Des nouvelles en provenance de la ligne de front au Donbass, ainsi que plus dans le sud de l’Ukraine ( PC du Québec 10/05/23)

Soldat russe

Vous trouverez, ci-joint, certaines des plus récentes nouvelles en provenance de de la zone des combats, tout le long de la frontière entre l’Ukraine le Donbass, ainsi que plus au sud, soit dans les région de Kherson et de Zaporijia. Pendant que l’offensive ukrainienne semble sans cesse plus reportée à plus tard, au point où bien des experts disent maintenant de plus en plus douter qu’elle ait même lieu, les forces russes continuent leur progression, peut-être plus lente qu’initialement prévue, mais néanmoins bien palpable.

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Par Michel P. Brunet,
Rédacteur en chef du site du PCQ

Commençons avec certaines des rumeurs toujours persistantes quant au fait que les forces russes seraient de plus en plus à bout de souffle, ainsi qu’à bout de munitions. Bien franchement, toutes ces histoires, incluant celle voulant que les Russes soient si mal pris qu’ils auraient commencé à remettre en service de très vieux tanks datant des années 1950, font surtout penser au loup qui crie au loup, parce que s’il y a une chose qui semble en même temps de plus en plus claire, c’est bien plus du côté ukrainien que les choses iraient de pires en pires.

Il n’y a pas si longtemps encore, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, n’hésitait pas à dire que l’armée ukrainienne avait désormais tout ce qu’il lui fallait pour lancer sa fameuse contre-offensive, qui ne cesse en même temps d’être retardée. Prévue d’abord en mars ou en avril, puis en mai, on dit désormais qu’elle pourrait avoir lieu quelque part autour de la mi-juin, pendant que d’autres disent carrément que cela pourrait finalement venir qu’à l’automne et peut-être au fond jamais.

Selon le  » Wall Street Journal  » (1), l’Ukraine aura déjà épuisé la majeure partie de se stocks de missiles d’ici la fin du mois courant, malgré l’envoi à répétitions de toujours plus de ce genre d’armes par les États-Unis et le reste des pays membres de l’OTAN. La Grande-Bretagne, ainsi que les Américains annoncent, semaine après semaine, l’ajout d’encore plus d’armes, mais c’est comme un puit sans fond, tellement qu’on serait en droit de se demander ce qui arriverait à tous ces différents types d’armements.

Les Russes ont également annoncé l’envoi sur les lignes de front d’un tout nouveau type de tanks, plus lourds, plus rapides, et possédant aussi un armement encore plus fort que les fameux tanks américains de type Abrams (qui ne sont toujours pas livrés) et/ou les tanks de type Léopard, fournis par le Canada, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, de même que les pays baltes. On parle ici de véhicules blindés de type Amarta, dont la tourelle serait totalement automatisée (l’équipage restant dans un réceptacle très bien protégé plus bas), qui serait notamment équipé d’un canon de 125 mn, tandis que le blindage, lui, serait également sans pareil. Il s’agit du même souffle d’un tank, dont la fabrication en série aurait uniquement commencé l’an dernier. (2)

Il faut en même temps souligner le fait que ces tanks, nouvelle génération, n’auraient pas encore été impliqués dans des combats directs avec l’armée ukrainienne, mais pourrait finir par l’être, soulignent eux-mêmes les Russes.

L’armée ukrainienne aurait elle-même également confirmé avoir de plus en plus de mal à se protéger contre une autre toute nouvelle arme, en même temps que de plus en plus utilisée par les forces russes, soit des  » bombes planantes « , pouvant déjouer tous leurs systèmes de défense anti-aérienne (3). Selon le réseau américain CNN, les Russes auraient également réussi le tour de rendre complètement inopérants la plupart des missiles de type HIMARS, fournis par les États-Unis, soient ceux-là mêmes qui étaient censés être au coeur de leur prochaine soi-disant contre-offensive, tout cela grâce à un autre nouveau système de brouillage des ondes. (4)

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Passons maintenant plus à ce qui se passerait sur le terrain, au niveau des différentes portions de cette ligne de front qui s’échelonne en même temps sur des centaines de kilomètres, du nord au sud, tout le long de la frontière d’avec le Donbass, mais aussi plus au sud, vers la Crimée, soit dans les régions de Kherson et de Zaporijia.

