
SOLVAY/SYENSQO : GRÈVE CONTRE LA SUPPRESSION D’EMPLOIS ET LE DÉMANTÈLEMENT INDUSTRIEL !
Un plan de licenciements (103 dans le monde, dont 47 sur le seul site de Saint Fons) a été annoncé par le groupe Syensqo. La CGT appelle l’ensemble des salariés à la grève pour imposer « l’ouverture de discussions avec la direction pour le maintien d’un maximum de postes, notamment à l’atelier DPHE, à la maintenance, au procédé ou en logistique. »
Les mauvais coups n’auront donc (vraiment) pas tardé. Le 8 décembre 2023, Solvay, multinationale de la chimie, a été scindé (avec de juteux profits pour les actionnaires) en deux entreprises distinctes (Solvay/Syensqo). La première conserve le nom de Solvay et réunit les métiers de chimie de base. La seconde, Syensqo, recouvre les activités de chimie de spécialités.
« Nous sommes sur le point de sacrifier un outil industriel et un savoir-faire qui se perfectionnent depuis des années alors même que la Vanilline que nous fabriquons est abondamment consommée autour de nous. », déplore la CGT du site qui tance le double discours « écologique » du groupe.
En effet, Syensqo/Solvay dépensent, comme les autres groupes, mille efforts de communication pour se « verdir » et dans le même temps, organise une aberration écologique et sociale. « Les dirigeants ont plein la bouche de discours écologique et de « décarbonation », mais la Vanilline consommé en Europe devrait maintenant parcourir des milliers de kilomètre poussée par les moteurs diesel des cargos ? », ironise encore la CGT du site, qui rappelle : « Avec la fermeture de l’atelier HQPC de Bâton Rouge, nous devrions maintenant faire traverser l’océan Atlantique à des centaines de conteneurs de Catéchol, un produit cancérigène qui doit être manipulé fondu puisqu’il gèle à température ambiante ».
« Syensqo, parle d’écologie avec le programme Climate Impulse (avion à hydrogène) mais s’apprête à faire circuler des produits, pour certains écotoxiques, sur des milliers de kilomètres, d’un continent à l’autre, poussés par les moteurs diesel des cargos. », renchérit la Fédération nationale des Industries chimiques CGT dans une déclaration de soutien aux salarié-es en lutte. « Un choix à rebours de tous les enjeux et discours environnementaux où c’est le business avant tout. », explicite encore la FNIC CGT.
Pour la CGT du site de Saint Fons, « les salariés ne sont pas responsables des stratégies industrielles de la direction et de cette économie malade, gouvernée par des requins pour leurs seuls profits. ». D’ailleurs, comme le rappelle le syndicat : « Il y a largement assez d’argent pour qu’aucun emploi ne soit supprimé ! Les bénéfices du groupe Solvay ces dernières années se montent à plusieurs milliards. 400 millions d’euros, c’est ce qui a été versé aux actionnaires chaque année, soit 2 milliards sur les 5 dernières années. Combien d’emplois cela fait-il ? »
Le spectre d’un démantèlement industriel total !
Au-delà de la défense évidente de l’emploi et de l’activité économique de l’atelier HQPC, « plus généralement, comment ne pas s’inquiéter de l’avenir de notre usine qui perd plus de 20% de son effectif et une de ses fabrications historiques ? Quel avenir en réalité pour la chaîne diphénols, écartelée sur plusieurs continents ? », interroge la CGT, en écho aux inquiétudes légitimes et logiques des salariés.
Des questions qui font tâche pour un groupe qui licencie, « réorganise sa production à l’échelle de la planète pour faire face à la guerre économique que se mènent ces multinationales de la Chimie » et est, comme tant d’autres groupes privés, biberonnés à la subvention publique. « Ces mêmes groupes prélèvent des millions d’euros d’aides publiques versées par l’Europe et l’État avec notamment le plan France Relance ou encore par les régions et la Métropole pour Lyon, sans contrepartie en termes d’emploi. »
QUINCALLERIE LEGALLAIS : CGT ET CFDT DURCISSENT LA GRÈVE POUR LES SALAIRES !
Plusieurs salariés de la quincaillerie Legallais, près de Caen, ont répondu à l’appel de la CGT et de la CFDT et débrayent depuis le lundi 12 février 2024. Ils demandent une augmentation de salaire de 4, 5 %. La direction en consent une de 3, 2 %. N’ayant pas obtenu gain de cause, les deux syndicats poursuivent la grève.
