Une centaine d’orthophonistes ont manifesté, place de la Liberté, à Brest (Finistère), jeudi 5 octobre 2023. Parmi eux, une majorité d’étudiants qui s’inquiètent du futur de leur profession.

Une centaine d’étudiants et d’orthophonistes professionnels s’est rassemblée à Brest (Finistère), jeudi 5 octobre 2023, pour réclamer de meilleurs salaires. | OUEST-FRANCE
« Orthos en galère, la faute au ministère ! », s’époumone la centaine de manifestants rassemblée sur les marches de la place de la Liberté, à Brest (Finistère), jeudi 5 octobre 2023.
Ils sont orthophonistes, en formation ou en exercice, et réclament une meilleure rémunération, à hauteur de leurs compétences. En effet, la profession est reconnue au niveau du bac +5 depuis dix ans, mais les rémunérations en début de carrière correspondent davantage à celles d’un bac +3, selon Bénédicte Fegar-Cogneau, présidente de la Fédération des orthophonistes de France, syndicat de la profession, qui a fait la route depuis Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Manque dans les structures médico-sociales
« Les orthophonistes de la fonction publique ont eu une revalorisation de salaire, mais ce n’est pas le cas pour ceux qui travaillent dans le médico-social. » Résultat, selon elle, les orthophonistes préfèrent aller exercer en libéral, délaissant ces établissements. Les patients ont donc moins accès aux soins.
« Ce n’est pas du tout le même travail, souligne Anne, orthophoniste libérale à Carhaix. Par manque de personnel dans les structures médico-sociales, les patients sont redirigés vers nous, mais ils souffrent souvent de pathologies lourdes, qui nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire, que l’on ne peut pas leur apporter. » D’autant plus qu’elle croule sous les demandes.
Difficile de trouver des stages
En Centre-Bretagne, « il y a quatre professionnels seulement dans la ligne qui va de Guingamp à Lorient », affirme-t-elle.
Un manque de professionnels qui se répercute aussi sur la formation des étudiants, présents en nombre avec pancartes et slogans. « Pour que notre formation soit complète, nous devons faire des stages à la fois en libéral et dans des structures spécialisées ou des hôpitaux, mais le manque de professionnel nous oblige à aller toujours plus loin », explique Apolline Beaufils, étudiante en dernière année, à Brest.
La jeune fille aimerait travailler en hôpital ou dans des établissements médico-sociaux. « Les patients que l’on accompagne ont de lourdes pathologies, cela peut aussi être valorisant pour nous de voir leurs progrès, de voir les impacts que l’on peut avoir sur leurs vies. »
Souvent sollicités pour aider les enfants avec des difficultés à l’école, les orthophonistes peuvent aussi intervenir auprès de personnes ayant fait un AVC, souffrant de Parkinson, en cancérologie ou en psychiatrie. « Des lieux où aujourd’hui il n’y a plus de professionnels », regrette Bénédicte Fegar-Cogneau.
Auteur : Mathilde TONNERRE
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