
En cette période de forte consommation de viandes locales, le président de la Chambre d’agriculture du Finistère, Jean-Hervé Caugant, et le président de la communauté de communes Presqu’île de Crozon – Aulne maritime, Mickaël Kernéis, tentent de convaincre les élus des intercommunalités du Finistère qui n’auraient pas encore dit oui à leur projet collectif pour le futur abattoir qui sera basé au Faou.
Par Carole TYMEN
Un ballet de véhicules qui transportent des bêtes, des employés qui se pressent d’un atelier à un autre et des frigos pleins à craquer. « Faute de place, on travaille uniquement nos clients historiques, confie Frédéric Corre, le patron des lieux. On ne peut pas démarcher, on est déjà au regret de refuser du monde. »
Las. Avant de valider le lancement des travaux de construction d’un nouvel équipement, toujours dans la commune du Faou et devenu plus que nécessaire, les élus locaux (qui portent le dossier) aimeraient avoir un peu plus de soutien et d’engagement de la part de leurs voisins.
14 millions d’euros
L’idée de cette fin d’année 2023 est de constituer un syndicat mixte composé de toutes les intercommunalités du Finistère. Les appels d’offres ont été relancés il y a quelques semaines et le chiffrage précis de l’investissement, aujourd’hui estimé autour de 14 millions d’euros, devrait être connu fin janvier 2024. Si tout s’enchaîne comme prévu, le nouvel abattoir d’envergure départementale conçu pour accueillir petits et grands producteurs de viande bovine, ovine et porcine du Finistère voire de plus loin, pourrait ouvrir en 2026.
Le Département du Finistère et la Région Bretagne soutiennent le projet. L’État, via plusieurs fonds dont celui du plan de relance nationale, France relance, aussi. Sauf que pour en bénéficier, le temps presse. Attendre, c’est perdre ces crédits promis… et donc faire reposer un peu plus le poids de l’investissement sur les autres.
Le président de la Chambre d’agriculture du Finistère, Jean-Hervé Caugant, et le président de la communauté de communes Presqu’île de Crozon – Aulne maritime, Mickaël Kernéis, battent le rappel et tentent de convaincre les élus des intercommunalités qui n’auraient pas encore dit oui à leur projet.
« On donnera les noms »
Monts d’Arrée communauté a déjà pris les délibérations et les compétences qu’il faut. Entre dix et quinze intercommunalités, notamment dans le nord Finistère, pencheraient vers un soutien. Mais plus on s’éloigne, plus convaincre semble compliqué. Cinq des vingt intercommunalités du Finistère ne se seraient pas prononcées.
« Il n’y a plus le temps pour l’hésitation, presse Jean-Hervé Caugant qui se donne le début d’année 2024 comme objectif. Il va retourner rencontrer les élus locaux mais prévient : « On donnera les noms de ceux qui ne veulent pas participer au projet. Leurs habitants, qui sont aussi des consommateurs et des électeurs, seront sûrement intéressés de savoir quel est le choix de leurs dirigeants. »
« Il ne s’agit pas uniquement de mettre la main au portefeuille, souligne Mickaël Kernéis. On parle aussi de gouvernance, on veut que tout le monde soit autour de la table pour qu’on réfléchisse ensemble à l’agriculture de demain en Finistère. Un tiers des exploitants qui s’installent aujourd’hui font le choix de la vente directe. Se priver d’un tel équipement, c’est faire une croix sur ces petits producteurs et les emplois de transformation qu’il y a derrière. »
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