Le site des Charcuteries cuisinées de Plélan-le-Grand (CPP) fermera ses portes d’ici la fin de cette semaine, vingt ans après son rachat par le groupe Fleury-Michon. Un forum de l’emploi est prévu en mai 2023 pour reclasser des salariés.
Il y a encore une vingtaine de véhicules sur le parking de l’entreprise et des signes d’une activité sur le site industriel. Mais cette semaine, les Charcuteries cuisinées de Plélan (CPP), l’usine locale de Fleury-Michon qui emploie une centaine de salariés, fermeront définitivement leurs portes dans la zone d’activité de la Pointe, à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine), en bordure immédiate de la route Rennes-Lorient.
La direction de Fleury Michon a confirmé l’arrêt de la production de son site vendredi 21 avril 2023, ce sera même probablement plus tôt.
« Pour la commune, c’est vraiment une page qui se tourne. Fleury-Michon est à Plélan-le-Grand depuis vingt ans… souligne Murielle Douté-Bouton, maire de Plélan-le-Grand, commune de 4 000 habitants située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale bretonne. Je n’ai pas beaucoup d’inquiétudes pour l’avenir du site lui-même. Plélan et l’intercommunalité de Brocéliande communauté ont un territoire dynamique. L’implantation de l’usine est intéressante, il y a eu des marques d’intérêts. Notre préoccupation principale, c’est que les négociations aboutissent et qu’une bonne solution soit proposée à chaque salarié. Certains travaillaient déjà ici quand Fleury-Michon a racheté le site. » En mai prochain, un forum de l’emploi sera organisé dans la commune par la cellule de reclassement des CCP.
Vingt ans de présence
L’arrivée de Fleury-Michon, c’était il y a exactement vingt ans, au cours du premier trimestre 2003. L’usine qui appartenait auparavant à la société Argoat-Le-Hir a commencé à travailler sous la bannière de la célèbre marque vendéenne, et ce, sans licenciements.
Fleury-Michon avait confirmé son intérêt quelques mois plus tôt, à l’automne 2002, afin de produire de la charcuterie cuisinée pré-emballée, steaks hachés de volaille ou de jambon et autres tranches de rôti.
Un coup de massue
Une décennie plus tard, ce sont les jambonneaux et le fleuron de canard (une mousse de foie de canard vendue sous la signature du chef Joël Robuchon) qui constituent l’essentiel de la production de l’usine de Plélan-le-Grand.
Des produits dont les marchés sont « en perte de vitesse et nous n’avions pas moyen de les relancer » assure à Ouest-France Gérard Chambet, le directeur général des opérations de Fleury-Michon (3 500 salariés en tout dont 3000 en France, 2 500 travaillant dans les sites vendéens), dont les comptes, après un premier semestre 2022 dans le rouge, s’étaient redressés.
Un coup de massue pour les 101 employés des CCP. Jeudi 16 mars 2023, 60 Bretilliens ont donc fait la route jusqu’au siège du groupe alimentaire, à Pouzauges, en Vendée, pour échanger directement avec la direction sur leur avenir.
Depuis le début, la direction de Fleury Michon se dit « très attachée au dialogue social » et envoie des représentants « à Plélan-le-Grand toutes les semaines pour échanger avec les partenaires sociaux et les collaborateurs et mener les négociations sur les mesures d’accompagnement des salariés. L’entreprise entend poursuivre cette démarche jusqu’à la fin de la procédure en cours ».
Auteur : Pascal SIMON.