
Dans le cadre de la dynamique économique du Sud global et de l’importance croissante des BRICS, il nous a semblé important de répondre au politologue Eric Toussaint qui dans son article « Pourquoi les BRICS n’agissent pas contre le génocide en cours à Gaza » paru le 9 octobre sur Spirit of Free Speech (1) affirmait que « Malgré leur rhétorique sur un “ordre mondial plus juste”, les BRICS défendent leurs intérêts géopolitiques, économiques ou sécuritaires, souvent au détriment des principes de justice internationale. » Voici une réaction de Dirk Nimmergeers, spécialiste de la Chine actuelle et rédacteur pour Chinasquare.be.
Par Dirk NIMMEGEERS.
Une guerre sans fin, sous le parapluie américain
Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se poursuivent sans relâche, tandis que la famine gagne du terrain. Les États-Unis continuent d’apporter un soutien politique et militaire total à Israël, permettant à ce dernier de poursuivre la colonisation et la destruction systématique des territoires palestiniens. Le prétendu plan de cessez-le-feu de Donald Trump, flou et contradictoire, apparaît surtout comme une nouvelle mouture du projet sioniste.
Génocide et résistance
Le gouvernement et l’élite politique des États-Unis permettent à Israël de poursuivre le génocide contre les Palestiniens et de poursuivre la colonisation de tous leurs territoires. Le plan de cessez-le-feu de Trump, fragile et ambigu, apparaît comme une nouvelle déclinaison du projet sioniste. Les livraisons massives d’armes et le soutien militaire à Israël se poursuivent sans relâche. Israël viole de nouveau et de façon répétée les cessez-le-feu. L’acheminement de nourriture vers Gaza reste limité. Le mouvement de résistance palestinien se poursuit courageusement et tente également, par des compromis acceptables quand ils le sont, de créer des opportunités d’unité palestinienne et de soutien international. Il s’adresse notamment aux États arabes et aux pays à majorité musulmane, où la sympathie pour la cause palestinienne est historiquement la plus forte.
Les gouvernements occidentaux exhortent Israël à la modération d’une manière timide et prudente — souvent pour protéger l’État israélien d’un rejet mondial plus vaste. C’est en partie pour cette raison que plusieurs pays européens présentent leurs propres « plans de paix ». Un exemple est la reconnaissance tardive et conditionnelle de l’État palestinien — geste qui vise surtout à démanteler le mouvement de résistance palestinien. La situation reste profondément décourageante. Pourtant, la solidarité avec la lutte palestinienne continue de croître mondialement, tout comme la mise à nu du rôle d’Israël, tant dans l’opinion publique occidentale qu’au sein des sociétés arabes.
Pékin : « Palestine par les Palestiniens »
La position chinoise demeure ferme. Le ministre chinois des Affaires étrangères et homme politique de premier plan, Wang Yi, a déclaré que « la Chine continuera à œuvrer pour un cessez-le-feu et la fin de la guerre à Gaza, ainsi que pour une solution rapide, globale, juste et durable de la question palestinienne, fondée sur les résolutions pertinentes de l’ONU et la solution à deux États ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a clairement rappelé que « le principe selon lequel la Palestine doit être gouvernée par les Palestiniens doit être respecté » et que les droits nationaux légitimes de la Palestine doivent être garantis dans toute gouvernance et reconstruction post-conflit.
En 2016, la Chine, avec treize autres membres (élargis) du Conseil de sécurité, a déclaré la politique de colonisation israélienne illégale dans la résolution 2334. Pékin est resté fidèle à cette résolution et dénonce l’expansion des colonies illégales et la violence dirigée contre les Palestiniens. Ces prises de position sont crédibles : la Chine peut revendiquer des décennies de « soutien à la cause juste du peuple palestinien pour la récupération de ses droits nationaux légitimes ».
Accusations de la gauche contre les BRICS et la Chine
Il est déjà apparu que les politiques et médias occidentaux prêtent peu d’attention aux initiatives chinoises pour la paix au Moyen-Orient et au soutien chinois à la Palestine. Au sein des mouvements pro-Palestiniens et des organisations de gauche, certaines figures rejettent aussi la solidarité et la médiation chinoises pour l’unité palestinienne. Des chroniqueurs et militants de gauche, comme le politologue Éric Toussaint, vont plus loin : prenant appui sur le découragement généré par l’impunité dont bénéficie Israël et l’impuissance du mouvement de résistance, ils lancent des attaques virulentes contre la BRICS+ en tant qu’organisation et contre la manière dont certains pays du groupe traitent la question israélo-palestinienne.
