
Le groupe TotalEnergies a revendu 50 % de ses parts dans la centrale de Landivisiau (29) à un fonds d’investissement espagnol, en avril dernier. L’opération serait « sans conséquences » sur le fonctionnement de l’outil mis en service le 31 mars 2022.
TotalEnergies, propriétaire de la centrale au gaz de Landivisiau par le biais de sa filiale, la Compagnie électrique de Bretagne (CEB), a vendu, en avril 2022, 50 % de ses parts à Asterion Industrial Partners, un fonds d’investissement espagnol.
Le groupe explique avoir procédé à cette vente « afin de libérer des fonds pour poursuivre sa stratégie d’investissements dans de nouveaux projets, notamment dans les énergies renouvelables ». Il a, en effet, mobilisé des fonds propres à hauteur de 450 millions d’euros pour mener à bien le projet de centrale à cycle combiné gaz lancé en 2010. La vente des parts s’est conclue en avril, dans la foulée de la mise en service de l’outil de production landivisien, le 31 mars 2022.
Une société de gestion spécialisée
Asterion Industrial Partners est ce qu’on appelle une société de gestion ou un fonds d’investissement. Indépendante, basée en Espagne, elle est spécialisée dans les investissements dans les infrastructures du même type. Cette société est présente dans toute l’Europe. Dans une revue spécialisée, un article qualifie cette opération de « nouveau coup qui lui permet de renforcer sa présence dans l’Hexagone ».
TotalEnergies, qui reste propriétaire de la moitié de la centrale, assure que « cette opération financière ne change rien dans le fonctionnement ni dans les responsabilités liées à cet outil qui a prouvé qu’il a toute sa place et son utilité pour soutenir le réseau en Bretagne et en France ».
Pour S-eau-S : « Une fructueuse opération financière »
Dans un communiqué, l’association de défense de l’environnement S-eau-S, qui a découvert cette vente au travers de communiqués de bureaux d’avocats, rappelle sa grande crainte : d’outil d’appoint pour passer les pics de consommation, la centrale devrait fonctionner plus longtemps. « Qui pouvait croire que des multinationales puissent investir dans un projet aussi limité ? Le fonds d’investissement annonce son objectif : la fourniture en électricité équivalente à la consommation de 400 000 foyers. Ce qui nécessite une durée minimale de fonctionnement pendant les deux-tiers d’une année. De copieux bénéfices en perspective pour les deux partenaires avec la hausse continue du prix de l’électricité ». S-eau-S considère donc que « la construction de la centrale de Landivisiau se révèle en réalité comme une fructueuse opération financière ».
Monique Kéromnès