À Morlaix, environ 200 personnes se sont mobilisées contre la réforme des retraites, hier soir, lors d’une manifestation inédite au flambeau. Prochaine échéance : le 7 mars.
La mobilisation
Deux cortèges, mais une même volonté. Hier, à 20 h, contre la réforme des retraites, les habitants de Morlaix étaient une nouvelle fois invités à descendre dans la rue, pour une manifestation au flambeau inédite. Deux points de départ étaient fixés : la place du Pouliet, au sud, et la place Puyo, au nord.
Les deux cortèges, qui se sont rejoints place des Otages, ont réuni environ 200 personnes. Parmi eux, Véronique, 34 ans, qui a pris le départ depuis la place Puyo. Elle a suivi la plupart des mobilisations. Elle est AESH (Accompagnante des élèves en situation de handicap). « On va devoir travailler plus sans savoir si notre santé sera encore là, souligne-t-elle. Il faut faire quelque chose et montrer qu’on n’est pas content. »
Elle a un contrat de 24 heures par semaine, bien loin d’un temps plein. « Je ne sais pas trop ce que je vais cumuler, déjà que le salaire n’est pas énorme… », glisse-t-elle. Elle est venue avec ses enfants, de 5, 9 et 13 ans. « Notre avenir nous amène là, et c’est pour nos enfants aussi. Si on ne le fait pas maintenant, ça sera trop tard. »
Son conjoint, Mathieu, 39 ans, ajoute : « Je suis assistant d’éducation dans un collège, et sans la réforme, je vais devoir partir à 67 ans, parce que j’ai eu une carrière hachée. Alors avec la réforme… » Forcément, cela l’inquiète. Sur le chemin, quelques habitants ont applaudi les manifestants.
« J’ai envie d’avoir un avenir »
Être présent, même en soirée, reste un acte symbolique important pour Thomas. Il n’a pas pu suivre les autres journées de mobilisation. Car, à 19 ans, le jeune Morlaisien était sur les bancs de sa fac, à Brest. Ce soir, c’est différent. Sur le chemin entre la place Puyo et la place des Otages, il explique : « J’ai envie d’avoir un avenir. Mais ça me fait peur de ne jamais pouvoir profiter de ma vie. La vie, ce n’est pas que le travail. »
Une fois les manifestants rassemblés devant le kiosque face à l’Hôtel de ville, en plus des lumières qui illuminent habituellement le viaduc, les quelques torches des manifestants éclairaient aussi le lieu. De jour ou de nuit, ils ne lâchent pas.
La prochaine mobilisation, qui s’annonce massive, est prévue le 7 mars.
Gaëlle COLLIN & Sarah HUMBERT