Au sud de Nantes, les urgences de l’hôpital Confluent frappées par une grave embolie (OF.fr-11/01/23)

Le service des urgences de Confluent, à Rezé, enregistre plus de 30 000 passages chaque année.

Le service des urgences de l’établissement privé, qui voit passer plus de 80 patients/jour, n’accueillait plus de patients arrivant en brancard ce mercredi 11 janvier, faute de lits d’hospitalisation. La pénurie d’effectifs et les arrêts de travail ont conduit à de nombreuses fermetures de lits. Le manque de lits de soins de suite et de réadaptation, en aval, se fait également cruellement sentir. De nombreuses opérations sont déprogrammées. Le plan blanc est déclenché au sein de l’établissement.

La crise est grave et profonde. Et illustre une fois de plus le phénomène d’asphyxie qui touche le monde de la santé. Ce mercredi 11 janvier, le service des urgences de l’hôpital privé Confluent, à Rezé, a cessé d’accueillir les patients arrivant en brancard, faute de lits d’hospitalisation. Une délicate régulation a aussitôt été opérée en concertation avec le Centre 15, le CHU de Nantes, déjà largement sollicité, et l’Agence régionale de santé (ARS). Le service de l’hôpital Confluent accueille en temps ordinaire plus de 80 personnes par jour.

De nombreuses opérations reportées, le plan blanc déclenché

La première alerte est survenue au cours du week-end passé. Mais l’activité des urgences a repris tant bien que mal lundi, explique Nicolas Esseul, délégué CFDT au sein de l’établissement. Jusqu’au nouvel épisode de « rupture » de ce mercredi.

L’origine du mal est multifactorielle. Alors que les services de soins sont durement éprouvés par la triple épidémie hivernale (bronchiolite, grippe, Covid), la pénurie de lits de soins de suite et de réadaptation (SSR), en aval, se fait cruellement sentir. Soixante patients hospitalisés à Confluent sont en attente de place SSR dans des établissements mais il n’y a pas de lits disponibles pour le moment​, énonce la direction. Par ricochet, toutes nos chambres sont occupées. On ne peut donc pas accueillir aux urgences les patients dont l’état nécessite des soins dans la durée dans nos unités.

La situation de l’offre capacitaire à l’échelle départementale, qui se trouve dans un climat de tension extrême, fait l’objet d’une réévaluation permanente​, assure-t-on. Avec l’espoir de trouver des solutions appropriées en matière de lits SSR.

Crise

Reste que le manque de lits de soins de suite n’est pas la seule difficulté à surmonter. Confluent, comme tous les hôpitaux, est confronté à de graves problèmes d’effectifs​, pointe Nicolas Esseul. Même si on a réalisé des recrutements, on a enregistré de nombreux départs en 2022 pour le CHU notamment, qui paye mieux. Le cercle est infernal : le manque de soignants est accru par un absentéisme important du fait de l’épuisement des équipes. Et le sous-effectif a entraîné la fermeture d’une quarantaine de lits au sein de l’établissement. Notre capacité d’hospitalisation est donc plus faible.

Selon le délégué syndical, d’autres fermetures de lits se profilent. De nombreuses opérations « froides », interventions qui ne sont pas vitales selon la direction, sont reportées. On déprogramme massivement, le taux est d’au moins 50 %​, confie une voix en interne​. Une situation qui a provoqué le déclenchement du plan blanc depuis le début de la semaine.

Mardi, l’ARS avait émis un bulletin d’alerte concernant la pression qui s’exerce sur les services hospitaliers, dans un contexte de tension sur les ressources humaines​. Et rappelait la nécessité de solliciter en priorité son médecin traitant en cas de problème de santé, sauf urgence vitale, mais aussi de respecter les gestes barrières pour limiter les contaminations.

Yan GAUCHARD

source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/au-sud-de-nantes-les-urgences-de-l-hopital-confluent-frappees-par-une-grave-embolie-ff3dbe78-91dd-11ed-b45a-63c0a76b986b

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