À Nantes, le lycéen manifestant en garde à vue fait réagir (OF.fr-16/04/23)

Ce samedi 15 avril 2023, une cinquantaine d’enseignants, parents et lycéens se sont rassemblés place Waldeck-Rousseau, à Nantes (Loire-Atlantique).

Au lendemain d’une manifestation spontanée contre la réforme des retraites, une cinquantaine d’enseignants, lycéens et parents se sont rassemblés devant le commissariat de police, samedi 15 avril. L’élève de 17 ans sera convoqué pour un « avertissement pénal ».

Un rassemblement spontané, sans slogan ni revendication. 13 h 30, samedi 15 avril, une cinquantaine d’enseignants, lycéens et parents sont là, place Waldeck-Rousseau, à Nantes, se demandant bien « pourquoi lui et pas [eux] ». Lui ? Martin, 17 ans, a été interpellé la veille, vendredi soir, en fin de manifestation contre la réforme des retraites. De toutes les mobilisations depuis janvier, l’élève de terminale portait « un masque sanitaire FFP2 noir et des lunettes transparentes achetées dans un magasin de bricolage, pour se protéger un peu des effets du gaz lacrymogène », expliquera-t-il.

Guillaume Grangiens, conseiller principal d’éducation (CPE) au lycée Clemenceau, se trouvait avec lui, dans le cortège des 3 500 manifestants, entre 18 h, le moment du verdict du Conseil constitutionnel, et 22 h, l’avertissement des forces de l’ordre sommant aux derniers groupes de se disperser.

Vendredi 14 avril 2023, à Nantes (Loire-Atlantique), un cortège des 3 500 manifestants s’est formé entre 18 h, le moment du verdict du Conseil constitutionnel, et 22 h, l’avertissement des forces de l’ordre sommant aux derniers groupes de se disperser.

Chasuble sur le dos aux couleurs de la Fédération syndicale unitaire (FSU), le CPE de 46 ans assure avoir répondu aux sommations en faisant demi-tour, à l’angle du miroir d’eau et de la rue de Strasbourg. « Il n’était pas très loin de moi. On s’est dirigé vers les camions syndicaux. Sans courir. On ne se trouvait pas dans les échauffourées, à Bouffay. Lorsque plusieurs policiers ont arrêté Martin, je n’ai pas compris. J’ai tenté de leur expliquer qu’il ne fallait pas l’emmener, que c’était un gentil, mais en guise de réponse, la matraque… »

« Marquer le coup »

Face à de l’incompréhension, la communauté éducative du lycée Clemenceau a fait fonctionner ses messageries et ses réseaux pour se retrouver devant le commissariat central, à 13 h 30. Plus qu’une manifestation, un comité d’accueil s’est improvisé, car, entre-temps, le jeune homme a été libéré au terme de quatorze à quinze heures de garde à vue. « Nous voulions marquer le coup et montrer qu’on n’était pas d’accord avec ces méthodes brutales », s’agace une professeure de lettres syndiquée de 59 ans, également investie dans la grogne sociale.

Entouré de ses camarades, le lycéen, qui vise les classes préparatoires aux grandes écoles, devra voir, en juin, un délégué du procureur en vue d’un « avertissement pénal probatoire ». Il lui est reproché d’avoir « participé, sans arme, à un attroupement après sommation de se disperser » et d’avoir « dissimulé son visage afin de ne pas être identifié », est-il écrit sur sa convocation. Encore surpris, un peu refroidi après sa nuit dans les geôles, il continuera cependant de manifester mais « avec plus de prudence ». Et sans doute, un peu plus d’appréhension.

Nathalie HAMON

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/a-nantes-le-lyceen-manifestant-en-garde-a-vue-fait-reagir-7d685fc6-dba1-11ed-be5e-43bf12d1e7a7

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