Cette campagne vise en réalité la Chine et sa politique extérieure. Il semble parfois que Toussaint et ses partisans imputent aux BRICS — et principalement à la Chine — autant de responsabilité dans la situation inhumaine à Gaza que les États-Unis et leurs alliés. Les reproches sont formulés ainsi : « Les pays des BRICS… ne prennent pas de mesures concrètes pour empêcher le génocide. » « Ils n’imposent pas de sanctions… maintiennent des relations commerciales avec Israël et y investissent… » et « n’emploient nulle part, dans leurs récentes déclarations, les termes génocide, épuration ethnique ou massacre. » Reste la question : ces attaques servent-elles la cause palestinienne ou la sapent-elles ?
Une question de vocabulaire
« Les BRICS ne parlent pas de génocide » : telle est l’une des critiques. Le refus de certains pays du Sud d’utiliser ce mot spécifique explique en partie cette réserve. Mais il est absurde d’exiger que les diplomates parlent le langage des militants. Les représentants du Sud global et de la Chine ont, depuis des mois, exprimé clairement leur horreur face aux événements à Gaza et analysé les tactiques des États-Unis et d’Israël. On en trouve des preuves explicites dans la déclaration des dirigeants des BRICS (articles 24 à 27 de la Déclaration des dirigeants des BRICS sur la Palestine) et dans les prises de parole sans ambiguïté de la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, l’Afrique du Sud, membre du BRICS-Sud, a porté une affaire en génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), et plusieurs pays du Sud s’y sont associés.
Exigences adressées au Sud et à la Chine
Pour Toussaint et ses alliés, les pays du Sud — et surtout la Chine — ne mériteraient leur soutien que s’ils imposaient des sanctions et rompaient les liens diplomatiques, commerciaux et financiers avec Israël. Autrement dit : qu’ils mènent les mêmes actions que les mouvements pro-Palestiniens occidentaux. Or personne ne pourra reprocher à la Chine ou à ses médias de censurer les campagnes de type Boycott, Divestment, Sanctions (BDS) ou la Gaza Freedom Flotilla — ces formes d’action correspondent davantage à la tradition des solidarités occidentales et aux contextes politiques spécifiques à l’Occident. Beijing a, en réalité, des raisons solides de suivre sa propre stratégie.
Les sanctions, solution universelle ?
La Chine se montre réticente à l’usage des sanctions. Les États-Unis ont souvent instrumentalisé cet outil unilatéralement pour promouvoir des changements de régime, mener des guerres commerciales et contraindre des pays à se plier à leur politique via la « long-arm jurisdiction ». Une exception existe toutefois : en 2021, le comité permanent du Congrès national populaire chinois a adopté la loi anti-sanctions étrangères. Le texte rappelle que « la République populaire de Chine mène une politique étrangère indépendante basée sur la coexistence pacifique et la non-ingérence ». Il prévoit aussi que, si un pays impose des sanctions ou mesures discriminatoires contre la Chine, celle-ci se réserve le droit de riposter par des contre-sanctions similaires. Cette position vise à protéger la voie pacifique de développement choisie par la Chine et les intérêts de sa vaste population.
L’ONU et la Palestine
Pékin considère les sanctions unilatérales comme nuisibles et susceptibles de marginaliser l’ONU. La Chine préfère des solutions passant par les Nations unies : elle soutient la solution à deux États et appelle à des décisions du Conseil de sécurité. Pékin apporte un soutien financier et politique à l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), qui est, selon lui, ciblée et sapée par Israël et les États-Unis.
Jouer pleinement la carte onusienne comporte des contraintes — cela limite la marge d’action de la Chine au sein d’institutions internationales qu’elle ne peut ignorer unilatéralement. Mais cette voie a aussi des bénéfices essentiels : l’ONU reste le seul cadre susceptible de permettre la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien et d’assurer que les Palestiniens eux-mêmes dirigent la reconstruction et la gouvernance de leur futur État. La Chine a été parmi les premiers États à reconnaître la Palestine en 1988 ; aujourd’hui, 156 pays membres de l’ONU (environ 80 %) reconnaissent l’État palestinien. L’ONU est donc, selon Pékin, le canal approprié pour parvenir à une reconnaissance durable.
Le poids de l’opinion publique
La Chine estime que, si l’opinion publique mondiale tourne définitivement le dos au projet sioniste, les puissances occidentales protectrices d’Israël seront forcées de « protéger Israël d’Israël » — c’est-à-dire de le contraindre à modérer ses actions pour ne pas s’isoler. Ce seul basculement de l’opinion peut, en dernier ressort, interrompre les flux d’armes vers Israël. Sous la pression de l’opinion mondiale et du Sud global — où la Chine est un acteur majeur — les alliés d’Israël pourraient finir par obliger Tel-Aviv à arrêter « l’extermination des Palestiniens » et à reconnaître la Palestine.
