La tentative d’incendie dans la mosquée du pays de Morlaix, à Saint-Martin-des-Champs (Finistère), ce samedi 13 janvier 2024, suscite l’incompréhension parmi les élus. L’enquête pour « tentative de destruction par un moyen dangereux » a été confiée à la sûreté départementale du commissariat de Brest.
Par Zoé BOIRON
« C’est inconcevable qu’on s’attaque à un lieu de prière », réagit Jean-Paul Vermot, président de Morlaix communauté et maire de Morlaix (Finistère). Ce samedi 13 janvier 2024, la mosquée du pays de Morlaix (Finistère), située à Saint-Martin-des-Champs, a été la cible d’une tentative d’incendie.
Selon des images de vidéoprotection, que les élus ont pu visionner, une personne, le visage dissimulé par une capuche, aurait aspergé la porte d’entrée du bâtiment en travaux, avec un produit liquide puis y a mis le feu vers 7 h 30.
Selon le maire de Saint-Martin-des-Champs, François Hamon, l’imam Saïd Karossi se trouvait à l’intérieur pour préparer la prière et ne s’est rendu compte de rien. Ce sont des fidèles qui, en arrivant pour l’heure de la prière, ont alerté les pompiers.
Une enquête ouverte
Les dégâts sont heureusement limités. Des légères traces noires sont visibles au sol et un néon aurait éclaté à l’intérieur, sous l’effet de la chaleur, selon François Hamon, qui s’est rendu sur place peu après les faits, avec Jean-Paul Vermot et la sous-préfète Françoise Plouviez-Diaz.
Une enquête pour « tentative de destruction par un moyen dangereux » a été ouverte et confiée à la sûreté départementale du commissariat de Brest. Aucun suspect n’a été identifié pour l’heure. L’enquête devra notamment déterminer s’il y a plusieurs personnes mises en cause.
« Ils ont toujours mené un culte paisible »
À l’arrivée des élus, la police était « en train de faire les relevés nécessaires à la poursuite de l’enquête », indique le président de Morlaix Communauté.
« Les fidèles n’étaient que cinq ou six, dont l’imam, quand je suis arrivé vers 9 h 30, la grande prière étant plutôt le vendredi. Ils sont évidemment choqués, confie Jean-Paul Vermot. Ils ont toujours mené un culte extrêmement paisible. Nous n’avons jamais relevé de problème autour de cette salle de prière. Nous nous pensions à l’abri de ce type d’actes. Il faudra être vigilant », a-t-il poursuivi.
« Les rapports entre la mosquée et les collectivités ont toujours été bons, abonde François Hamon. J’ose espérer que c’est un cas isolé. »
Il y a dix ans, en octobre 2014, le lieu de culte avait déjà été victime d’un acte de malveillance. Une vingtaine de saucisses avaient été accrochées sur la façade de la mosquée en travaux, située route de Carhaix.
« La démonstration d’une bêtise crasse »
« C’est un acte criminel, avance Jean-Paul Vermot. D’après la vidéosurveillance, on sait qu’il y a au moins un auteur des faits, peut-être y a-t-il eu aussi des complices. On voit que c’est un acte totalement prémédité, qui est la démonstration d’une bêtise crasse, dans un contexte où certains veulent trouver des boucs émissaires, et cette logique est sans fin. »
Le préfet du Finistère, Alain Espinasse, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont condamné cet acte.
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