6 000 personnes ont manifesté, samedi 11 février 2023, à Quimperlé (Finistère). Une mobilisation sans précédent qui ne faiblit pas, après déjà trois autres rassemblements.
De mémoire de vieux manifestant, c’est du jamais vu. Voir autant de monde sur une telle durée, cela veut dire que le malaise est profond. Les gens n’en peuvent plus. Il y a l’inflation, l’augmentation du gaz et de l’électricité et comme si cela ne suffisait pas, maintenant ce sont les retraites. Ça suffit. Déjà que les pensions sont maigres. On ne vit plus. Il faut dire stop par la rue et la contestation.
Gérard est de pratiquement tous les rassemblements à Quimperlé. Samedi matin, pour la quatrième fois, il a battu le pavé des rues quimperloises. Et quand il apprend qu’il y avait 6 000 personnes à ses côtés, il n’en revient pas. Les organisateurs de l’intersyndicale non plus.
Le retour des Gilets jaunes
3 200 personnes, la première fois, 5 000 ensuite, puis 3 700, mardi, et donc 6 000, ce samedi. Dans ce cortège bon enfant (depuis le début des rassemblements, il n’y a pas eu le moindre incident à déplorer), des retraités, des actifs, des jeunes, des enfants avec leurs parents. La mobilisation est très forte, touche tout le monde et ne faiblit pas.
Le pays de Quimperlé compte un peu moins de 60 000 habitants. Vous vous rendez compte, cela fait plus de 10 % des habitants dans la rue, ce matin
, glisse Pascal. Il est à quelques mois de retraite. Si la réforme passe, j’en prends pour une petite année de plus. Mais je n’en peux plus.
Ils avaient souhaité prendre le micro, lors des prises de parole d’avant-défilé, mardi 7. Cela leur avait été refusé par les responsables syndicaux. Avant la fin de la manifestation, ils avaient alors quitté le cortège, pour aller occuper un passage pour piétons devant l’entrée principale de l’usine Bigard. Histoire de se montrer.
Ce samedi, on les a retrouvés, à une petite dizaine, sur un giratoire à la sortie de la ville, à Kervidanou, avant qu’ils ne rejoignent la manifestation. Leur giratoire. Celui qu’ils avaient occupé de longs jours, fin 2018.
Ils ? Les Gilets jaunes du pays de Quimperlé, qui ont effectué leur retour sur le devant de la scène.
Vincent THAËRON