Explosion dans une usine Seveso près de Lyon : l’un des quatre blessés est mort des suites de ses brûlures (H.fr-23/12/25)

Des secours devant l’usine Seveso Elkem Silicones, à Saint-Fons, à côté de Lyon, le 22 décembre 2025. Au moins 4 personnes ont été blessées par une explosion, trois sont en urgence absolue.
© Manon BILLING / AFP

L’explosion, lundi 22 décembre, dans l’usine de production de matériaux à base de silicone Elkem Silicones, à Saint-Fons, classée Seveso, a fait quatre blessés. L’une de ces victimes est décédée mardi des suites de ses brûlures, a indiqué la préfecture. La veille, le feu avait été « maîtrisé » en début de soirée tandis que le confinement des populations dans la zone a également été levé. « Tous les relevés qu’on a faits démontrent qu’il n’y a pas de toxicité », a précisé à la presse sur place le préfet délégué à la sécurité.

Par la redaction de l’Humanité

L’un des blessés, un homme âgé de 47 ans dont le pronostic vital était engagé, « est décédé des suites de ses brûlures » mardi 23 décembre dans l’après-midi, a annoncé la préfecture. L’explosion survenue lundi 22 décembre, dans une usine chimique à Saint-Fons, au sud de Lyon, avait blessé, outre cette victime, deux hommes et une femme − un ingénieur chimiste, deux techniciens spécialisés et une personne du département santé environnement de l’usine − qui travaillaient dans l’atelier pilote du site, classé Seveso seuil haut, a précisé à l’AFP Guillaume Artois, chargé de la communication.

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour « blessures involontaires par personne morale suivies d’incapacité supérieure à trois mois ». La division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS, ex-PJ), et la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) ont été saisies pour déterminer les causes et circonstances de l’explosion, selon le parquet.

La déflagration a pu être causée par l’émanation d’hydrogène « dans un atelier expérimental », avait déclaré, lundi, Jean-Pierre Lerat, le directeur du l’usine.

La préfecture du Rhône avait ordonné aux riverains de rester chez eux, le temps de l’intervention des secours avant que ce confinement ne soit levé dans la soirée. « Tous les relevés qu’on a faits démontrent qu’il n’y a pas de toxicité », précisait en fin de journée, lundi, le préfet délégué à la sécurité Antoine Guérin.

Une déflagration « due à de l’hydrogène »

La déflagration, « due à de l’hydrogène », a eu lieu en début d’après-midi dans l’usine de production de matériaux à base de silicone Elkem Silicones, un site classé Seveso seuil haut. Selon les pompiers, l’explosion est survenue dans un des laboratoires et a été suivie par un incendie dans un bâtiment de 600 m².

Selon le porte-parole, Guillaume Artois, cet atelier était une « unité bien particulière, le laboratoire pilote, qui n’est pas connecté au reste du site ». Il avait été installé en 2021 et répondait aux exigences des « dernières normes de sécurité », a-t-il assuré à l’AFP. Une équipe y testait une méthode de dévolatilisation d’huiles de silicone hydrogénées, une « manipulation relativement courante dans un atelier pilote », a-t-il poursuivi. « Il y avait une réaction qui se passait mal et l’équipe est intervenue. Pendant l’intervention, il y a eu une émission, probablement d’hydrogène gazeux, qui a pu déclencher l’explosion », a-t-il ajouté.

Un périmètre de sécurité a été mis en place dans un rayon de deux kilomètres autour de la zone. Le plan Orsec, qui organise la mobilisation des secours, a été déclenché par la préfecture.

L’autoroute A7, dite « du Soleil », qui longe le site, a été coupée dans les deux sens, ainsi que les voies ferrées à proximité et les voies fluviales sur le Rhône, a précisé la préfecture du Rhône sur X. La SNCF a également annoncé avoir interrompu le trafic de ses trains sur les axes Lyon-Vienne-Valence et Lyon-Saint-Etienne. En fin de journée, la circulation avait été rétablie.

Une usine classée Seveso seuil haut

Elkem Silicones France est une filiale du groupe norvégien Elkem dont l’actionnaire majoritaire est la société d’Etat chinoise China National Bluestar, un des géants chinois de la chimie. L’usine de Saint-Fons emploie environ 570 personnes, selon des données mises en ligne par le groupe Elkem, qui compte quatre sites en France, en plus de bureaux à Neuilly-sur-Seine, dont un centre de recherche employant 120 personnes.

Le site est classé Seveso seuil haut en raison des risques qui, selon la fiche de l’usine, sont principalement « les incendies », « les explosions de gaz », « les risques toxiques liés aux fuites », « les risques liés à la pression », « les risques de dégagement d’hydrogène », « la pollution accidentelle » et « les risques d’intoxication liés aux fuites, en phase gazeuse ou liquide ».

Selon les données publiées sur Géorisques, le site avait fait l’objet d’une inspection par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la région Auvergne-Rhône-Alpes le 13 novembre 2025, après avoir déjà été inspecté le 24 septembre puis le 17 octobre.

Cela faisait suite à une fuite de matières dangereuses qui avait été rapportée par Le Progrès en janvier dernier. « Une fuite d’une quantité comprise entre 56 et 110 Kg de Me2H (du diméthylhydrogénochlorosilane, une matière corrosive et inflammable) a eu lieu au cours du dépotage d’un conteneur sur le parc UN, du site Nord d’ELKEM SILICONES. Cette fuite a généré un nuage de gaz, qui a nécessité la mise en place de rideaux d’eau (queues de paon), afin d’en contenir son étendue », peut-on lire sur un rapport d’une inspection le 27 janvier. Cet incident n’avait pas eu de conséquences humaines.

En juin 2016, un important incendie s’était déjà produit dans l’usine de Saint-Fons, causant la mort d’un opérateur logistique de 25 ans.

Le groupe possède par ailleurs une usine employant quelque 160 personnes à Roussillon (Isère) et un site employant une dizaine de salariés à Salaise (Isère). Elkem, côté à la bourse d’Oslo, emploie plus de 7 200 personnes dans le monde. Il a été racheté en 2011 par China National BlueStar.

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source:https://www.humanite.fr/social-et-economie/chimie/pres-de-lyon-une-explosion-dans-une-usine-chimique-classee-seveso-fait-au-moins-4-blesses-le-plan-orsec-declenche

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/explosion-dans-une-usine-seveso-pres-de-lyon-lun-des-quatre-blesses-est-mort-des-suites-de-ses-brulures-h-fr-23-12-25/

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