
En inaugurant l’impasse Marcelle-Guymare, à Hennebont (Morbihan), la commune honore une de ses figures locales de la Résistance.
« Impasse Marcelle-Jego, épouse Guymare. Résistante. 1924-2020 ». Sur la petite plaque au fond blanc, c’est la mémoire d’une illustre Hennebontaise qui est désormais honorée. À Hennebont (Morbihan), près de la rue Jean-Tual, une autre résistant, une voie qui borde les immeubles récents du quartier Kennedy-Kergohic porte désormais le nom de Marcelle Guymare. Après consultation, la dénomination de cette rue a été approuvée en grande majorité par les riverains.
L’inauguration a eu lieu ce dimanche 7 août 2022, en matinée, en présence de la maire Michelle Dollé et quelques élus. Cet événement coïncidait avec le 78e anniversaire de la libération d’Hennebont.
Marcelle Guymare, figure locale de la Résistance
Pour évoquer la vie de Marcelle Guymare, la maire choisit de lire un article écrit par Lucien Gourong, globe-conteur groisillon décédé en février 2021, et publié dans le magazine Les Nouvelles de l’Agglo, en 2018.
Née à Hennebont en 1924, Marcelle Guymare a quinze ans lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, sa mère tient le café du musée au pied des tours Broerec’h, rue des Douves. En juin 1940, les Allemands arrivent à Hennebont et fréquentent l’établissement. Ils ne se méfient pas de la jeune fille. Or, elle a appris l’allemand au Vœu, grâce aux cours dispensés par une Ursuline autrichienne, qui avait quitté son pays après l’Anschluss.
Pendant l’hiver 1942, un de ses amis, Pierre Ferrand, lui propose de donner un coup de main à la Résistance. « Avec fougue, elle entre, sous l’alias Micheline, au groupe local du réseau Cohors-Asturies où elle joue à côté de bien d’autres un rôle efficace d’agent de liaison. » Elle transporte des armes et des munitions dans la sacoche de sa bicyclette, dépose des messages, fournit des renseignements entre Hennebont et le maquis de Kerallan. Elle frôle la mort plusieurs fois. Lors de son entretien avec Lucien Gourong, elle affirmait : « J’ai eu de la chance, beaucoup de chance. »
À la Libération, Marcelle Guymare est secrétaire de la première compagnie du 7e bataillon FFI, jusqu’en décembre 1944. Elle est décorée plusieurs fois, y compris par le général de Gaulle qui lui remet en juillet 1947, la médaille de la Résistance.
Avec son mari, René Guymare, elle a quatre enfants. Elle choisit alors d’être mère au foyer pour les élever. « Une vie de femme courage pour qui la Résistance releva du devoir et non de l’héroïsme. » Inlassablement, la résistante hennebontaise a porté témoignage auprès des scolaires pour le devoir de mémoire.