« Nous avons quitté la salle sans avoir obtenu ce que nous avions demandé », expliquentles syndicats CGT et CFDT de l’entreprise de quincaillerie Legallais, basée à Saint-André-sur-Orne, près de Caen (Calvados).
Depuis lundi 12 février et à l’appel de ces deux syndicats, des salariés de l’entreprise débrayent. Une façon de mettre la pression sur la direction alors que les Négociations annuelles obligatoires ont débuté il y a un mois.
Le mouvement va se durcir !
Si la CGC et la CFTC ont accepté le principe d’une augmentation de salaire de 3,2 %, la CGT et la CFDT en réclament une de 4,5 %. Mais, ce vendredi, n’ayant pas obtenu gain de cause « parce que la direction a estimé qu’elle était allée au bout de ce qu’elle pouvait proposer, nous avons prévenu que le mouvement allait se durcir », assurent la CGT et la CFDT. Le mouvement de grève se poursuit donc et sera reconduit la semaine prochaine.
FORVIA/FAURECIA : 10.000 EMPLOIS SUPPRIMÉS EN EUROPE !
Le groupe français, endetté, a annoncé réduire ses effectifs en Europe sur les quatre prochaines années. Forvia y compte 75.500 salariés, notamment en France, en Allemagne, en Pologne, en Tchéquie et en Espagne.
Forvia, anciennement Faurecia, va réduire ses effectifs en Europe de 10.000 personnes sur quatre ans.
Le groupe « endetté » veut se détacher de la Chine !
Le groupe français, qui fabrique notamment des habitables, des phares et des systèmes d’échappement, est redevenu bénéficiaire mais reste endetté, a indiqué sa direction en présentant ses résultats pour l’année 2023.
Il s’agit aussi de rendre le groupe moins dépendant de la Chine, où Forvia enregistre 27 % de ses ventes mais l’essentiel de son résultat.
Ce projet pourrait « impacter jusqu’à 10.000 emplois » d’ici à 2028, a indiqué la direction de l’équipementier dans un communiqué.
Tous les sites européens sont concernés !
« Ça va concerner tous les sites mais pas de la même manière », a précisé le directeur financier de Forvia, Olivier Durand, lors d’une conférence de presse.
« On a eu une baisse du marché européen, et on ne voit pas de progression possible à court ou moyen terme. Et on a un certain nombre de sites qui ne fonctionnent pas à leur pleine capacité », a-t-il souligné. « Nous voulons manifester notre ambition de rétablir notre compétitivité complète ».
Limiter les recrutements !
Ce plan d’économies qui doit atteindre 500 millions d’euros d’ici 2028 passera par des suppressions de postes et un recours moindre à des intérimaires, entre autres.
« On doit s’assurer de limiter les recrutements au nécessaire, gérer le volant de flexibilité que nous avons à travers nos sous-traitants. Notre industrie bouge régulièrement et nous savons ajuster nos capacités industrielles », a expliqué Olivier Durand.
Forvia de nouveau bénéficiaire en 2023!
« Cet objectif sera soutenu par la volonté de Forvia d’accélérer le déploiement de l’Intelligence artificielle au sein du Groupe, en vue d’optimiser les investissements et les coûts de R&D ainsi que le management des programmes, tout en maintenant un niveau élevé de technologie et d’innovation», a souligné le directeur général.
Sur l’exercice 2023, Forvia est redevenu bénéficiaire, à hauteur de 222 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 27,2 milliards d’euros (+10,9 % sur un an).
Pour 2024, le groupe vise un chiffre d’affaires compris entre 27,5 et 28,5 milliards d’euros.
Pour faire court, ce sont les salarié-es qui servent de variable d’ajustement pour toujours plus de profits pour les actionnaires.
CAC 40 : D’OÙ VIENNENT LES BÉNÉFICES RECORDS DE STELLANTIS ET RENAULT ?
Les deux constructeurs ont annoncé des résultats canons pour l’année 2023, en misant pour l’essentiel sur une stratégie de casse sociale et de hausse des prix
Pour le CAC 40, l’année 2023 s’annonce d’ores et déjà comme un grand millésime!
Jusqu’ici, les plus grandes entreprises françaises ont enregistré plus de 120 milliards d’euros de bénéfices cumulés, alors que seuls 25 des 40 groupes ont annoncé leurs résultats. Cette dynamique est portée par quelques secteurs, parmi lesquels le luxe et l’automobile. Les deux constructeurs français affichent en effet une forme étincelante, ce qui ne va pas sans créer des remous au sein des équipes, en raison de la répartition annoncée de cette manne et des stratégies qui l’ont rendue possible.
