
Le Plan blanc est toujours actif au Centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA) à Vannes (Morbihan). Si la situation est maîtrisée, prudence et vigilance priment.
« La situation est maîtrisée. On reste vigilants. Et même si l’on n’a pas de cellule de crise en tant que telle, on suit de près le nombre de lits disponibles, de passage aux urgences et on ajuste si besoin… », souligne le docteur Fabrice Arnault, directeur médical de crise au Centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA).
Ainsi, l’établissement de Vannes (Morbihan) mais aussi de Ploërmel ont déclenché en fin d’année leur plan blanc, contrairement à ceux de Lorient ou Pontivy. Car, si la situation est moins tendue que fin 2022, les urgences adultes et pédiatriques connaissent encore une activité soutenue dans un contexte d’épidémie de bronchiolite, de grippe, de covid (32 patients hospitalisés). Avec parfois des co-infections grippe-covid qui peuvent déboucher sur des situations complexes.
« On reste donc prudents », assure le docteur dont le rôle est de gérer la fluidité de la chaîne de soins, permettant également au directeur de l’établissement d’avoir une évaluation la plus précise possible à un instant T. « On arrive à faire face avec nos organisations même s’il y a de l’absentéisme aussi parmi le personnel qui est touché par la maladie, fatigué… »
Une collaboration tous azimuts
La saisonnalité a aussi été un facteur de tension dans les services avec, pour les fêtes de fin d’année, un déplacement de population donnant lieu à des regroupements familiaux. Pour faire face, l’hôpital a revu son organisation, que ce soit au niveau des ressources en personnels médical et paramédical, mais aussi de gestion des lits.
Les réunions Plan blanc permettent ainsi d’être plus efficientes dans la prise en charge et l’orientation des patients adultes, mais surtout des jeunes, notamment pour la bronchiolite. Les services des urgences, du Samu et de la régulation ont ainsi été renforcés avec une orientation notamment vers le centre de soins non programmés (1), les médecins généralistes ou les pédiatres libéraux (ces derniers ont ouvert en décembre le week-end) pour le Samu.
« Le 15 permet de prendre la décision d’orienter le patient vers le bon endroit et de rerouter ceux qui n’ont pas besoin de venir aux urgences vers les médecins de ville ou SOS Médecins aussi. On évite ainsi l’engorgement avec l’appui en plus aux urgences d’un médecin d’accueil et d’orientation mis en renfort », rappelle le docteur Fabrice Arnault. Qui poursuit : « Le 15 est vraiment le pivot de l’organisation de la chaîne de soin. »
À l’hôpital, on met également l’accent sur la bonne collaboration née durant la crise Covid avec les établissements privés comme Océane ou le centre de soins de suite et de réadaptation de Colpo. « Le moyen, parfois, pour préserver la qualité de prise en charge, c’est de transférer le patient », concède le docteur Fabrice Arnault.
(1) Le nombre de consultation au centre de soins non programmés a atteint des pics comme le 1er décembre (52 consultations) ; le 28 (47 consultations).
Patrick CROGUENNEC