
A la suite de la publication du décret qui prévoit la réintégration des personnels suspendus faute de vaccination et de la note qui accompagne le décret, Elie Domota, leader du LKP, a réagi à la décision lors d’un meeting dans lequel il a pris la parole, jeudi 4 mai. Car les inquiétudes sur les conditions de la réintégration sont sévères. En effet, rien ne dit, en particulier pour ceux de la fonction publique hospitalière, ce qu’il en est des mois de suspension : paiement des salaires perdus (en Guadeloupe, pour de nombreux personnels de santé, la suspension aura duré 20 mois), congés payés, cotisations et tous les droits associés au salaire différé. Voici de larges extraits de l’intervention d’Elie Domota.
Par Elie DOMOTA
« C ’est la lutte qui crée le droit. Nous devons le comprendre : si vous ne vous étiez pas levés depuis le 17 juillet 2021 avec toutes les organisations syndicales, populaires ou politiques, mais aussi vos familles, vos amis, vos proches, on ne parlerait pas aujourd’hui de “circulaire de réintégration”, on ne parlerait pas d’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale en première lecture. Rien de tout cela n’aurait existé. Nous serions tous vaccinés et ça s’arrêterait là. Mais c’est en raison de votre résistance, parce que nous sommes debout, parce que les travailleurs guadeloupéens sont debout, qu’ils sont obligés de changer de stratégie et d’en revenir au droit. C’est la lutte qui crée le droit ! Personne ne doit vous voler cette victoire et vous faire croire que c’est à l’Assemblée nationale ou au gouvernement qu’ils ont adopté un texte ! C’est votre mobilisation qui les a forcés à adopter un tel texte. (…)
A partir du moment où ils n’ont pas appliqué cette obligation vaccinale pour beaucoup de professions parallèles comme ils l’ont fait pour les salariés des hôpitaux, des cliniques et du secteur médico-social, c’est parce que leur volonté première était certes d’éliminer les syndicats, mais surtout de réduire la masse salariale. Au mois de février dernier, le 18 février, ils étaient prêts à prendre un décret pour une rupture conventionnelle exceptionnelle uniquement pour la Guadeloupe et la Martinique, uniquement pour les personnels hospitaliers et uniquement pour les agents publics, parce qu’ils considèrent qu’il y a trop de salariés à l’hôpital en Guadeloupe. Ils ont fait un CHU à Perrin qui comporte 600 lits. Or dans l’actuel CHU, il y a plus de 800 lits. Ce qui signifie qu’il y a au moins 500 salariés de trop dont il faut se débarrasser. C’est pour cela que toute cette politique qui relève d’une logique capitalistique a été mise en œuvre… Et c’est pour cela qu’ils continueront parce qu’ils veulent démanteler le service public, le privatiser et transformer progressivement l’hôpital en dispensaire. C’est pour cela que le combat que nous menons doit être salué parce que c’est un combat pour la liberté dont la victoire ne doit vous être volée par personne ! »
Source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/05/13/reintegration-des-personnels-suspendus-et-cest-tout/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/reintegration-des-personnels-suspendus-et-cest-tout-io-fr-13-05-23/