En projet depuis déjà une dizaine d’années, l’unité de méthanisation de Noyal-Pontivy verra bien le jour, mi-octobre, après quatorze mois de travaux.
Douze ans après les premiers contacts avec la commune de Noyal-Pontivy, l’unité de méthanisation, située dans la zone d’activités de Kerguilloten, va voir le jour mi-octobre.
Évoqué en conseil municipal dès 2010, le projet d’unité de méthanisation, porté par Engie Bioz, a longtemps fait face aux recours de l’Association de défense du patrimoine de Kerlierne (ADPK), opposée à l’implantation du projet dans la commune.
45 % des consommations annuelles de biométhane
Le projet verra pourtant le jour en octobre, après quatorze mois de travaux. « Avec douze ans de recul, trois équipes municipales rencontrées, des échanges parfois compliqués avec les riverains, c’est un projet de territoire qui veut vraiment dire quelque chose », estime Clémentine Mazières, chef de projets, en charge du dossier depuis le début. 8,4 millions d’euros ont été investis par l’entreprise. « Sans demande de subventions, ni d’exonération de taxe », souligne-t-elle. « Le site produira un gaz d’origine renouvelable, à partir de déchets co-produits organiques locaux, provenant d’exploitations agricoles et d’activités agroalimentaires du secteur. Le biométhane, issu de l’épuration du biogaz, sera livré au réseau de distribution local. Cela couvrira 45 % des consommations annuelles à Noyal-Pontivy. Et le digestat sera valorisé sur des terres agricoles cultivées », ajoute la chef de projets.
19 agriculteurs partenaires
L’emploi sera local, avec un responsable régional d’exploitation habitant Locminé, un responsable de site de Noyal-Pontivy et un agent formé à l’IUT de Pontivy. « Et le recrutement est lancé pour un agent de maintenance électrotechnique », annonce Tristan Le Roux, responsable des travaux. Dix-neuf agriculteurs sont partenaires. « Les uns ne feront que livrer, d’autres recevront tandis que certains seront sur une base d’échanges », précise Clémentine Mazières.
Deuxième vie pour le dioxyde de carbone
Le site s’étend sur un peu plus de 2,4 hectares. « Ce n’est pas de trop, assure Tristan Le Roux. L’unité est d’environ 1 000 m2 et deux lagunes de 4 500 m3 chacune occupent une bonne partie de l’espace ». L’unité comprend notamment un bâtiment abritant une trémie de 150 m3 qui broie et mélange les déchets en direction des deux digesteurs ; une cuve de récupération des eaux pluviales de 60 m3, une autre pour les eaux usées de même capacité ; une torchère permettant de brûler le gaz en cas de trop-plein ; un système récupérateur d’air. « Tous nos ouvrages sont contrôlés quotidiennement par les exploitants afin de vérifier qu’il n’y a pas de fuite », rappelle Tristan Le Roux.
La mise en service bientôt effective, l’entreprise a déjà un projet d’amélioration. Un permis de construire modificatif est en cours d’instruction. « Avant, on ne faisait rien du dioxyde de carbone. Désormais, on peut le récupérer afin de le liquéfier et de le distribuer aux filières demandeuses d’un apport de CO2, comme les maraîchers », concluent les porteurs du projet.