
Près de 600 personnes ont participé, ce dimanche 5 février 2023, à la marche pour faire respecter la servitude de passage des piétons sur le sentier littoral du Cabellou, à Concarneau (Finistère). Une manifestation dans le calme et un signal fort envoyé par des citoyens.
ls attendaient 150 ou 200 participants. Finalement, près de 600 personnes ont répondu à l’appel du collectif citoyen pour faire respecter la servitude de passage des piétons sur le sentier littoral, ce dimanche 5 février 2023, sur la plage de la belle étoile, à Concarneau (Finistère).
« Nous avons réussi à démontrer que le sujet est d’importance. Contrairement à une pétition que l’on signe en ligne, les personnes se sont déplacées. C’est encore plus fort », se félicite Bruno Blouch, porte-voix du collectif pendant la marche.
Un parcours pacifique
Une manifestation dans le calme et, comme promis, sans destruction des grillages ou portillons. Bruno Blouch l’a d’ailleurs rappelé en début d’après-midi : « Nous proposons un parcours pacifique et non un passage en force ».
On notera cependant qu’aucun propriétaire ne s’est risqué à sortir de sa maison pendant le passage du cortège.
L’objectif du jour : repérer, le long de la presqu’île du Cabellou, les endroits où il est impossible de passer sans descendre sur la plage ou les rochers. Un droit de passage qui devrait pourtant être respecté depuis une loi de 1976. Dans les faits, ce n’est pas toujours le cas, surtout sur cette partie du littoral.
Escalade sur rochers glissants
Par souci de pédagogie, le collectif avait prévu des panneaux de couleurs différentes. Des rouges, pour viser les parcelles dont les propriétaires n’ont pas laissé d’espace aux piétons et ont fait un recours contre une enquête publique lancée en 2015 par la préfecture. Le vert symbolisait les passages libres d’accès et l’orange, les endroits non accessibles, mais dont les propriétaires n’ont pas fait de recours.
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Au bout de quelques centaines de mètres, déjà, la foule de manifestants a été confrontée à des difficultés. À certains endroits, impossible continuer son chemin sans faire de l’escalade sur les rochers glissants, au point de devoir tenir la main de certaines personnes et d’enfants.
« Que tout le monde profite du bord de mer »
« Habituellement, quand on vient se promener, on ne passe pas par là », expliquent Michel et Marie-France, des retraités de Trégunc. Ils veulent « soutenir le mouvement pour que tout le monde puisse profiter du bord de mer ».
Même motivation pour Martine et Roland, Concarnois et plaisanciers. « Ici, c’est notre petit coin de paradis. La loi doit s’appliquer. »
Dans le cortège, beaucoup d’anonymes, mais aussi des représentants d’associations. Les Amis des chemins de ronde du Finistère ont rejoint le mouvement, comme des membres d’Extinction rébellion.
Vincent Esnault, de l’association pour la sauvegarde du Pays fouesnantais, était aussi de la partie. C’est lui qui a inspiré et soutenu le combat depuis le départ. En 2014, le militant avait détruit des portillons et grillages avec une cisaille à Beg Meil, dans la commune de Fouesnant.
Une idée reprise par le collectif concarnois, qui s’est finalement ravisé, après les propos du maire, Marc Bigot, prêt à se saisir du dossier. « Maintenant, on attend qu’il aille de l’avant, affirme Bruno Blouch. Il doit rouvrir une enquête publique sur onze parcelles et aller voir les propriétaires pour faire appliquer la loi. »
Camille PINEAU