L’Office français de la biodiversité estime que des milliers d’oiseaux sont morts de l’influenza aviaire depuis début juillet. En particulier des goélands, mouettes et fous de Bassan.
La grippe aviaire, qui se répand habituellement en automne-hiver, frappe pour la première fois la Bretagne en plein été. L’Office français de la biodiversité, en première ligne de la lutte, estime que des milliers d’oiseaux sauvages sont morts depuis début juillet 2022.
Les 90 agents bretons de l’Office français de la biodiversité (OFB) sont en première ligne pour gérer l’épizootie de grippe aviaire qui frappe les oiseaux sauvages. Alors que la maladie se répandait habituellement en automne ou en hiver depuis les années 2000, pour la première fois la Bretagne doit y faire face en plein été.
Hervé Duvallet, technicien de l’environnement au service régional police de l’OFB, apporte des éléments de réponse. Entretien.
Pourquoi l’épizootie de grippe aviaire qui frappe la Bretagne depuis début juillet est si inquiétante ?
Car il s’agit d’une crise nouvelle. Nous avons l’habitude de gérer des situations d’influenza aviaire depuis le début des années 2000, mais plutôt durant l’automne-hiver, provenant d’oiseaux migrateurs d’Europe du Nord ou de l’Est.
Cette fois, il y a une mortalité importante en plein été. C’est sans précédent. La crise a démarré dans les Hauts-de-France, avant de descendre vers la Bretagne, jusqu’en Charente-Maritime. Toute la région est impactée. Les quatre préfectures ont émis des arrêtés impactant les élevages pour les protéger.
On craint désormais que l’épizootie se produise durant toutes les saisons. Mais il est trop tôt pour le dire.
En dehors de Ménéac et Ploërmel, y a-t-il eu d’autres contaminations dans des élevages ?
Pas à notre connaissance. C’est d’ailleurs grâce aux mesures fortes prises rapidement par l’État que l’épizootie est assez maîtrisée.
Précisons que ce sont les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) qui sont chargés de gérer la crise pour le volet agricole.
Combien d’oiseaux sont morts de cette maladie cet été ?
Dans le cadre du réseau Sagir de l’OFB, 169 spécimens d’oiseaux malades ont été récoltés depuis le 1er juillet. Cependant, nous sommes en train de recenser tout ce qui nous a été remonté de la part des communes, des pêcheurs, des chasseurs…
On sait déjà que des milliers d’oiseaux sont morts en Bretagne. Et l’épizootie n’est pas terminée, nous constatons toujours des mortalités importantes.
Quelles espèces sont touchées ?
Le goéland argenté, en particulier, et les mouettes. Mais pour la première fois, le fou de Bassan est très touché.
Comment se répand la maladie ?
D’oiseau à oiseau, par respiration, via les fientes… Mais aussi par intervention de l’homme : surtout, si vous voyez un oiseau mort ou mal en point, ne le touchez pas ! Laissez-le sur place et appelez les services de l’État. Il ne faut pas non plus toucher les plumes sur les plages. Cependant, cette souche de la maladie n’est pas dangereuse pour l’homme.
L’OFB a du travail cet été…
En effet, la situation de crise estivale, avec les congés, a été d’autant plus difficile qu’il fallait aussi gérer la sécheresse. Car ce sont aussi les agents de l’OFB qui étaient mobilisés pour faire appliquer les arrêtés émis par les préfectures.
Propos recueillis par Romain LE BRIS.