Ce lundi, une grève illimitée a débuté à l’hôpital de Guingamp en opposition à la fermeture de la maternité et de la chirurgie H24. Pour organiser la mobilisation, une réunion entre tous les syndicats des hôpitaux des Côtes-d’Armor se tiendra, mercredi, à la mairie.

Depuis ce lundi 2 octobre, un mouvement de grève illimitée a débuté à l’hôpital de Guingamp. (Le Télégramme/Hélène Duros)
Le centre hospitalier de Guingamp commence, ce lundi 2 octobre, un mouvement de grève illimitée. Cette mobilisation intervient quelques jours après que la CME (Commission médicale d’établissement) a voté contre le projet médico-soignant partagé (PMSP) 2023-2028, dans lequel la maternité et le pôle chirurgie H24 seraient définitivement fermés. « Nous nous attendions à un vote « pour »… Mais le corps médical a pris la mesure de la menace sur son outil de travail », a réagi le Comité de défense de l’hôpital, dans un communiqué.
« Nous n’avons recensé aucun gréviste »
Pour le moment à Guingamp, le mouvement de gréviste reste encore timide. « Les préavis de deux syndicats (CGT et SUD) ont été déposés cinq jours avant le début du mouvement. Après une étude de faisabilité, nous avons décidé de ne pas lever les préavis. Faire grève reste un droit constitutionnel », explique Samuel Froger, directeur du Centre hospitalier de Guingamp. « Il n’y aura pas d’impact dans le fonctionnement de l’hôpital car les salariés grévistes feront l’objet d’une assignation » pour assurer la permanence des soins. Pour l’instant, « nous n’avons recensé aucun gréviste, donc aucune assignation n’a été remise », précise Samuel Froger.
Aujourd’hui, nous avons un pôle chirurgie qui fonctionne mais on veut nous empêcher de faire notre travail.
« Il est quasiment impossible de faire grève »
« Est-ce que l’administration a bien déposé les fiches d’émargement pour se déclarer gréviste dans tous les services ? », s’interroge Joseph Le Goas, représentant de la CGT. « On peut comprendre que ceux qui ont un petit salaire hésitent à se mettre en grève, d’autres n’ont pas envie d’impacter les patients ou les collègues. » De son côté, Fabrice Dehove, représentant de SUD dénonce les envois « massifs d’assignations qui ont empiré depuis la covid. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de faire grève. Elle n’est quasiment que d’annonce. » Pour ce dernier, les assignations ne seraient d’ailleurs pas remises de manière réglementaire. « Selon la loi, il est obligatoire de les remettre via un courrier recommandé. Actuellement, elles sont déposées dans les services ou en salle de détente », conteste-t-il. « La loi n’oblige pas le courrier recommandé. La preuve, un salarié peut se déclarer gréviste jusqu’au dernier moment », rétorque le directeur de l’hôpital.
« On nous envoie des patients de Paimpol »
« Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a une grande solidarité des salariés en particulier dans le bloc opératoire et le service de chirurgie », indique Joseph Le Goas. C’est en effet le cas de cette soignante du pôle chirurgie qui a souhaité rester anonyme. « Nous soutenons le mouvement mais financièrement, ça commence à être compliqué de faire grève, surtout après la mobilisation contre la réforme des retraites », reconnaît-elle. « Nous allons voir quelles actions nous pouvons mener. » Pour cette soignante, le « plateau » de Guingamp est compétitif par rapport à Lannion et Saint-Brieuc. « On nous envoie des patients de Paimpol car l’hôpital de Saint-Brieuc ne peut plus absorber le surcroît d’activité. Aujourd’hui, nous avons un pôle chirurgie qui fonctionne mais on veut nous empêcher de faire notre travail. »
La semaine prochaine, ça sera au tour du CSE de l’hôpital de se prononcer sur le PMSP 2023-2028. Mercredi 4 octobre, à 18 h, les syndicats de tous les hôpitaux des Côtes-d’Armor se réuniront à la mairie de Guingamp, pour organiser la mobilisation.
Auteur : Hélène Duros
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