Avec ses dix magasins, Self Tissus est en liquidation judiciaire. Huit des salariés portent un projet de reprise de l’entreprise bretonne, dont le siège est à Quimper (Finistère).
Par Rose-Marie DUGUEN,
Audrey Havez-Coudron s’occupe des achats et des approvisionnements chez Self Tissus à Quimper (Finistère). Michel Duthil est responsable des flux logistiques. Émilie Demetz est office manager, bras droit de Dominique Thibaud, l’actuel dirigeant. Ces derniers temps, les trois salariés multiplient aussi les rendez-vous avec des banques, répondent à de potentiels investisseurs, réalisent des dossiers et des projections… Cela dans un seul but : sauver leur entreprise, spécialisée depuis quarante ans dans la vente de tissus et de mercerie.
La PME emploie un peu moins de cinquante personnes. Début octobre 2025, après un an et demi de difficultés, le tribunal de commerce de Quimper l’a placée en liquidation judiciaire avec une poursuite d’activité de trois mois, permettant aux dix magasins de rester ouverts (1).
Depuis, huit salariés portent un projet de reprise. Ils sont en train de créer une Scop (Société commerciale à capital variable) dans laquelle ils mettent 100 000 € de leur poche. « Des investisseurs arrivent à nos côtés, certains avec 100 000 €, 50 000 €… », remercient-ils. Ces bienfaiteurs viennent de l’univers de la couture. Des fournisseurs se disent aussi prêts à renflouer les stocks à hauteur de 100 000 €. « Cela renforce la légitimité de notre projet », apprécient les salariés.
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Des soutiens indispensables, tout comme ceux des banques, qu’il faut encore convaincre. Carpour relancer la machine, ces salariés ont besoin de mobiliser « 1 à 1,2 million d’euros afin d’avoir le stock nécessaire pour fournir les magasins ». Comme leurs collègues, Émilie Demetz, Audrey Havez-Coudron et Michel Duthil y croient. « On ne va pas abandonner maintenant. Le seul risque qu’on prend, c’est que ça marche. Et on préfère essayer plutôt que d’être au chômage ». Michel Duthil y travaille depuis quasiment douze ans : « J’ai connu l’entreprise tourner à plein régime, je sais ce qu’elle peut faire », raconte-t-il en écho à ses collègues. Audrey Havez-Coudron, cinq ans d’ancienneté, met en avant « la bonne ambiance et les beaux magasins ».
Pour convaincre, ces salariés veulent faire en sorte « que Self Tissus redevienne leader au niveau de gamme de produits. On mise aussi sur nos ateliers de réparation de machines à coudre ; on veut aussi toucher davantage les professionnels (hôtels, restaurants, chambres d’hôtes…) et développer le web », projette Émilie Demetz. Ils espèrent préserver « le maximum d’emplois et de magasins ».
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Ils déposeront leur dossier de reprise ces prochains jours, avant la date butoir du 7 novembre. Le tribunal de commerce pourrait statuer mi-décembre ou début janvier 2026.
(1) Quimper (magasin et siège social), Brest, Lannion, Langueux, Vannes, Vertou, Vezin-le-Coquet, Lorient.
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