Intéressement à géométrie variable !
Stellantis : le mastodonte issu de la fusion, en 2021, de Fiat Chrysler Automobiles et de PSA, se félicite d’avoir réalisé 189,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, ses profits ont grimpé de 11 %, à 18,6 milliards d’euros. La marge du groupe frôle les 13 %, ce qui est rarissime dans le secteur (pour mémoire, celle de Volkswagen est deux fois plus faible).
Fort de ces résultats mirifiques, le groupe piloté par Carlos Tavares a annoncé que l’ensemble des salariés de Stellantis allaient se voir récompensés à hauteur de 1,9 milliards d’euros en participation et intéressement. En valeur absolue, le chiffre semble énorme, mais cela ne représente jamais que 10 % de l’ensemble des profits et, par ailleurs, l’enveloppe est en baisse par rapport à l’année précédente (où les salariés avaient perçu 2 milliards). Les actionnaires, eux, se voient récompensés à hauteur de 6,6 milliards d’euros sous forme de dividendes et rachats d’actions, soit une hausse confortable de 53 % par rapport à l’année précédente.
Dans les usines françaises, la pilule a du mal à passer. À Mulhouse, les syndicalistes jugent largement insuffisants les 4.100 euros de prime d’intéressement attribués. « Comment une société qui fait plus de bénéfices que l’année dernière peut donner moins d’intéressement », enrage Salah Keltoumi, délégué CGT, (l’année dernière, les salariés ont touché 200 euros de plus). Cédric Brun, secrétaire CGT PSA Valenciennes, tient à rappeler que depuis quelques années, la courbe des primes d’intéressement grimpe beaucoup moins vite que celle des bénéfices : en 2021, par exemple, les profits ont été multipliés par 6,7, mais le montant moyen des primes n’a été multiplié que par 1,3.
Ces bons résultats ont été obtenus par une thérapie de choc mise en place dès la fusion : réduction drastique des coûts de structure visant à abaisser le seuil de rentabilité, mise en concurrence des salarié-es à travers la planète et chasse aux subventions publiques. Dans les deux premières années suivant la fusion, plus de 26.500 postes ont été rayés des effectifs totaux.
Vendre moins et plus cher !
La stratégie est comparable chez Renault : pour des résultats un peu moins spectaculaires dans l’absolu, mais en très nette progression. Après des années de vache maigre, le groupe vient d’annoncer des résultats canons : un chiffre d’affaires en hausse de 17,9 %, à 52,4 milliards d’euros ; une marge de près de 8 % (+ 2,4 points) ; et des bénéfices de 2,3 milliards d’euros, alors que la marque avait affiché un trou de 716 millions l’année précédente.
Là encore, l’origine de ces bons chiffres n’a rien de mystérieux : depuis plusieurs années, le groupe s’est engagé dans une baisse massive de ses coûts de production, avec 6.600 suppressions de postes programmées en France depuis 2020. Dans le même temps, il a rompu avec une stratégie privilégiant les volumes de vente, au profit d’une stratégie misant sur la marge. Autrement dit, Renault n’a plus pour principal objectif de vendre le plus possible de véhicules, mais de les vendre plus cher. En Europe, il a enregistré en 2022 une hausse de 26 % de ses ventes sur les segments C et supérieurs (les plus rentables).
Ce sont les hausses de prix qui ont le plus contribué à la hausse du chiffre d’affaires : si ce dernier a grimpé de 16,5 % en 2023, il le doit surtout à l’« effet prix » (+7,4 points).
Renault : une révolution électrique pas si vertueuse !
« Luca de Meo, directeur général de Renault Group, fait le tour des médias pour endosser à lui seul ce succès ponctuel, fustige la CGT du constructeur. (…) Nous savons, sur le terrain, d’où ces records viennent. Ils sont le fruit du travail de tous les salariés du groupe. Ils sont aussi la dégradation de leurs conditions de travail. » Plus de 10.000 emplois ont été supprimés en France depuis 2020.
Le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici 2027, Renault a déjà annoncé son intention d’écraser ses coûts de production de 30 % par véhicule thermique et de 50 % par véhicule électrique. « Les Chinois arrivent à produire avec des coûts de fabrication inférieure, pourquoi n’en serions-nous pas capables ? », faisait mine de s’interroger Jean-Dominique Sénard, président du conseil d’administration, en décembre dernier.
