À Carhaix, 2 500 manifestants bien décidés à ne rien lâcher (LT.fr-31/01/23-16h32)

L’ambiance bon enfant au cœur du cortège n’enlevait rien à la détermination des manifestants dans les rues de Carhaix, ce mardi. 2 500 personnes, soit 500 de plus que le 19 janvier, ont en effet battu le pavé pour exiger le retrait du projet de réforme des retraites.
Mobilisation record, ce mardi 31 juillet, à Carhaix, où 2 500 manifestants ont battu le pavé pour réclamer l’abandon du projet gouvernemental de réforme des retraites.

Si une ambiance bon enfant prévalait, ce mardi, à Carhaix, dans les rangs de la manifestation contre la réforme des retraites, la détermination des manifestants ne faisait toutefois aucun doute. « Je suis là par solidarité, expliquait ainsi Caitlin Keller, 24 ans, originaire de Pouldreuzic mais salariée à Carhaix. Cette réforme pénalise les temps partiels, et elle est donc injuste pour les femmes, qui devront prendre leur retraite encore plus tard ». La jeune femme est venue avec plusieurs de ses collègues, soucieux de faire entendre leur voix.

Parcours allongé

Dès 10 h 30, la foule a rapidement empli la place du Champ-de-Foire, lieu de ralliement avant le départ du cortège. Les conditions météo sont nettement plus agréables que le 19 janvier, où il avait fallu cheminer sous la pluie et par un froid de canard. Cette fois, le parcours avait été rallongé. « Le 19 janvier, l’itinéraire était un peu trop court, et la tête du cortège avait fini par en croiser la queue, raconte Daniel Laporte, de la CGT. Nous avons aussi voulu passer devant l’hôpital, service public symbolique ». « C’était l’occasion d’aller saluer nos collègues soignants qui n’ont pas pu venir puisqu’ils étaient réquisitionnés », soulignait Sophie Lévénez, de la CFDT.

Pour cette marche de contestation, les manifestants ont bénéficié de conditions météo optimales qui contrastaient avec celles du 19 janvier.
Pour cette marche de contestation, les manifestants ont bénéficié de conditions météo optimales qui contrastaient avec celles du 19 janvier.

« Ce projet est absurde ! »

Lorsque le cortège s’ébranle, peu après 11 h, ils sont déjà au bas mot 2 000. « Le 19 janvier, j’en avais compté 1 900 au départ de la manifestation, puis d’autres manifestants avaient rejoint les rangs au fil de l’eau », précisait ce syndicaliste préposé au comptage. Comme la dernière fois, plusieurs centaines de participants supplémentaires se sont agrégées au cortège, pour atteindre le nombre record de 2 500. De fait, il fallait compter plus d’un quart d’heure entre le début et la fin du cortège.

Une foule bigarrée, très intergénérationnelle, où nous avons aussi reconnu bon nombre d’élus du Centre Bretagne. Yannick Jaouen, élu à La Feuillée, ne cache pas son opposition à la réforme : « Ce projet est absurde car il nuit à notre système par répartition. Le chantage qu’on nous fait est inacceptable. Nous savons tous pourquoi Macron a été élu en 2022, ce n’est certainement pas pour ce projet de réforme ! »

En famille, en rythme et en musique !
En famille, en rythme et en musique !

Quand la batucada s’en mêle

Dans le cortège, le groupe de batucada de Carhaix a pondu un refrain qui s’avère des plus efficace, une fois scandé sur un rythme brésilien : « Ce que l’on peut dire, c’est qu’ils n’en ont rien à foutre de nous ! ». Certains musiciens étaient aussi venus en civil, sans leurs instruments. À l’image du guitariste centre-breton emblématique Soïg Sibéril, venu avec son fidèle golden retriever Paco. « Lui, il est venu manifester contre les niches fiscales », plaisantait le musicien.

De nombreux slogans en breton parsemaient les rangs du cortège.
De nombreux slogans en breton parsemaient les rangs du cortège.

« J’ai peur pour mes enfants »

Dans les rangs du défilé, les conversations allaient bon train. Certains rappelaient l’importance du nombre d’ouvriers en Centre Bretagne. « Au regard des conditions dans lesquelles ils travaillent, il est impensable de les garder au travail aussi longtemps », assurait cet homme. « Ce sont toujours les mêmes qui payent. Il n’est pas normal que les gens qui font des métiers épuisants ne profitent pas de leur retraite ! », abondait cette jeune manifestante. Cette ancienne factrice depuis peu en retraite, Annie-Claude Bréard, 62 ans, du Faouët, faisait part de sa situation : « J’adorais mon boulot, mais j’ai eu un accident lié au surmenage. Du jour au lendemain, vous devenez un mouchoir usagé ; J’ai dû me battre huit ans pour obtenir un poste adapté. Aujourd’hui, j’ai peur pour mes enfants », expliquait-elle.

Les toutous aussi étaient de sortie, ce mardi. On en a dénombré au moins une vingtaine dans le cortège.
Les toutous aussi étaient de sortie, ce mardi. On en a dénombré au moins une vingtaine dans le cortège.
Même si leur retraite n’est pas pour demain, ces jeunes manifestantes ont tenu à faire entendre leur voix, ce mardi.
Même si leur retraite n’est pas pour demain, ces jeunes manifestantes ont tenu à faire entendre leur voix, ce mardi.
La manifestation était déjà terminée depuis une dizaine de minutes, ce mardi midi, mais les rues de Carhaix (ici le carrefour du Kreiz-Kêr) étaient encore pleines de manifestants vraisemblablement peu
La manifestation était déjà terminée depuis une dizaine de minutes, ce mardi midi, mais les rues de Carhaix (ici le carrefour du Kreiz-Kêr) étaient encore pleines de manifestants vraisemblablement peu pressés de lever le camp.

Jean-Noël POTIN

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/a-carhaix-2-500-manifestants-bien-decides-a-ne-rien-lacher-31-01-2023-13270115.php

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