
À chaque fois, ils étaient plusieurs milliers dans les rues, à manifester contre la réforme des retraites, à Morlaix (Finistère). Cette quatrième mobilisation, samedi 11 février 2023, n’a pas fait exception. Selon les manifestants, la situation semble partie pour durer. Ils expliquent pourquoi.
Samedi 11 février 2023, pour la quatrième fois, l’intersyndicale de Morlaix avait appelé à manifester contre la réforme des retraites. À nouveau, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue. Plus de 10 000 selon les syndicats, 6 000 selon les forces de l’ordre, ont envahi les rues de Saint-Martin-des-Champs (Finistère), là où la mobilisation avait lieu.
« Si c’est tous les samedis, je reviendrai »
Malgré les semaines qui passent, les manifestants maintiennent la pression. Pour Geneviève, 68 ans, retraitée, cette mobilisation, qui touche tous les âges et tous les corps de métier, est partie pour continuer. « Ça va durer, car le gouvernement est sourd à ce qui se passe dans les rues », estime-t-elle. C’est déjà la troisième fois qu’elle manifeste. Elle ajoute : « On se bat pour nos enfants et petits enfants, on s’inquiète pour leur avenir. »
Geneviève est venue avec sa belle-fille de 41 ans, qui elle, manifeste pour la toute première fois. Jusqu’à présent, elle se sentait concernée par cette réforme, mais une journée de travail en grève, « c’est une journée où je ne suis pas payée, glisse cette maman seule avec deux enfants. Si c’est tous les samedis, je reviendrai ».
« Tout augmente et le salaire ne suit pas »
Audrey, 31 ans, n’est pas non plus une habituée des manifestations. Pourtant, elle est venue, ce jour-là. « Je pense que les gens ne se mobilisent pas uniquement contre la réforme des retraites, c’est un ras-le-bol général. Tout augmente, et le salaire ne suit pas. Il y a de plus en plus de travailleurs pauvres, s’alarme-t-elle. En tant que jeune femme, elle s’inquiète également de l’impact du projet de réforme sur les retraites pour les femmes.
Enfin, pour ceux deux enseignants, la mobilisation, massive, s’explique par « une accumulation de tensions ». Eux aussi, voient les manifestations se poursuivre. « Là, il y a une unité, ça tient ensemble. Il y a quelque chose qui se passe », disent-ils. Un prochain rassemblement est déjà prévu le 7 mars.
Sarah HUMBERT