ATTAQUES SUR LE DROIT DE GRÈVE !
Des propositions de lois émanant des Républicains et des sénateurs centristes prévoient d’encadrer le droit de grève, notamment pendant les vacances scolaires ou lors de grands événements.
Après le mouvement social des contrôleurs de la SNCF qui a provoqué l’annulation d’un TGV sur deux samedi 17 et dimanche 18 février pour le chassé-croisé des vacances d’hiver, la ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement, Marie Lebec, n’a pas exclu mardi de « sanctuariser » des périodes sans grève dans les transports.
« La question de la protection du droit de grève est essentielle, mais je crois qu’on peut s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public », a déclaré la ministre déléguée.
Pour Mme Lebec, « il y a des moments où on peut estimer qu’il faut sanctuariser ces périodes », a-t-elle ajouté, interrogée sur les initiatives parlementaires des Républicains et des sénateurs centristes qui visent à encadrer le droit de grève, notamment pendant les vacances scolaires ou lors de grands événements.
« Trop, c’est trop », s’était notamment indigné à la mi-février le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, auteur d’une proposition de loi permettant au gouvernement de disposer d’un capital annuel de soixante jours d’interdiction de grève, répartis par décret dans une limite de quinze jours par période d’interdiction. « Si on avait affaire à des gens responsables, on ne serait pas obligés d’imaginer des dispositifs de cette nature mais il faut bien protéger les Français », avait-il déclaré.
Toutes les options sont ouvertes !
Pour Mme Lebec, « la réflexion sur le sujet peut être débattue à l’Assemblée ». Est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ?
Est-ce que ça peut faire l’objet d’un accord ou autre avec les représentants syndicaux ?
Je crois que toutes les options sont ouvertes, a-t-elle estimé. Le premier ministre, Gabriel Attal, avait encouragé le Parlement à s’emparer de ce débat, déplorant « une forme d’habitude, à chaque [période de] vacances (…), d’avoir l’annonce d’un mouvement de grève » des cheminots. « Les Français savent que la grève est un droit », mais « aussi que travailler est un devoir », avait-il dit.
Boîte de Pandore !
« Ce qu’il faut sanctuariser, c’est le droit de grève, a répliqué mardi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Je rappelle au gouvernement que le droit de grève est un droit fondamental des travailleurs, inscrit dans la Constitution et dans les normes fondamentales du droit international ». Le dernier gouvernement qui a interdit le droit de grève, c’est Vichy
Alors que la liberté de circulation est invoquée pour sanctuariser des périodes sans grève, « pendant les manifestations de paysans où ils ont bloqué routes et autoroutes, on n’a pas entendu parler de remise en cause du droit de grève », a réagi le secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire, Didier Mathis, dénonçant un « deux poids, deux mesures ». Une telle mesure, « c’est ouvrir la boîte de Pandore et une fois que c’est ouvert, on ne sait pas jusqu’où ça peut aller », a-t-il mis en garde.
Pour SUD-Rail, « c’est une ligne rouge », a insisté le secrétaire fédéral, Julien Troccaz. « A part mettre de l’huile sur le feu pendant la période, on ne voit pas trop à quoi ça va servir », a-t-il assuré.
OUBLIÉS DE L’AGRICULTURE : LES TRAVAILLEURS, BERGERS, CHEVRIERS ET VACHERS, ONT MANIFESTÉ !
Naturellement, dans la société française inégalitaire, les travailleurs agricoles n’encombrent pas les plateaux de télé ni la Une dans la presse. Dès lors, les salariés, bergers, chevriers et vachers, se sont rassemblés à Saint Martin de Crau, dans les Bouches-du-Rhône, à l’initiative du Syndicat CGT des gardiens de troupeaux.
Le syndicat CGT revendique une hausse générale des salaires et le paiement de toutes les heures travaillées. Précaires et mal payés, les bergers, chevriers et vachers revendiquent aussi la reconnaissance de l’expérience professionnelle, l’amélioration de leurs conditions de travail et de logements.
L’immense majorité est payée au SMIC, souvent moins car de nombreuses heures ne sont pas comptabilisées, notamment en estive. Les contrats de travail sont saisonniers et donc précaires. La réforme de l’assurance chômage les prive d’un revenu de remplacement dans les périodes hors contrat.
Cotiser suffisamment pour la retraite semble impossible!
