Par Thierry HAMEAU.
Selon le comptage Ouest-France, un cortège de près de 4 000 personnes a défilé dans les rues ce mardi 6 juin 2023. La réforme des retraites ne passe toujours pas.
La quatorzième journée contre la réforme des retraites est restée puissante à Saint-Nazaire ce mardi 6 juin 2023 à partir de 10 h. La mobilisation a réuni 4 000 personnes selon le comptage précis effectué par la rédaction Ouest-France. Loin toutefois des 13 000 participants du 19 janvier, les 12 000 des 1er Mai et 7 février, les 15 000 des 31 janvier et 7 mars.
Le défilé tranquille et plutôt joyeux a emprunté les avenues de Gaulle, de la République et Albert-de-Mun avant un retour place de l’Amérique-Latine où buvettes et sandwichs attendaient les manifestants.
Paroles de manifestants
« Je ne m’attendais pas à un miracle, admet Chantal aide-soignante non syndiquée qui a manifesté quatre fois depuis janvier. Les salariés ont reçu leurs feuilles de payes et ça fait mal. Puis on s’est refroidi depuis le 1er Mai, ça remonte à un peu loin. »
Patrick facteur à Saint-Nazaire confirme : « C’est très difficile de faire grève par les temps qui courent. » Il préfère retenir que les derniers cinq mois ont été « un grand moment de solidarité, un réveil des consciences dans certaines entreprises. Malheureusement, le gouvernement est resté sourd. »
Winaël, lycéen de 20 ans, garde espoir. Il a vu la colère monter depuis janvier. « La moindre petite action peut maintenant déclencher des incendies. C’est ce qui arrivera parce que la pression s’est trop accumulée, estime-t-il. Pour le 14 Juillet, d es choses vont peut-être se préparer. À la rentrée, de nouvelles actions vont aussi arriver : ce sera sur la retraite et les JO. C’est dégueulasse de déplacer les étudiants pour laisser des logements pour les Jeux olympiques. »
« Il faut être persévérant, analyse aussi Martine retraitée de 67 ans. Si autant de personnes se sont unies contre une loi injuste, ça veut dire que ce n’est pas fini. Les gens ne baissent pas les bras malgré ces six mois, leur colère est légitime. » Selon elle, « ce n’est pas parce que le gouvernement fait la sourde oreille que les problèmes vont disparaître. C’est odieux de faire travailler les gens jusqu’à 64 ans alors qu’à 60 ans la moitié est hors service à cause de la maladie ou la fatigue et ne trouve pas d’emploi. »
Paul, 76 ans et retraité reste cependant désespéré. « Il n’a pas d’oreilles pour nous entendre. C’est et c’était une belle lutte car tout le monde est rassemblé mais je ne vois pas beaucoup d’espoir au bout. » Une 15e journée ? « Pour moi, c’était la dernière. »
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