Commençons avec la zone, tout au nord de la République de Lougansk, dans la province de Kharkov. C’est là, jusqu’à présent, que les forces russes auraient fait le plus de progrès. On n’est plus du tout à l’intérieur des frontières d’origine de cette république. À ce point-ci les combats se concentreraient notamment autour de la ville de Kupyansk. Un peu plus au sud, il y aurait également d’apres combats au tour de la ville de Krasny Liman, plus très loin d’une autre très importante ville, soit celle de Slaviansk, toutes deux étant des endroits qui faisaient initialement partie des 2 républiques du Donbass qui avaient sécession de l’Ukraine en 2014, des suites de référendums tenus de manière très démocratique, mais qui avaient ensuite été envahies et reprise par l’armée ukrainienne.

L’impact très perceptible de tout cela, sur tout cette portion du front, est que la quantité de bombardements effectués par l’armée ukrainienne contre la République de Lougansk, désormais nettement plus loin justement de cette ligne de front, aurait grandement diminué, ce qui est certainement une très bonne chose.

Par contre, sur une note plus négative, les bombardements de villes et de villages russes, situés encore plus au nord, plus situés proche de la frontière, à la hauteur de la ville de Kharkov, eux, continueraient (ex: la ville de Belgorod; voir la carte ci-contre).

Encore plus au sud, il faut s’arrêter un peu plus sur l’état des lieux autour de la ville de Bakhmut (également connu sous le nom russe d’Artomovsk, qui était incidemment l’ancien nom sous lequel cette ville était connu, avant que l’armée ukrainienne ne vienne également en reprendre le contrôle) et qui est en même temps une sorte de porte d’entrée pour d’autres éventuelles percées, cette fois plus vers la ville de Kramatorsk.

Dans les médias d’ici, on continue à prétendre que l’armée ukrainienne tiendrait toujours bon dans cette ville. La réalité est en fait toute autre. Le régime ukrainien, qui avait au départ déployé jusqu’à 80,000 soldats là-bas pour transformer cette ville en une sorte de forteresse imprenable, perdit d’abord toute la partie Est de celle-ci, puis toute la partie au nord, correspondant plus au secteur industriel, puis plus le centre-ville, pour finalement se retrouver complètement encerclé dans un dernier réduit ne dépassant pas 2,3 kilomètres carrés.

Les combats sont toujours très âpres, se faisant désormais maison par maison, édifice par édifice. On a jusqu’ici surtout parlé du fameux Groupe Wagner, qui serait sur place, mais il y a également, toujours du côté russe, également de très nombreuses unités de parachutistes, ainsi que d’autres troupes d’assaut qui agissent là-bas aussi.

En fait, la situation est rendue telle que même les zones plus de banlieue, encore plus à l’Ouest ou au nord de cette ville, sont désormais tout autant entre les mains des troupes russes, rendant du même coup tout effort de ravitaillement et/ou de rapatriement des troupes ukrainiennes toujours enclerchés dans ce tout petit réduit, quasiment impossibles.

Au fil des dernières semaines, l’armée ukrainienne aura néanmoins tenté à de nombreuses reprises de briser cet encerclement en dépêchant encore plus de troupes, en provenance de la ville voisine de Chassor Yar, encore plus au nord. Sans réel succès cependant. Même que les troupes russes auraient également à même avancer encore plus vers cette autre ville, située plus ou moins entre Bakhmut et Kramatorsk.

Ce qui serait en même temps arrivé avec ces quelques 80,000 soldats ukrainiens jetés dans la bataille, clairement la plus sanglante depuis le tout début des combats, en 2022, on ne sait trop. Sans doute, bon nombre seront morts. Les Russes parlent de cette ville comme d’un hachoir pour les forces ukrainiennes. Nul doute que Bakhmut finira par tomber complètement. Quand ? On verra bien.