Travailler dehors exige un équipement spécifique entièrement à leurs frais.
Garder des animaux exige des chiens dressés à la charge des salariés. Selon le siège de l’entreprise, bergers, chevriers et vachers n’ont pas accès aux même droits, ni au même salaire quand ils interviennent dans le même massif.
En estive, ou la présence est constante, souvent les hébergements sont insalubres, quand des améliorations simples pourraient être effectuées.
la FNSEA, syndicat patronal majoritaire, a obtenu la prolongation d’exonération des cotisations patronales sur les salaires des employés agricoles. Mais les salaires demeurent toujours au ras de l’herbe ou les troupeaux pâturent. Et rien non plus sur le rallongement du contrat de travail avant et après l’estive, pour la mise ou remise en état des équipements s’il y a lieu.
« Aujourd’hui, nous sommes exploités à tel point qu’il nous est impossible de vivre dignement de notre métier, quand notre travail est essentiel à la production agricole« , rappelle le SGT-CGT.
ROISSY. PREMIÈRE VICTOIRE : UNE CENTAINE DE GRÉVISTES SANS-PAPIERS OBTIENNENT DES AUTORISATIONS DE SÉJOUR !
Après avoir fait grève en octobre dernier pour obtenir de leurs employeurs les CERFA nécessaires au dépôt de leurs dossiers, une centaine de sans-papiers obtiennent des récépissés avec autorisation de travail ! Nordine, travailleur et syndicaliste chez Transdev Roissy, revient sur cette première victoire vers la régularisation.
En octobre dernier, plus de 600 travailleurs sans-papiers avaient déclenché une grève coordonnée dans plus d’une trentaine d’entreprises afin d’obtenir la délivrance de CERFA de la part de leurs employeurs, documents indispensables au dépôt des demandes de régularisation en préfecture.
Aujourd’hui, la totalité des travailleurs relevant de la préfecture du département du 93 a obtenu un récépissé avec autorisation de travail, autrement dit un document les autorisant à séjourner et travailler sur le territoire français pendant les six prochains mois, en attendant que leurs dossiers soient étudiés au fond. Dans le cadre de la grève menée, ils avaient également obtenu de leur employeur qu’il s’engage à les reprendre dans la société dès l’obtention de l’autorisation de travail et ils ont donc pu réintégrer leurs postes.
Même s’il ne s’agit pour l’instant que de régularisations précaires et que rien n’est acquis pour la suite, cette nouvelle étape victorieuse vers la régularisation montre la force d’une stratégie fondée sur l’instauration d’un rapport de force et sur une coordination importante des sans-papiers.
Grève et coordination des travailleurs sans-papiers, retour sur une méthode victorieuse !
Cette coordination des travailleurs ne s’est pas arrêtée à l’obtention des CERFA, puisque la CGT a ensuite exigé un dépôt collectif des dossiers auprès des préfectures, afin d’éviter une individualisation du traitement des dossiers qui permet plus facilement aux préfectures de faire un tri arbitraire. Si la préfecture doit encore se prononcer sur le fond pour accorder des régularisations pérennes avec titres de séjour, la centaine de travailleurs qui avaient déposé leurs dossiers dans le 93 va pouvoir être provisoirement régularisée et reprendre le travail. Il s’agit donc d’une étape encourageante pour la suite.
« Avec ou sans papiers, la lutte pour la régularisation des sans-papiers nous concerne tous » !
Mais il s’agit aussi d’une question stratégique de plus long terme, celle de l’unité entre tous les travailleurs, contre les divisions que tentent d’imposer les employeurs : « Il faut comprendre que les employeurs utilisent ces différences de statuts pour nous diviser entre nous, et pour tirer les salaires vers le bas en utilisant les personnes sans-papiers comme main d’œuvre bon marché. Mais surtout, le fait qu’on s’implique dans leur lutte pour la régularisation permet de tisser des liens précieux entre nous. Par exemple aujourd’hui, à Roissy, on fait face à une répression importante et on est obligés d’y faire front tous ensemble si on veut les faire reculer. Ces salariés sans-papiers, qu’on ne connaissait pas forcément il y a quelques mois car ils sont plutôt en intérim et pour qui les questions syndicales peuvent être des préoccupations plus éloignées pour eux, ils sont aujourd’hui à nos côtés et ça c’est très fort. Ce sont des vrais militants. D’ailleurs on comprend de plus en plus qu’il y a un lien entre d’un côté la répression des gouvernements, contre les personnes étrangères ou sans papiers, et de l’autre la répression patronale contre les salariés. Ce sont les deux faces d’une même pièce et on doit lutter contre ces deux aspects. La lutte actuelle pour la régularisation des sans-papiers à Roissy a permis de faire beaucoup avancer la conscience des gens à ce sujet » poursuit Nordine.
