Implantée depuis 1929 à Treffiagat (Finistère), l’entreprise Le Drezen, qui fabrique des filets de pêches, va licencier huit salariés sur 53 au total. La direction évoque une baisse d’activité liée au plan de sortie de flotte. Des salariés dénoncent des raisons internes à l’entreprise.
Dans un communiqué, signé de plusieurs salariés de l’entreprise de filets Le Drezen, à Treffiagat (Finistère), ces derniers annoncent et dénoncent un plan de licenciement en cours. Cette entreprise historique du Pays bigouden a été rachetée en 2012 par un groupe américain. Ce plan concerne huit personnes sur les 53 que compte Le Drezen.
Plan de sortie de flotte…
D’un côté, le directeur général de Le Drezen, Max Dufour indique être « très impacté par les plans de sortie de flotte, dont le plan d’accompagnement individuel, qui voit partir à la casse 90 bateaux français ».
Combien sont clients de Le Drezen ? Difficile à dire, car nous n’avons pas la liste des bateaux concernés ».
Ce qui est sûr pour Max Dufour : Ça implique une baisse significative de notre activité depuis octobre 2022.
Ces activités tendent cependant, depuis plusieurs années, à se diversifier, notamment vers les filets de fermes de méthanisation en Allemagne. Un marché qui représente 12 % de notre activité de fabrication de filets ».
Si l’année 2022 a été très bonne
avec un chiffre d’affaires en augmentation de 25 % et 17 millions d’euros, l’année 2023 s’annonce, selon la direction, bien plus morose, avec un recul de chiffre d’affaires de l’ordre de 30 %, selon les prévisions.
… Ou raisons internes ?
De l’autre côté, des salariés, eux, n’entendent pas tous ces arguments. C’est un prétexte pour écrémer l’effectif et assainir provisoirement les comptes »,
indique l’un d’eux. Dans leur communiqué, les salariés estiment que les raisons des difficultés actuelles de l’entreprise sont internes. Ils dénoncent un management déficient à bien des égards »,
une démotivation générale »,
ainsi que des démissions répétées au sein de l’entreprise ».
Si le courrier n’émane pas du CSE de l’entreprise, qui n’en avait pas connaissance et n’a pas participé à sa rédaction, les salariés du collectif regrettent également que la transmission des savoir-faire particuliers de l’entreprise ne soit pas suffisamment prise en compte, ce qui est pourtant ô combien primordial dans ce métier ».
De quoi pousser les salariés à dire que les raisons invoquées pour justifier ces licenciements ne sont pas les bonnes ».
De 53 à 40 salariés l’an prochain
À la fin de l’année, en comptant licenciements et départs non remplacés, les effectifs de l’entreprise bigoudène devraient passer de 53 à 40 salariés.
Anaëlle BERRE
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