Annoncée depuis octobre, la fermeture du bureau de poste de Saint-Martin, à Brest, est imminente. Ses usagers déplorent une décision « fort regrettable ».
Par Paul BOHEC.
Dès le mois d’octobre, la décision de fermer définitivement le bureau de poste de Saint-Martin avait été annoncée aux syndicats. En ce samedi matin de janvier, c’est la soupe à la grimace entre les salariés et les usagers du bureau qui apprennent, pour la grande majorité, sa fermeture définitive prochaine, prévue pour fin février. Venue à pied depuis la rue Branda, où elle habite, Dominique, 67 ans, grince : « Il y a beaucoup de personnes qui ont des difficultés à se déplacer, on est bien heureux de pouvoir trouver le bureau quand on en a besoin. J’y viens régulièrement, notamment pour voir ma conseillère bancaire ».
C’est une sorte de petit commerce de quartier. On finit même par connaître les gens derrière le comptoir
Comme la Brestoise, ils sont nombreux, ce samedi, à se rendre dans ce bureau de poste situé au milieu de la rue Jean-Jaurès. « Pittoresque », le décrit même Marc, 58 ans, qui s’est résolu à tourner les talons avant midi face à la queue qui s’étendait jusqu’aux portes automatiques. « J’y viens pour récupérer des recommandés, envoyer ou recevoir des colis, consulter mon livret A », énumère ce salarié du bâtiment. « Honnêtement, c’est une sorte de petit commerce de quartier. On finit même par connaître les gens derrière le comptoir ».
Un flux continu et régulier d’usagers
Pourtant, La Poste s’appuierait sur la baisse de fréquentation des bureaux pour prendre la décision de fermer définitivement ce bureau, comme nous l’indiquaient déjà les syndicats. « Ça n’arrête pas pourtant, des fois, c’est même plein à craquer », s’insurge Dominique. Sur place, effectivement, le flux d’usagers est continu et régulier. Et les profils de ceux qui s’engouffrent à l’intérieur du bureau sont très différents : un étudiant étranger qui vient d’arriver sur Brest et s’occupe de ses démarches administratives, Dylan, « venu pour la deuxième fois en deux jours pour récupérer du courrier », ou Geneviève, qui habite quelques mètres plus haut et qui préfère se déplacer pour bénéficier d’un accueil physique « plutôt que de faire des démarches en ligne ».
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« Un sentiment d’être méprisé »
L’immense majorité des personnes croisées ce samedi s’interrogent. « On ira où alors ? » Pratiquement tous dans l’incapacité de répondre à cette question. Les deux bureaux de poste les plus proches deviendraient celui du Pilier-Rouge ou la poste centrale, en haut de Siam, chacun distant de 800 m. « On nous bassine avec ces histoires de services de proximité et on nous en enlève ! C’est cynique… Perdre un tel service, c’est vraiment fort regrettable », se plaint Irène, 75 ans, habituée du bureau. « Je ne suis plus toute jeune, comment je vais faire ? ».
Quant à Saint-Marc et Saint-Pierre, on ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangé
« Les gens sont vraiment déçus, glisse une employée. On est tous dégoûtés et on a le sentiment d’être méprisés, d’être pris pour des pions ». À partir de fin février, date de fermeture dont il a été récemment informé, le personnel basculera donc sur d’autres bureaux du secteur : Siam, le Pilier-Rouge ou Pontanézen. « Celui de Kérinou va aussi fermer, indique cette employée. Quant à Saint-Marc et Saint-Pierre, on ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangé. Tout change si vite ». D’ici là, c’est un paquet d’usagers que le bureau de poste de Saint-Martin s’apprête à laisser orphelins.
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