
Par Roberte JOURDON
À l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, mercredi 10 mai, une cérémonie a été organisée à Nantes. L’occasion d’évoquer le travail mené sur les noms de rues faisant référence à des armateurs nantais liés à « cette douloureuse histoire ».
La Ville de Nantes s’est associée, mercredi 10 mai, à la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, avec une cérémonie au mémorial, quai de la Fosse, avec jets de fleurs dans la Loire depuis la passerelle Schoelcher. Le cortège était mené en fanfare par de jeunes musiciens. Johanna Rolland, maire, était en compagnie de Barthélémy Toguo, grand témoin. L’artiste camerounais « explore la mémoire des grandes causes, humanitaires et écologiques, tout en donnant une voix à ceux qui en sont dépourvus ». Il va exposer, dans le cadre d’Expression(s) décoloniale(s), une vingtaine d’œuvres au musée d’histoire.
Cette journée a été marquée par la présentation d’un travail sur quatre rues portant le nom de négociants et d’armateurs nantais liés à l’esclavage et à la traite : Christophe-Clair Danyel de Kervégan, Guillaume Grou, Dominique Deurbroucq et Gérard Mellier. « La Ville a fait le choix de conserver ces noms de rue, mais de présenter sur une plaque apposée à côté, leur lien avec l’histoire douloureuse de Nantes. En parallèle, sur l’île de Nantes, treize rues portent les noms de personnes qui se sont illustrées par leur engagement concernant les droits humains, comme Simone Veil, Joséphine Baker ou Aimé Césaire, a indiqué Johanna Rolland. Nantes a été le premier port négrier de France, avec 1 700 expéditions recensées entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle. 55 000 esclaves ont été transportés dans des bateaux affrétés par des Nantais. Cette histoire terrible est notre histoire, nous la regardons en face et nous l’assumons. Plutôt que d’effacer le passé, nous préférons l’expliquer, premier pas pour transmettre. C’est un devoir, et je tiens à ce que les jeunes soient là, à la cérémonie. »
Jusqu’au mardi 6 juin, une programmation culturelle faite avec les associations vise à transmettre le sombre récit de cette histoire. Des dizaines de rendez-vous, conférences, ciné débats, expos ou concerts sont proposés. Tout le programme sur metropole.nantes.fr/10-mai
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