
Les parents de six élèves du collège Saint-Exupéry de Vannes reprochent à la direction départementale de l’Éducation nationale une dotation horaire insuffisante pour l’établissement de leurs enfants.
« On pose la question de l’engagement réciproque de l’Éducation nationale. Nos enfants se sont investis dans une section internationale, avec envie, à raison de 33 heures d’enseignement par semaine. Mais l’Éducation nationale ne donne pas à cette section les moyens de fonctionner ». Cyrielle Havard-Bourdais et Chloé Planchenault sont les mamans de Kate et Romane, toutes deux élèves en classe de 4e au collège Saint-Exupéry de Vannes. Elles font partie de la première promotion de cette section créée il y a trois ans.
« On craint que les élèves ne soient pas au niveau »
Ses spécificités ? En histoire-géographie-éducation civique, le programme prévoit trois heures, dont 1 h 30 en anglais. En anglais LV1, la section prévoit trois heures. Mais c’est là que ça coince pour six familles qui formulent un référé-liberté devant le tribunal administratif de Rennes?. Suite à la baisse de la dotation globale horaire de l’établissement, les 20 élèves de la section partagent la classe avec dix enfants qui n’ont pas fait le choix de suivre la section internationale. Les professeurs doivent donc enseigner, deux heures par semaine, une LV1 à des élèves dont certains sont bilingues et d’autres au niveau 4e. De la même façon, seule une heure d’histoire-géographie est proposée en anglais. Le reste, en français, en classe entière. « Ce n’est pas qu’une histoire de minutes d’enseignement, témoignent les deux mères de famille. Pour avancer dans le programme, les enseignements de la section doivent être effectués au sein d’un groupe dédié ».
Ce qui inquiète les parents : l’horizon d’un Diplôme national du brevet international, en fin de 3e. « C’est l’objectif de la section, avec notamment une épreuve orale d’histoire-géo en anglais, souligne Cyrielle Havard-Bourdais. Ce brevet constitue un indicateur de réussite de la section, on craint que les élèves ne soient pas au niveau ». « Ça m’inquiète, confirme un enseignant, car l’épreuve est difficile ».
« Nous ne voulons pas que d’autres enseignements soient pénalisés »
Pour la rentrée prochaine, la répartition des heures, au sein du collège, est en train d’être revue. La section internationale devrait retrouver ses heures. « Mais le problème, c’est que si la dotation globale horaire de l’établissement n’augmente pas, ce sont des heures qui seront prises à d’autres enseignements, par exemple sur des dédoublements de classes, regrettent les parents. Nous ne voulons pas que d’autres enseignements soient pénalisés dans un collège de quartier prioritaire ».
Après des échanges apaisés avec le principal et en l’absence d’avancées avec l’inspection, la seule issue trouvée par ces parents est la voie judiciaire. Sollicité, le directeur académique des services de l’Éducation nationale n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Fanny COCONNIER