L’opinion mondiale, levier décisif
Pour Pékin, c’est la bascule de l’opinion publique mondiale qui peut contraindre les alliés occidentaux d’Israël à lui retirer leur soutien. Quand le projet sioniste sera définitivement discrédité, les livraisons d’armes cesseront et les États-Unis devront, sous pression, imposer à Israël la reconnaissance de la Palestine.
La Chine joue ici un rôle essentiel au sein du Sud global, moteur de ce changement de perception et de rapport de forces.
L’Occident et le monde arabe
Adopter des tactiques comme les sanctions, inspirées par la pensée politique occidentale et préconisées par certaines formations de gauche, comporte des risques importants. Beijing n’a pas soutenu le Printemps arabe ; il ne l’a ni encouragé ni trahi. Au départ, cette vague de contestation avait recueilli un large appui, y compris parmi des élites occidentales et des opinions progressistes. Mais les puissances occidentales, avec des dirigeants arabes alignés, ont ensuite abandonné puis exploité ces mouvements ; la conséquence a été la ré-captation de régimes — les exemples les plus cruels étant la Libye et la Syrie. L’Irak a connu un destin similaire, et l’Iran est perçu par certains comme la prochaine cible. La Chine a soutenu la souveraineté de la Libye et de la Syrie aussi longtemps que possible et se positionne désormais en soutien de l’Iran, État BRICS et allié historique de la cause palestinienne.
Pour desserrer l’emprise américaine sur les gouvernements arabes, il est crucial de s’efforcer de séduire et d’isoler progressivement leurs dirigeants de la dépendance à l’égard des États-Unis et d’Israël. La Chine ne souhaite ni ne peut agir militairement contre Israël ou les États-Unis ; il est difficile aujourd’hui de prédire si cela changera. En revanche, Pékin juge indispensable de développer avec les pays arabes des relations commerciales, économiques et diplomatiques solides. Les accords d’Abraham visaient à sceller des collaborations entre certains États arabes et Israël ; l’offensive du 7 octobre menée par le Hamas et d’autres groupes de résistance a sans doute compromis durablement l’expansion de ces accords. Il reste essentiel d’aider certains pays arabes et islamiques du Sud à se libérer de la pression américaine.
Patience et diplomatie
Malgré tout, de nombreux dirigeants arabes continuent à croire — parfois par intérêt immédiat — que leurs intérêts sont mieux servis en demeurant alliés des États-Unis. D’autres craignent que s’ils s’opposent trop franchement à Washington et à Tel-Aviv, ils ne subissent le même sort que l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen. Il existe aussi des dirigeants arabes qui ne font pas confiance à la Chine. Il ne faut pas présumer que ces dilemmes sont l’apanage du monde arabe : dans l’Union européenne, des considérations similaires poussent aussi certains gouvernants à céder aux exigences de l’administration Trump & Co., parfois au détriment de leurs propres sociétés et économies. Pour détacher les pays arabes de la tutelle américaine, une stratégie de patience et de diplomatie est nécessaire — deux atouts que Pékin pense posséder.
Progrès existants
Toussaint écrit que « les pays des BRICS représentent la moitié de la population mondiale, 40 % des ressources fossiles, 30 % du PIB mondial et 50 % de la croissance. Ils ont les moyens de changer leur modèle but orienté vers l’exportation capitaliste, mais ne le font pas ». Il omet de rappeler que l’essor industriel et la croissance économique des BRICS et du Sud global ont été facilités par des projets d’infrastructure, des prêts sans conditions draconiennes et l’initiative Belt & Road (Nouvelles routes de la soie) promue par la Chine. Le pays est aussi un acteur central d’un ensemble d’instances émergentes qui réorganisent le paysage international. Elles traduisent le poids croissant du Sud global — la majorité jusqu’ici marginalisée du monde.
Au-delà des BRICS+, existent la Shanghai Cooperation Organisation (SCO) et d’autres plates-formes comme le Forum Chine-Afrique (FOCAC) ou le forum Chine-CELAC. Environ 150 pays se sont joints à l’initiative Belt and Road, lancée par la Chine en 2013. La priorité donnée à la connectivité et aux infrastructures incarne les conditions essentielles de la modernisation, permettant aux pays en développement de commercer et de coopérer davantage entre eux, au-delà du seul flux de ressources vers le Nord. Ces formes de coopération Sud-Sud offrent des choix aux pays du Sud et des voies pour des politiques de développement indépendantes, adaptées à leurs réalités : elles posent aussi les bases d’un contrepoids au projet sioniste, certes sur le long terme.
