Inaugurée l’an passé, l’épicerie sociale et solidaire du campus Mazier, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), vient en aide à tous les étudiants. Structure essentielle, elle a besoin de bénévoles pour pérenniser ses actions.
Agoraé est tenue par des étudiants bénévoles. Ici Manaël Forget, le président, et Clara Chatel, la secrétaire. | OUEST-FRANCE
« Nous allons assurer davantage de permanences cette année, mais pour cela, nous devons former d’autres bénévoles au logiciel de gestion. » À demi-mot, Manaël Forget, président de l’association qui gère Agoraé, lance un appel appuyé aux bonnes volontés.
Inaugurée en 2022, l’épicerie sociale et solidaire, située dans le tiers-lieu Ty Mas, au cœur du campus Mazier, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), assiste les étudiants qui éprouvent des difficultés à bien se nourrir. À l’origine, elle était ouverte sous conditions de ressources. Face à une précarité qui s’accentue, elle s’adresse désormais à tous les étudiants.
« Dans les gros campus, les inscriptions sur dossier sont nécessaires. Mais ici, nous nous sommes rendu compte que ça ne fonctionnait pas », prolonge Manaël. Après des débuts en demi-teinte l’an passé, par manque de bénévoles, Agoraé « est bien lancée aujourd’hui ».
Des produits pour une somme modique
« Nous sommes aussi en lien avec l’Andes (1) afin de les diriger vers une alimentation saine et peu chère », développe Robin Huet, le trésorier. En effet, avec des frais de rentrée en hausse constante, beaucoup d’étudiants sautent des repas par manque de moyens.
Pour l’instant, Agoraé propose des produits « basiques ». « Le gros des demandes concerne le riz, les pâtes et les conserves. Toutes ces denrées sont vendues à 8 % du prix du marché. » Agoraé fournit gratuitement certains produits d’hygiène comme les protections périodiques, par exemple. « Nous avons aussi des produits plaisir comme la confiture, le chocolat en poudre », précise Clara Chatel, secrétaire.
Essentiellement approvisionnée par la Banque alimentaire et les dons de particuliers, l’épicerie est aujourd’hui en pourparlers avec des maraîchers locaux et d’autres producteurs, afin de diversifier son offre.
Un lieu d’échanges
À Saint-Brieuc comme ailleurs, la demande est bien réelle puisque 170 étudiants poussent la porte de l’épicerie chaque semaine.
L’épicerie se veut aussi un lieu d’échanges avec une dimension sociale. Ses bénévoles sont très à l’écoute des difficultés rencontrées par certains étudiants et peuvent les aiguiller vers des associations, car « il existe des situations préoccupantes ».
Agoraé est donc une structure essentielle pour un grand nombre. Des étudiants parfois méfiants, par peur d’être taxés d’assistés. « En payant leurs achats, ils n’ont pas le sentiment de profiter d’un système. L’épicerie ne repose pas sur des critères sociaux, car on estime que chaque étudiant a besoin d’une aide, si infime soit-elle. Nous ne sommes pas dans le jugement. »
Épicerie Agoraé, ouverte le mardi et le jeudi, de 16 h à 18 h. Instagram : agorae.saint.brieuc
(1) Association nationale des épiceries solidaires.
Auteur : Jérom FOUQUET
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