès au logement et au transport, l’accompagnement des victimes de violences ; nous revendiquons aussi la libre disposition de nos corps : l’accès libre et gratuit à l’interruption volontaire de grossesse, des transitions de genre gratuites et facilitées, des vrais moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles… », indique Billy Simoneau-Byrne, de l’association Les Pétrolettes, depuis le haut des escaliers de la place de Strasbourg, sous des applaudissements nourris.
« Double peine » dans les zones rurales
À l’échelle locale, les revendications sont également nombreuses. À Brest, les manifestants demandent « plus de lumières en ville, pour que les Brestoises puissent profiter de leur ville » et « davantage de logements d’urgence ». Dans les zones rurales, une politique pour défendre les services publics.
« C’est la double peine dans les milieux ruraux, moins il y a de crèches, moins il y a de maternités, moins il y a d’égalité femme-homme » expliquent pour l’association Femmes solidaires de Landerneau et Daoulas, Gladys Grelaud, conseillère régionale, et Lenaïg. Reconnaissables à leur tenue inspirée de Rosie la riveteuse, symbole féministe, les manifestantes se mobilisent depuis 2021, notamment pour défendre la maternité de Landerneau. La manifestation du jour, où elles ont performé plusieurs chorégraphies, est pour elles « un moyen festif de défendre (leur) cause ».
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