
Après vingt et un ans passés à la MJC-MPT de Kerfeunteun, dont onze comme responsable du secteur jeunesse et sept comme directrice, Anne Jiquel quitte la barre de l’établissement quimpérois pour diriger la MJC Ti an Dud de Douarnenez. Rencontre.
Militante de l’éducation populaire, c’est donc dans la continuité de ses engagements qu’elle va poursuivre sa belle aventure. Dans sa nouvelle maison
, elle retrouvera, comme à Quimper, les actions pour développer le lien social, la citoyenneté, la rencontre, l’échange, favoriser l’expression, l’expérimentation, la création, affirmer et développer le projet d’animation sociale de la Maison des jeunes et de la culture (MJC-Centre social).
« Gamine, grâce aux colos que je faisais, j’ai découvert les richesses de l’ambiance collective. Grâce au comité d’entreprise du travail de ma maman, j’ai pu bénéficier de beaucoup d’activités. À 14 ans, j’ai même eu l’occasion de faire une croisière de dix jours en catamaran autour de la Corse. Génial ! C’étaient, à l’époque, les seuls moments où je partais en vacances », raconte-t-elle.
À 17 ans, elle passe le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa). Une suite logique car j’avais envie de passer de l’autre côté, pour pouvoir faire des saisons et rencontrer des professionnels de ce secteur.
Un engagement militant qui ne la quittera plus
Elle s’oriente alors vers un DUT carrières sociales. Elle quitte son Morbihan pour Tours (Indre-et-Loire)où, de 2000 à 2002, elle s’engage dans l’aventure de l’éducation populaire. Ce fut une expérience de dingue. Pendant ces deux années, on a vécu en vase clos à travers un collectif où l’engagement militant était le liant. En plus des copains, j’y ai rencontré des professeurs qui m’ont marquée comme jamais. On apprenait avant tout à construire des projets, à leur donner du sens, à les monter, les organiser, les associés à l’environnement… C’est au cours de tous ces apprentissages que j’ai découvert l’importance de l’éducation populaire, qui permet à chacun d’agir de manière individuelle et collective sur le monde qui les entoure.
Une démarche, voire une philosophie, qui animera Anne Jiquel tout au long de sa carrière.
Un projet politique hérité du Front populaire
De retour chez ses parents, elle commence sa carrière – après ses deux mois de colo d’été habituels – en postulant pour un emploi jeune à Quimper. Elle l’obtient, le 15 octobre 2002, à la MJC de Kerfeunteun, alors dirigée par Gilbert Le Guillou.
J’ai découvert le métier pendant trois ans. En 2005, quand le coordinateur de l’époque est parti, Gilbert Le Guillou m’a proposé le poste.
À 26 ans, toujours dans sa dynamique de projet, elle passe le diplôme d’État aux fonctions d’animation et contribue à l’ouverture du centre accueil loisirs pour les 6-10 ans. En 2011, elle fait une licence professionnelle.
« Management des organisations »
Lorsqu’en février 2016, Gilbert Le Guillou prend sa retraite, Anne Jiquel postule cette fois-ci à la direction de la MJC. « J’ai défendu mon projet devant les douze administrateurs de la MJC. J’ai insisté sur le rôle essentiel des MJC imprégné de la philosophie des mouvements d’éducation populaire, à savoir donner du sens à nos activités en privilégiant le développement de l’esprit critique pour garder son libre arbitre, en favorisant la socialisation, la citoyenneté active, la prise de responsabilités. C’est toujours ce qui m’anime. On est dans un vrai projet politique hérité de la période d’après-guerre où le mouvement des MJC s’est construit. »
Luc Villemant le successeur d’Anne Jiquel, recruté par l’association, vient de Villers-Cotterêts dans l’Aisne. Il sera présent à la MJC-MPT à la mi-octobre.
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