
L’entreprise LDC Bretagne est poursuivie pour homicide involontaire, avec circonstance aggravante, pour le décès du jeune Tom Le Duault. L’audience au tribunal a lieu le 30 mars.
Tom Le Duault, 18 ans, est décédé des suites tragiques d’un accident du travail le 25 octobre 2021 à l’entreprise LDC Bretagne (250 salariés), à Lanfains (Côtes-d’Armor).
De nombreux témoins entendus
Une longue enquête a été menée depuis par la police judiciaire et la brigade de gendarmerie de Quintin. « De nombreux témoins ont été entendus et l’enquête, qui a nécessité des relevés techniques très précis, a été menée dans des délais contraints en tenant compte de la dimension humaine de l’affaire », précise le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz.
Les parents de Tom Le Duault ont en effet organisé une marche blanche en hommage à leur fils disparu le 29 octobre 2022 et faisaient alors part de leur désarroi, dans l’attente des conclusions de l’enquête qui tardaient à être rendues publiques.
La famille et les dirigeants de l’entreprise ont reçu il y a quelques jours une convocation de l’officier de police judicaire pour une audience devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc qui aura lieu le jeudi 30 mars 2023.
Manquement délibéré à une obligation de sécurité
L’entreprise LDC Bretagne, qui a depuis renforcé les mesures de sécurité au sein de son usine d’abattage de volailles, devra répondre d’homicide involontaire avec circonstance aggravante : « manquement délibéré à une obligation de sécurité et de prudence ».

Son père, Jean-Claude Le Duault, souligne que « mon fils n’était pas formé, il n’avait pas le Cases (certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité, Ndlr). »
On sait que son binôme était parti en pause. Combien de temps ? Notre fils n’avait pas de casque sur la tête, maintenant ils en portent tous… Avant, ils gerbaient les bacs sur trois hauteurs, maintenant sur deux seulement. Comment deux bacs ont-ils pu lui tomber dessus ? Un je peux encore comprendre, mais deux ? Pour moi, il n’a rien vu venir.Jean-Claude Le Duault, père de la victime
« Nous attendons des réponses »
Les peines encourues pour homicide involontaire sont de 5 ans d’emprisonnement et une amende de 75 000€. S’agissant d’une personne morale, ce montant pourrait atteindre 375 000€.Vidéos : en ce moment sur Actu
« Ce n’est pas l’argent qui nous motive », commente le père de la victime. « Nous attendons avant tout des réponses sur les circonstances et les responsabilités de l’accident. Et de savoir ce qui a été mis en oeuvre depuis pour que ça ne se reproduise plus. »
Des réponses qui permettront à la famille de faire son deuil. Et, à l’issue de la procédure, de récupérer enfin les affaires personnelles de Tom.
Auteur : Yann André