
Elizabeth Hamon, administratrice à la MSA a rappelé que les adhérents disposaient d’un certain nombre de leviers pour passer cette période difficile. (Le Télégramme/Thierry Le Corre)
Les aviculteurs touchés par l’épidémie de grippe aviaire vivent une période extrêmement difficile. Ils l’ont dit et redit lors d’une conférence publique organisée par la MSA d’Armorique à Saint-Gilles-Pligeaux.
« Aujourd’hui, on ne voit pas le bout du tunnel. On est en train de nettoyer nos élevages mais qui nous dit que dans trois mois on ne va pas se retaper ce que l’on vient de vivre ? Mais alors là ce sera la fin ». Les aviculteurs touchés par l’épidémie de grippe aviaire n’ont pas caché leur ras-le-bol, leur épuisement aussi lors de la conférence publique organisée par la MSA d’Armorique sur cette thématique le mardi 18 avril à Saint-Gilles-Pligeaux.
« On a le couteau sous la gorge »
Dans un premier temps, c’est l’incompréhension qui a régné dans la salle où a pris place une soixantaine d’éleveurs. Aurélie Le Page, responsable du service action sociale et Fanny Kerbellec, référente « mal-être » déroulent les aides auxquelles peuvent prétendre les adhérents de la MSA : l’accompagnement psychologique (cinq séances), l’aide au répit qui permet à l’exploitant de bénéficier d’un temps de repos de quatorze jours, renouvelable si besoin, la totalité du coût du remplacement sur l’exploitation étant pris en charge… Elles sont interrompues par des participants : « Vous nous parlez de ça aujourd’hui mais les gens n’ont pas la tête à ça. Là, on a le couteau sous la gorge. Il y a des dispositifs qui existent depuis un moment, pourquoi en parler que maintenant. Ces infos-là, les agriculteurs auraient aimé les avoir avant », a-t-on pu entendre.
Un envoi de courriers et de SMS
« Déjà, est-ce que vous avez contacté, un par un, les éleveurs qui ont été impactés par la grippe aviaire ? », a poursuivi une avicultrice. « Oui, pour les situations dont on a pu avoir connaissance, c’est-à-dire les exploitants où il y a eu un abattage du cheptel ». Plusieurs personnes annoncent qu’elles n’ont rien reçu. Pourtant un envoi de courriers a bien eu lieu selon les intervenantes de la MSA. « Ce n’était sans doute pas le bon moment et il est peut-être passé inaperçu », commente Aurélie Le Page. En février également, un SMS a été adressé aux aviculteurs avec une proposition de recontact avec un travailleur social. Peu avouent l’avoir eu. « C’est sans doute perfectible », concède Fanny Kerbellec qui tient à préciser cependant « que l’exploitant peut contacter à tout moment un travailleur social ».
La rencontre du jour, qui est une première, a pour but de rappeler le dispositif d’accompagnement. « Ce que l’on souhaite à l’issue de cette conférence publique, c’est que vous identifiez qu’il y a des interlocuteurs et qu’il y a un service qui peut vous accompagner au moment où la période s’y prêtera », a conclu Aurélie Le Page.