La pluriformité n’est pas un défaut
Il est inexact d’affirmer que tous les pays des BRICS (y compris les candidats et partenaires) ont adopté un « modèle capitaliste productiviste extractiviste qui exploite le travail humain et détruit la nature », comme le soutiennent Toussaint & Co. Certains États sont socialistes (Chine, Cuba, Vietnam), d’autres tendent vers des formes propres de socialisme (Brésil, Venezuela) ; BRICS n’est pas une organisation socialiste homogène. Il existe des contradictions internes et des voies différentes parmi ses membres. Pékin n’intervient pas dans les affaires intérieures des autres États mais regarde les opportunités d’action commune pour contrer la domination américaine. Il s’emploie à tisser ces coopérations, souvent avec succès : la médiation ayant mené à une détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ou entre le Pakistan et l’Afghanistan, en est un exemple.
Les différences entre la Chine socialiste et beaucoup de ses partenaires du Sud, qui ont d’autres structures politiques et intérêts géopolitiques, sont réelles. Le choix chinois a été la tolérance vis-à-vis de ces divergences et l’exemplarité plutôt que le prêche ou la coercition. L’existence et le fonctionnement de BRICS+ et le succès de ses initiatives témoignent déjà de l’émergence d’un multilatéralisme offrant d’autres chemins que les diktats de l’Occident. Dans ce cadre s’inscrit le refus de la majorité des pays de participer à l’ostracisme de la Russie, la condamnation de la politique israélienne à Gaza et la progression de la reconnaissance d’un État palestinien. La candidature de la Palestine au BRICS s’intègre logiquement à cette dynamique.
Des relations économiques problématiques
Un grief fréquent envers la Chine et d’autres pays BRICS porte sur leurs liens économiques avec Israël. Le fait qu’ils refusent d’imposer des sanctions montre que la Chine ne veut pas instrumentaliser l’économie comme levier politique de manière radicale. Pékin blâme l’Occident d’avoir politisé les questions économiques et d’avoir trop élargi la notion de sécurité pour justifier des mesures restrictives visant les entreprises chinoises.
La Chine maintient d’importantes relations commerciales avec Israël, tout comme avec les États-Unis. Elle appelle à des échanges corrects et non politisés et souhaite mettre fin à la guerre commerciale. Pour le Parti communiste et le gouvernement socialiste chinois, cette voie apparaît aujourd’hui comme la meilleure manière de rallier au moins une partie des milieux d’affaires et quelques responsables politiques au dialogue avec la Chine. Pékin affirme que sa diplomatie vise aussi à sauver l’économie mondiale et à accélérer la lutte contre les problèmes environnementaux et climatiques via ses « 4 Global Initiatives », cherchant à convertir même des opposants potentiels en partenaires. Selon la Chine, le commerce et des relations économiques saines peuvent réduire l’influence des fauteurs de guerre.
Inquiétudes légitimes
Toutefois, ces relations ont provoqué des dérives et des abus préoccupants. Des drones fabriqués par des entreprises chinoises ont été utilisés par Israël comme armes. Certaines firmes chinoises possèdent ou coopèrent avec des entreprises israéliennes actives dans les colonies illégales. À ce jour, le gouvernement chinois n’a pas totalement empêché des travailleurs chinois de travailler dans ces implantations. Beijing devra corriger ces phénomènes problématiques et probablement des erreurs. Il est important de reconnaître que ces défaillances ne constituent pas, selon l’article, une composante de la politique géopolitique officielle de la Chine et qu’elles ne doivent pas faire oublier l’intérêt stratégique plus large de sa politique. Jenny Clegg résume ainsi l’enjeu : « BRICS+ offre au Sud global la possibilité de résister à l’alignement sur la nouvelle guerre froide menée par les États-Unis. Le groupe freine la trajectoire guerrière menée par Washington. Chaque membre apporte sa propre perspective — non-alignée, multi-alignée, anti-impérialiste — et, malgré la prudence et les hésitations de leurs politiques étrangères, tous méritent d’être valorisés comme expressions d’indépendance face à la nouvelle guerre froide américaine. »
Apport durable de la Chine et des BRICS+
Il existe de bonnes raisons d’examiner honnêtement la solidarité de la Chine et des BRICS envers la Palestine et de répondre aux critiques. Malgré ses limites, cette solidarité revêt une valeur durable : elle contribue à dénoncer la responsabilité des États-Unis et d’Israël et constitue une force de résistance contre les guerres que Washington soutient ou envisage d’engager. La position chinoise et le rôle du Sud global pèsent dans la recomposition du rapport de forces international.
URL de l’article en neerlandais :
https://www.chinasquare.be/china-en-de-brics-blijven-kiezen-voor-palestina/    (Traduit du neerlandais par Chatgpt)
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Source: https://www.legrandsoir.info/la-chine-et-les-brics-continuent-de-soutenir-la-palestine.html
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/la-chine-et-les-brics-continuent-de-soutenir-la-palestine-legrandsoir-29-10-25/
