
Le 16 mars, à l’issue d’une manifestation, à Nantes, un CRS avait été blessé au genou. Jugé vendredi pour violences, un homme de 26 ans a été relaxé. Le tribunal l’a condamné pour sa présence sur les lieux.
Il a 26 ans, une compagne depuis longtemps, avec laquelle il compte acheter, aucun antécédent judiciaire, un contrat à durée indéterminée dans un bureau d’études. C’est quelqu’un qui n’a jamais fraudé un ticket de métro »,
ajoute son avocate.
Oui mais voilà, cet habitant de Château-Thébaud était bien convoqué, vendredi, devant trois magistrats du tribunal judiciaire de Nantes, pour répondre de violences et de participation sans arme à un attroupement, après sommation de se disperser. Les faits se sont déroulés le 16 mars, à l’issue d’une intense journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Nantes.
L’homme, qui n’a jamais manifesté, s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment ».
Ce soir-là, il avait descendu quelques bières dans un bar du quartier Bouffay, avec des amis. En sortant, vers 22 h 40, il n’a pas entendu les sommations des forces de l’ordre intimant à la centaine de derniers manifestants réunis près des Galeries Lafayettes de partir.
« Un traitement politique »
Alors qu’un CRS venait de mettre à terre un manifestant, l’homme aurait tiré par l’épaule le fonctionnaire, pour permettre au futur interpellé de se relever. C’est alors que le genou du policier en question, déjà fragilisé, cède. Sans le geste de monsieur, le fonctionnaire ne se blesse pas. Agripper quelqu’un de la sorte constitue une violence »,
plaide l’avocat de la partie civile.
Une lecture qui tranche avec celle du prévenu. Ce n’était pas du tout volontaire. Je vois le CRS plaquer le manifestant et je l’entends déjà crier de douleur »,
explique-t-il. Son avocate, qui demande la relaxe pour les deux délits, dénonce une enquête 100 % à charge, basée sur la seule parole de la victime ».
Puis elle dénonce un traitement politique
dans l’orientation de l’affaire au stade du défèrement. Interpellé le jeudi, son client a dû attendre le samedi, à 23 h, pour être relâché par le juge des libertés et de la détention. L’homme est au final relaxé pour les violences, mais condamné, pour la participation à un attroupement, à 800 € d’amende. Le parquet avait demandé six mois de prison avec sursis.
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