
François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest Métropole, est condamné à une amende de 10 000 €, dont 7 000 € avec sursis. Une condamnation qu’il va traîner comme un caillou dans la chaussure, jusqu’à la fin de son mandat en 2026.
Par Mickaël LOUEDEC,
10 000 € d’amende, dont 7 000 € avec sursis. C’est la peine prononcée, jeudi 16 novembre 2023, à l’encontre de François Cuillandre, maire de Brest et président de la Métropole. La condamnation est prononcée dans le cadre d’une procédure simplifiée, celle de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) ou plaider-coupable. Pour faire clair, le procureur de la République a proposé une peine, François Cuillandre l’a acceptée. (1)
LIRE AUSSI. François Cuillandre condamné
Mais ce n’est pas la sanction (que chacun pourra trouver proportionnée ou non aux faits reprochés) qui doit interpeller. C’est bien le fait d’être condamné qui va enquiquiner l’élu jusqu’à la fin de son mandat, en 2026.
Quelle réaction de l’opposition ?
Cette condamnation, il va la traîner comme un boulet. Dans ses fonctions de maire, tout d’abord. Parions que l’opposition municipale ne manquera pas de la lui rappeler, au détour de futurs débats tendus lors des prochains conseils municipaux. Depuis plusieurs mois, Bernadette Malgorn l’attaque déjà, évoquant régulièrement le « système opaque » que François Cuillandre aurait, selon elle, mis en place dans sa gestion de la Ville et dénonçant « un manque de transparence ». Que dira-t-elle maintenant ?
Pour autant, une condamnation n’empêche pas forcément un responsable politique de continuer d’exercer ses fonctions d’élu. Par conséquent, absolument rien n’empêche François Cuillandre d’aller au bout de son mandat. Et c’est très certainement sa volonté.
LIRE AUSSI. « Vivre à Brest » : que contient vraiment le dossier ?
Son avocat l’a d’ailleurs fait savoir, à l’issue de l’audience : « Aujourd’hui, monsieur Cuillandre entend consacrer à nouveau l’essentiel de son temps au mandat confié par les Brestoises et les Brestois, à nouveau en 2020, époque à laquelle cette affaire était déjà rendue publique.»
D’autant que le procureur de la République l’a lui-même reconnu : François Cuillandre ne faisait pas partie des « principaux protagonistes » de l’affaire Vivre à Brest.
Mais quand viendra l’heure de se représenter devant les électeurs, la condamnation pèsera dans sa décision de solliciter ou non un nouveau mandat. Et plutôt lourdement. Oh, bien entendu, François Cuillandre a déjà laissé entendre qu’il ne repartirait pas au combat en 2026. Mais dans les couloirs de la mairie, on le disait encore « tenté », il y a quelques semaines.
Et pour 2026 ?
Au-delà de sa seule personne, cette condamnation pourrait aussi embêter un-e potentiel-le candidat socialiste à sa succession. Si, dans trois ans, Yann Guével ou Yohann Nédélec décident de prendre la tête d’une liste, à l’assaut de la mairie de Brest, ils devront assumer le bilan de leur prédécesseur. Et l’affaire « Vivre à Brest » en fera immanquablement partie.
Les autres candidats (de droite comme de gauche) sauront remettre le dossier sur la table, le moment venu.
(1) Après avoir épluché tous les comptes de l’association, seul un prêt de 4 000 €, contracté par François Cuillandre, auprès de Vivre à Brest, en 2012, avait pu être retenu par la justice. Prêt consenti pour les besoins d’installation professionnelle de son fils.
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/le-maire-de-brest-francois-cuillandre-condamne-quest-ce-que-ca-change-of-16-11-23/