
Ce jeudi 19 janvier 2023, les syndicats appellent à une journée de grève et de manifestation contre le projet de réforme des retraites, porté par le gouvernement. Sur notre site internet, sur notre page Facebook et dans notre journal, la rédaction Ouest-France de Quimper (Finistère) a demandé aux habitantes et habitants ce qu’ils pensent de cette réforme et s’ils comptent manifester ou faire grève. Voici vos réponses.
Lorsque la rédaction Ouest-France de Quimper (Finistère) a demandé aux habitantes et habitants ce qu’ils pensaient du projet de réforme des retraites et s’ils comptaient manifester pour s’y opposer, ce jeudi 19 janvier 2023, les réponses sont vite arrivées. Pour certains, elle est utile, voire « très utile » pour Daniel, 61 ans, qui ne compte pas manifester. Pour d’autres, comme Nelly, 56 ans, qui va « probablement » battre le pavé ce jeudi, elle est « injuste, méprisante et sans aucune utilité ».
Jean-Claude, 62 ans, compte manifester avec son épouse.
« Je serai en retraite au 1er mars et j’échappe au report de l’âge de départ. Toutefois, je trouve que cette réforme est une honte, une majorité de Français sont contre, l’imposer est antidémocratique. Avec mon épouse, nous sommes très en colère. Elle devait être en retraite en 2024, elle se voit ajouter six mois supplémentaires. Je suis radicalement opposé à l’allongement de la date de départ à la retraite, qui, pour moi, doit être maintenue à 62 ans. Je suis favorable à des solutions alternatives, telle une augmentation des cotisations salariales et employeurs. Et de laisser la possibilité aux salariés qui le souhaitent de partir plus tôt, avec une éventuelle décote. »
Chloé, 55 ans, ne va pas manifester.
« Tout le monde sait qu’elle est nécessaire. Mais là, elle est trop brutale. Elle devrait avoir un calendrier moins rapide et ne pas être appliquée dès la génération 1961. »
Patrice, 66 ans, déjà en retraite, ne manifestera pas jeudi.
« Cette réforme est indispensable. Quand je suis entré dans la vie active, en 1976, la retraite était à 65 ans. La réforme prévoit de passer à 64 ans, je ne vois pas où est le problème. Personnellement, j’ai travaillé jusqu’à mes 64 ans. »
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Pierre, 57 ans, estime qu’il devra travailler six mois de plus si la réforme passe et ne va pas manifester.
« C’est une réforme nécessaire et équitable. Si elle avait été réalisée plus tôt, son impact aurait sans doute été moins durement ressenti. Le problème avec les Français est qu’ils souhaitent des réformes pour les autres, mais refusent de se les voir appliquées. »
Denis, 58 ans, va manifester.
« Ce projet est scandaleux, bon à jeter. Il va fragiliser encore plus les plus fragiles. »
Didier, 59 ans, estime qu’il devrait travailler neuf mois de plus si la réforme passe.
« En congés de fin de carrière, j’ai déjà quitté mon entreprise. Vais-je devoir y retourner ? »
Gilles, 68 ans, retraité, veut manifester.
« Elle est inutile car le financement des retraites peut être assuré d’autres façons. […] L’égalité des salaires entre hommes et femmes permettrait de faire rentrer des cotisations supplémentaires. […] Les plus touchés seront les salariés qui ont un travail pénible et qui, à 55 ans, sont brisés, quelques fois licenciés ou en incapacité. La pénibilité prévue dans la réforme de 2003 n’a jamais été appliquée. Pire, monsieur Macron a supprimé certains critères. Enfin, les jeunes retraités ont un impact sur notre économie : ils consomment des loisirs, vacances, restaurants… Et ils participent à la vie associative. »
Olivier, 39 ans, manifestera « probablement ». Il a calculé qu’il devrait travailler deux ans de plus.
« Totalement injuste. Je suis dans le bâtiment, je me vois déjà mal travailler après 60 ans. Ayant travaillé comme saisonnier de 20 à 27 ans, je n’aurai même pas tous mes trimestres à 64 ans. N’oublions pas les critères de pénibilité supprimés en 2017 : port de charges, postures pénibles, vibrations. Ils proposent certes une visite médicale à 61 ans, qui risque simplement de décréter que le corps n’en peut plus. Quand le mal est fait donc. »
Dominique nous a envoyé son avis par mail.
« Pourquoi une réforme ? Quand il n’y a que 35 % des seniors qui travaillent encore. Les politiques se moquent une fois de plus de nous. Qu’ils chaussent des chaussures de sécurité plutôt que des mocassins et la réalité les rattrapera… »
Julie DURAND