
Deux lycées, une même revendication ! Ce jeudi 15 février, à Quimperlé, près de 400 élèves de Roz Glas et de Kerneuzec, soutenus par des professeurs, ont fait grève pour dénoncer la suppression d’heures d’enseignement.
Si les deux premiers appels à la grève dans l’Éducation nationale, les 1er et 6 février, n’avaient guère eu d’écho dans les deux lycées publics de Quimperlé, le troisième a mobilisé, ce jeudi 15 février, de nombreux élèves et quelques professeurs. Entre-temps, les dotations horaires globales pour la prochaine rentrée ont été officialisées dans chaque établissement. Et au lycée professionnel de Roz Glas comme au lycée d’enseignement général de Kerneuzec, le constat est le même : le compte n’y est pas ! « L’effectif passera de 334 à 342 élèves mais près de 40 heures d’enseignement disparaîtront », précise Enzo, élève en terminale bac pro maintenance moto à Roz Glas.
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Cette annonce a alimenté l’incompréhension puis la colère des lycéens qui ont décidé de se mobiliser ce jeudi matin. Dès 8 h, une centaine d’entre eux était rassemblée devant l’entrée, où ils avaient constitué un barrage avec des poubelles. « Mais c’est un blocus symbolique. Chacun peut entrer et sortir du lycée », préviennent les grévistes. « La direction nous a fait comprendre que ce mouvement n’était pas opportun à l’avant-veille des portes ouvertes de l’établissement. Mais c’est justement l’occasion d’alerter les futurs élèves et leurs parents sur les moyens insuffisants », confient deux lycéens. Tous s’inquiètent des conséquences des futures organisations imposées par les heures d’enseignement en moins. Tout particulièrement le regroupement des classes de terminale maintenance industrielle et mécanique moto pour l’enseignement des cours généraux (maths, français). « Les élèves déjà en difficulté le seront encore plus dans des classes surchargées », dénonce Enzo qui craint aussi une réduction des heures en atelier.
« Des profs entiers, pas des moitiés »
Mais la colère ne se limite pas au seul lycée professionnel. Devant le lycée voisin de Kerneuzec, 300 élèves se sont rassemblés sur le parvis en compagnie de professeurs pour crier leur opposition à la dotation horaire de l’année prochaine qui se traduira par la suppression d’une centaine d’heures. « On nous annonce la fermeture d’une classe de première. Mais la dotation équivaut à trois fermetures », fulmine un enseignant. Huit disciplines – français, espagnol, allemand, SVT, STMG (gestion), SES (économie), histoire-géo et maths – seront concernées. Et des options ou spécialités pourraient fermer. Plusieurs professeurs seront contraints d’assurer des compléments de service dans d’autres lycées, en dehors de Quimperlé. « On veut des profs entiers, pas des moitiés », ont scandé les lycéens solidaires. « L’Éducation nationale a été érigée comme une priorité du gouvernement et on supprime des moyens », pointe un élève. « Comment fera-t-on pour les préparer au grand oral du baccalauréat dans des classes à 35 élèves ? », interroge un professeur.
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Les enseignants du lycée de Kerneuzec ont adressé un courrier à chacun des maires de Quimperlé communauté pour les alerter de la situation. Certains professeurs envisagent d’élargir le mouvement à tous les établissements de Quimperlé, de la maternelle au lycée, et d’organiser une large manifestation commune. « Nous sommes tous confrontés aux mêmes difficultés », affirment-ils. De son côté, Enzo a obtenu un rendez-vous ce vendredi avec Erwan Balanant, le député de la circonscription. Il lui dira que l’avenir des lycéens ne se calcule pas avec des soustractions.
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