Encore plus au sud, trois autres grands points concentraient depuis déjà plusieurs mois aussi, beaucoup des combats, soient autour des villes de Adveiveka, de Maryninka et d’Ougledar. Aux deux premiers de ces 3 endroits, les troupes ukrainiennes seraient une fois encore de plus en plus encerclées, les combats se menant également à l’intérieur même de ces 2 villes. Quand ces 3 autres villes finiront elles aussi par tomber, elles qui sont, tout au moins pour les 2 premières, passez proches de la ville de Donetsk, qui est en même temps la capitale de cette autre république du Donbass, cela devrait contribuer une fois de plus à réduire les bombardements ukrainiens contre cette capitale, puisque ceux-ci originent d’elles.

Plus du côté d’Ougledar, on parlerait nettement moins des combats. Est-ce à dire que ceux-ci auraient plus baissé en intensité. Cela resterait à voir. Plus du côté de la région de Zaporijia, c’est également un peu plus calme, tout au moins depuis quelques jours.

Au fil des dernières semaines, les troupes ukrainiennes se seront surtout attelés, dans cette autre zone, à bombarder les défenses toujours détenues par l’armée russe. À intervalles réguliers, on chercherait aussi à tester ces mêmes défenses, parce que pendant longtemps on pensait également que la fameuse contre-offensive ukrainienne passerait d’abord par là, l’idée étant, après avoir percé les défenses russes, de foncer d’abord vers Marioupol, sur le bord de la mer d’Azov, pour ensuite filer vers la Crimée, sauf que les troupes russes, de leur côté, auraient profité des dernières semaines, pour fortifier au maximum toutes leurs lignes de défense là-bas.

Resterait enfin toute la zone au sud du fleuve Dniepr et de la ville de Kherson, chef-lieu en même temps de toute cette zone. Il y a déjà plusieurs mois, les Russes avaient volontairement quitté la zone au nord du fleuve, sur une bonne longueur, parce qu’ils considéraient que celle-ci pourraient en bout de ligne être plus difficile à défendre, surtout si le régime ukrainien finissait par faire sauter les barrages en amont, pour ensuite forcer une inondation monstre de toute cette zone, incluant la ville de Kherson.

Là aussi, toutes les défenses russes, au sud de ce fleuve, auraient été massivement renforcées. La ligne de front ne bougerait pas encore beaucoup, en même temps, mais tout cela pourrait finir par changer avec le temps, surtout si, plus nord, d’importantes percées de l’armée russe devaient effectivement se produire. En bref, tout devrait surtout se jouer plus au nord.

Plus tôt aujourd’hui, on apprenait enfin que le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaluzhny, avait finalement décidé, contrairement à ce qui était initialement prévu, de ne pas participer à un Sommet de l’OTAN ayant présentement cours, ce qui est une autre indication que les choses n’iraient pas vraiment pour le mieux pour eux. La situation serait devenue  » trop complexe « , aurait notamment affirmé ce général, selon un officiel de l’OTAN.

Soyez assuré que nous continuerons à suivre très attentivement, pour vous, toute cette situation.

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(1) : Voir, à ce propos, cet article issu du site du  » Wall Street Journal «  et qui s’appuyait en fait sur ces fameuses fuites de documents secrets en provenance du Pentagone, une histoire qui faisait, il n’y a pas si longtemps encore, tout le tour de la planète. C’était daté du 8 avril 2023.

(2) : Voir, à ce propos, cet article issu du site de Wikipédia.

(3) : Voir, à ce propos, cet article issu du site de l’agence de presse russe sputnik, daté du 9 mai 2023.

(4) : Voir, à ce propos, cet article issu du site de l’agence américains CNN, daté du 6 mai 2023.

Source: https://www.pcq.qc.ca/Dossiers/Autres/Archives/page_article.php?article_id=8290&type_id=2

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/des-nouvelles-en-provenance-de-la-ligne-de-front-au-donbass-ainsi-que-plus-dans-le-sud-de-lukraine-pc-du-quebec-10-05-23/

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