« On est juste parti avec nos cartons » : les salariés de Place du marché (ex-Toupargel) écœurés. ( OF.fr – 11/01/23 )

Ce mercredi 11 janvier 2023, une douzaine de salariés de Place du Marché (ex-Toupargel ) étaient présents devant leurs locaux, dans la zone des Châtelets, à Ploufragan.
Ce mercredi 11 janvier 2023, une douzaine de salariés de Place du Marché (ex-Toupargel ) étaient présents devant leurs locaux, dans la zone des Châtelets, à Ploufragan. 

​Vent de colère et de dégoût devant les locaux de Place du marché (ex-Toupargel), dans la zone des Châtelets, à Ploufragan (Côtes-d’Armor) : les salariés sont très amers. Ce mercredi 11 janvier 2023, la liquidation judiciaire de l’entreprise de livraison de produits surgelés à domicile devait être prononcée par le tribunal de commerce Lyon. Il rendra finalement son délibéré vendredi 13.


10 h 43. Le portable de Véronique, salariée de Place du marché (ex-Toupargel) à Ploufragan (Côtes-d’Armor), sonne. Au bout du fil, sa collègue, présente au tribunal de commerce de Lyon. Ce mercredi 11 janvier 2023, la liquidation de l’entreprise spécialisée dans la livraison de produits surgelés à domicile doit être prononcée. « Les dirigeants sont partis par une porte dérobée, rapporte Véronique à ses camarades qui l’entourent, sous la bannière Force ouvrière. La décision du juge sera connue dans quarante-huit heures. » Autrement dit, le délibéré sera rendu vendredi 13.

« C’est le plus grand plan social de ce début d’année »

Mais il n’y a plus beaucoup d’espoir sur une éventuelle reprise : la page devrait définitivement se tourner pour les 1 600 salariés du groupe, en redressement judiciaire depuis fin novembre, répartis dans tout l’Hexagone. Dans le département, deux sites sont touchés : la zone des Châtelets à Ploufragan, où travaillent treize salariés (des téléprospecteurs et des livreurs), et à Pleslin-Trigavou, qui emploie trois livreurs.

« Nous nous battons pour obtenir une prime supra-légale (N.D.L.R. indemnité supérieure à celle exigée par la loi) », revendiquent Véronique, Stéphanie et toutes les autres. « Les primes légales de licenciement sont limitées et insuffisantes pour vivre, gronde Martial Collet, secrétaire général adjoint de FO 22. C’est difficile de se projeter. Les actionnaires de Place du marché sont aussi aux manettes de Grand frais. Ils ont organisé la mise en difficulté de l’enseigne. Depuis le début de l’année, c’est le plus grand plan social. »

« On est la dernière roue du carrosse »

Chez les salariés, il y a beaucoup d’écœurement. « Ils ne veulent rien nous donner. Pour beaucoup, nous sommes des seniors. On se prend en pleine figure les réformes du chômage et des retraites. C’est une double peine ! » Les téléprospectrices (« entre 300 et 400 appels par jour »), vingt ans d’ancienneté en moyenne, gagnaient le Smic, « au ras des pâquerettes ». « Voilà le remerciement, râle Shan. On est la dernière roue du carrosse. On a tous une famille à nourrir. » Mercredi 4 janvier, dernier jour d’activité, « on est parti sans aucun dispositif de soutien, pas un geste, juste nos cartons, ne décolère pas Stéphanie. ​On n’a même pas profité de l’opération déstockage des produits surgelés… proposée aux clients » Jusqu’au bout, « nous sommes des pions ». Pour toutes, ce sont des conditions de départ « indignes ».

Auteur : Soizic QUÉRO.

Source : « On est juste parti avec nos cartons » : les salariés de Place du marché (ex-Toupargel) écœurés (ouest-france.fr)

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