
S’il est de moins en moins parlé, de nombreux mots et verbes utilisés dans le langage courant des gens du pays en sont imprégnés. Pour en savoir plus, rendez-vous au Musée de Quiberon (Morbihan). Alain Didier, président de l’association Culture et patrimoine de la presqu’île, nous en dit un peu plus.
La modernisation des expositions se poursuit au musée de la rue de Port-Haliguen, à Quiberon (Morbihan). Un nouveau panneau aborde un sujet cher à Alain Didier, président de l’association Culture et patrimoine de la presqu’île : celui du breton de Quiberon.
Sous-dialectes
Le breton vannetais ar gwenedeg est le plus à part des quatre principaux dialectes qui constituent la langue bretonne, les trois autres étant le cornouaillais, le léonard, le trégorrois (KLT : Kernew, Léon, Tréger). Le vannetais se divise en deux : bas-vannetais à l’ouest, haut-vannetais à l’est. Quiberon se trouve dans l’aire du haut-vannetais et en particulier dans le groupe maritime.
« Les isolats comme les îles et la presqu’île finissaient par former des sous-dialectes, contrairement à la campagne où, au contact des gens d’ailleurs, notamment lors des marchés ou des foires, de nouveaux mots étaient ramenés et se mélangeaient au vocabulaire », explique le président, qui avait planché, pour réaliser l’ancien panneau d’exposition, sur de nombreux ouvrages de grammaire et vocabulaire bretons du dialecte de Vannes, écrits par Guillevic, Loeiz Herrieu, puis son fils Meriadec Henriot.
Un pays de marins
Si le chuintement, prononcer chichtr pour sistr, et la palatalisation, prononcer tchemér pour kemér, sont fréquents en vannetais, le breton de Quiberon présente en outre des caractéristiques sur l’orthographe et la prononciation des voyelles et des consonnes. « Les langues transmises oralement ont tendance à disparaître. Il ne faut pas oublier que Quiberon est un pays de marins, qui se sont mis à apprendre le français en naviguant. Après la Révolution, avec la volonté d’assurer l’unité linguistique de la France, puis Jules Ferry qui a interdit de parler breton à l’école, et enfin le tourisme, il a été de moins en moins utilisé dans le langage courant, explique Alain Didier. Mais si la langue s’oublie, la parole des gens d’ici en est imprégnée. »
Des mots courants
De nombreux mots et verbes sont ainsi employés dans le langage courant. Chaker vient de chakein et signifie mâcher, goasker de goaskein signifie serrer, déchaler de dichal, refluer, et skarer de skarhein, vider, creuser, nettoyer. Dans le monde de la pêche, on retrouve bernig, bezu ou encore strouill. Dans le domaine des outils, pigell, et kluche fait partie du vocabulaire lié à l’habitation.
Musée de Quiberon, 11, rue de Port-Haliguen, à 50 m de l’église. Ouvert jusqu’au 17 septembre, tous les jours sauf le mardi, de 14 h à 18 h. Entrée : 4 €, gratuit pour les moins de 15 ans.
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