
Trois manifestations sont prévues, ce samedi 25 février, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). La première mobilisation rassemble les soutiens au projet d’implantation du Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), ils étaient 1 200 personnes ce matin, à 11 h. Un groupe d’antifas a été évacué par les gendarmes. La manifestation des opposants au projet a lieu cet après-midi, parmi eux, le collectif soutenu par Reconquête.
Prévu pour héberger des demandeurs d’asile pendant l’examen de leur demande, le futur Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) attise les tensions, ce samedi 25 février.
Première mobilisation du côté des soutiens au Cada, ce samedi matin. Selon nos estimations, environ 1 200 habitants personnes se sont rassemblés. L’amitié des peuples (MRAP), ou encore la Cimade, se sont joints au mouvement. Un mouvement qui se veut « pacifiste et solidaire », selon le collectif de Brévinois, en référence à la haine exprimée par les opposants au projet, soutenus par Reconquête, le parti d’Eric Zemmour.
Parmi eux, Arié Alimi, membre de la Ligue des droits de l’homme, qui a pris la parole et a confirmé la plainte déposée « contre les tracts haineux ». Mais aussi Philippe Croze, porte-parole du collectif des Brevinois attentifs et solidaires. Dans son discours, il indique que « 400 migrants ont été accueillis au Cada depuis 2016, et il n’y a jamais eu de problème ».
Après les prises de parole, le cortège s’est dirigé vers la mairie de Saint-Brevin, où des élus ont prononcé des discours. « Alerta, alerta, anti-fascista » pouvait-on entendre durant le défilé.
« Depuis quelque temps, l’extrême droite s’agite pour faire échouer un projet pourtant porté par toute la municipalité dans son ensemble, malgré les différences politiques », expose Véronique Rey-Thibault, conseillère d’opposition de Saint-Brevin d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
Dans un lapsus, Damien Carême, député européen du groupe les Vert et ancien maire Grande-Synthe, dit apporter soutien au maire de Callac, où un projet de Cada a été abandonné après une forte pression des mouvements d’extrême droite. Il apporte son soutien au maire de Saint-Brevin, « à son conseil municipal et aux Brevinoises et Brevinois. Il y a déjà un centre qui fonctionne ici, je ne vois pas pourquoi un Cada ne fonctionnerait pas. », a-t-il ajouté.
En toute fin de manifestation, un groupe d’antifas, venu dénoncer la récupération politique de cette implantation par les mouvements d’extrême droite, a été évacué par les forces de gendarmerie.
Des militants d’extrême droite très actifs
Galvanisés par l’abandon du projet de Cada Horizon à Callac (Côtes-d’Armor) mi-janvier, les anti-immigrations organisent, cet après-midi du samedi 25 février, leur troisième manifestation. Composé de militants très actifs, le collectif Préservation de la Pierre-Attelée (du nom de la forêt voisine) a vu son appel relayé par des médias d’extrême droite (Fdesouche, ; Riposte laïque), et « parrainé » par l’eurodéputé Reconquête Gilbert Collard.
« Morez, ton Cada on n’en veut pas »
Près de 200 opposants au projet sont en place arborant des drapeaux royalistes, bretons, ou tricolores. Certains prient devant l’église, d’autres surveillent les antifascistes restés à quelques dizaines de mètres, tandis que la foule invective le maire de Saint-Brevin, Yannick Morez en scandant : « Morez, ton Cada on n’en veut pas. »
Parmi les manifestants, une trentaine de personnes du mouvement catholique intégriste Civitas, mais aussi des militants du parti Reconquête de Loire-Atlantique et du Morbihan et des royalistes entonnant, « à Callac, on a gagné, à Saint-Brevin, on gagnera. »
Selon nos journalistes, des Vendéens ont fait le déplacement et ont pris à la manifestation.
Un peu plus tôt, un opposant au Cada s’est approché d’un groupe d’antifas avec son chien et a été pris à partie.
Les prises de parole se succèdent aussi du côté des anti Cada. Le choix du site de la Pierre-Attelée pour implanter le futur centre d’accueil ne passe pas auprès de certains. A l’image de Kevin, un père de famille, qui indique qu’ « en tant que père, il est dans mon devoir de protéger mes enfants. Je pense ici que tout le monde est d’accord pour le dire. » Les discours se sont clôturés avec la prise de parole du groupe Civitas.
Des tirs de lacrymo
La situation s’est tendue en fin de mobilisation. Les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de lacrymo afin de disperser les manifestants pro Cada. Le face à face entre gendarmes et manifestants « Résistance antifasciste » s’est poursuivi durant plusieurs minutes.
Les tirs de lacrymogènes ont cessé un peu plus tard, place de la Victoire. Le retour l’apaisement est venu avec la fin du rassemblement d’extrême-droite anti-Cada. Les militants antifascistes ont doucement quitté les lieux.
Florence LAMBERT, Thierry Hameau et Simon SAIDI