Réforme des retraites : les syndicats dénoncent une « répression policière » (LT 20/04/2023 18h02)

En lutte contre la réforme des retraites depuis le mois de janvier, l’intersyndicale du Pays de Morlaix dénonce une forme une « criminalisation du mouvement social ». (Le Télégramme/Gwendal Hameury)

Neuf personnes opposées à la réforme des retraites sont convoquées au commissariat de Morlaix le mercredi 17 mai. L’intersyndicale dénonce une « criminalisation du mouvement social ». La police dément.

Le mot est fort mais ils l’assument. En lutte contre la réforme des retraites depuis le mois de janvier, l’intersyndicale du Pays de Morlaix (*) dénonce une forme de « répression » policière à l’encontre du mouvement social. Les multiples contraventions reçues ces dernières semaines pour stationnement gênant, coups de klaxon intempestifs ou entrave à la circulation, lors d’opérations de tractage ou pendant des manifestations déclarées, avaient alerté les syndicats. Certains représentants se sentaient personnellement visés. Cette fois, ils sont intimement persuadés que les autorités veulent « criminaliser le mouvement ». Et d’indiquer que neuf personnes (cinq membres de l’intersyndicale et quatre militants non encartés) ont récemment reçu une convocation au commissariat de Morlaix en vue de leur audition. À quel sujet ? Ils n’en savent rien. « Nous n’avons aucune autre information. Ils entretiennent le flou pour nous déstabiliser. C’est de l’intimidation », estiment les syndicalistes, qui ont pris pour avocat Me Erwan Le Moigne, de Saint-Nazaire.


« Un 1er-Mai massif »

Initialement, ces auditions auraient dû avoir lieu le 28 avril. Finalement, elles ont été reportées au 17 mai. Jour où l’intersyndicale appelle à un rassemblement de soutien devant le commissariat. « Emmanuel Macron a expliqué qu’on avait le droit d’exprimer notre colère. Et qu’il se donnait 100 jours pour renouer le contact avec le peuple. Eh bien il le renoue en nous convoquant au commissariat. Car on sait bien que les donneurs d’ordres sont à l’Élysée et place Beauvau », s’agacent les syndicats. Qui insistent sur le fait qu’à Morlaix, plusieurs fois citée en exemple pour sa gestion de mouvement social, les manifestations se sont toujours déroulées dans le calme. « La surdité du gouvernement nous pousse parfois à sortir des clous, nuancent-ils. C’est le moment qui l’exige. On est face à une fracture démocratique. Même s’il n’y a jamais eu de débordement, ils en profitent ».

Unie face à cette « pression », l’intersyndicale n’entend pas baisser la garde. Et annonce deux nouvelles actions. Le 28 avril, d’abord, à l’appel de la CGT, qui sera sans doute rejointe par d’autres syndicats. Puis le 1er mai, « pour un rendez-vous massif, à partir de 10 h, place Puyo, suivi d’un pique-nique sur le rond-point Charles-de-Gaulle ». Devant le commissariat, où on confirme ces auditons à venir.

« Bloquer la RN12 est un délit »

« Elles sont en lien avec un blocage de la RN12, en mars. Une action sauvage qui a occasionné des kilomètres de bouchons », commente le commandant Patrice Kerbrat. Et d’assurer qu’il n’y a jamais eu de difficulté avec les manifestations qui se déroulaient dans un cadre légal. « Nous ne réprimons absolument pas le mouvement syndical. Et ne recevons aucune instruction, ni de Beauvau ni d’ailleurs, sur le sujet », précise le patron du commissariat de Morlaix. Qui insiste : « Quand les manifestants ont envahi les rails à la gare, nous ne sommes pas intervenus. Mais ce qui s’est passé sur la RN12 était hors manifestation. C’était extrêmement dangereux et c’est surtout strictement interdit. C’est un délit. Le problème, il est là ! »

Source : Réforme des retraites : les syndicats dénoncent une « répression policière » – Morlaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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