« Cette lutte a généré entre nous des discussions plus politiques, par exemple sur la loi Darmanin. Ce sont des discussions qu’auparavant nous n’avions pas vraiment au sein du syndicat, certains voient ça d’un mauvais œil et disent que faire de la politique ça n’a rien à faire là, alors qu’en réalité, la question syndicale est éminemment politique ».
Les directions syndicales doivent s’appuyer sur cette grève pour arracher la régularisation de l’ensemble des sans-papiers !
« On doit élargir cette méthode pour l’ensemble des sans-papiers. On se doit d’apporter nos moyens syndicaux et la force de frappe dont on dispose pour soutenir l’ensemble des sans-papiers qui luttent actuellement, avec les méthodes qu’ils choisissent, notamment celles et ceux qui continuent d’occuper les chantiers des Jeux olympiques. Il faudrait qu’on ait des cadres de rencontre communs, qu’on organise de grandes assemblées, avec les sans-papiers en lutte de la CGT mais aussi ceux des collectifs »,
CAEN (14): GRÈVE ILLIMITÉE À LA CLINIQUE SAINT-MARTIN
Ras-le-bol du personnel de l’hôpital Saint-Martin : « Il y a une mise en danger des patients »!
Les soignantes et soignants de l’hôpital privé Saint-Martin ont entamé une grève illimitée, depuis le 14 février 2024. Ils réclament une augmentation de salaire, déplorant l’incapacité de l’hôpital à fidéliser son personnel.
« L’établissement sera totalement à l’arrêt, prévient Édouard Fabre, porte-parole de l’intersyndicale. Seules les réquisitions ordonnées par le préfet permettront de faire fonctionner certains services de l’hôpital. Mais sinon, tous les soignants et les salariés seront en grève. » L’objectif étant toujours d’obtenir une augmentation des salaires.
« La direction de la clinique fait savoir qu’elle ne prévoit aucune nouvelle augmentation en dehors de celles annoncées en décision unilatérale. Elle reste cependant ouverte à toute discussion sur l’organisation des soins et l’amélioration de la qualité de vie au travail », indiquait la direction.
En attente d’une hausse de 10 % des salaires et d’un treizième mois !
Lundi 19 février, la situation n’avait pas bougé. « Nous n’avons reçu aucun geste de la direction, déplore le, délégué syndical. Notre première proposition a été balayée d’un revers de main. Et la réponse était une augmentation de 0,4 %…. » Alors même que l’Hôpital Saint martin affiche un bénéfice NET de 2,9 millions d’euros!!!
INALTA RÉGION MAINE ANJOU : PROTECTION DE L’ENFANCE : UN NOUVEL APPEL À LA GRÈVE!
La CGT Inalta appelait les salariés à se mobiliser les jeudi 22 février et mercredi 13 mars 2024 pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Un rassemblement a eu lieu au siège d’Inalta. Le prochain sera mercredi 13 mars au siège du Semo 72 (service d’action éducative en milieu ouvert de la Sarthe).
Le syndicat dénonce la dégradation des conditions de travail au Semo72 et notamment un nouveau dispositif pour gérer les veilles et les relais décidé sans les agents. Ils estiment que ces nouvelles procédures vont fragiliser un service déjà surchargé de travail et qui ne parvient pas à recruter pour pallier la montée en charges des nombreuses mesures attribuées. Le dispositif est incompatible avec un accompagnement de qualité, conclut le syndicat dans un communiqué.
TRAVAILLER 7 JOURS SUR 7 PENDANT LES JOP, C’EST NON !
Le 23 novembre dernier, le ministre du Travail, Olivier Dussopt a fait paraître un décret visant à supprimer le repos hebdomadaire des salarié-es travaillant sur la captation, transmission, diffusion ou retransmission des compétitions organisées dans le cadre des Jeux Olympiques et Paraolympiques (JOP) de 2024.
Ce décret prévoit comme contrepartie un repos compensateur au moins égal à la durée du repos supprimé. Dans nos secteurs, les équipes techniques intermittentes sont engagées par des successions de contrats à durée déterminée. Les plannings de travail, comme les contrats de travail sont souvent transmis tardivement si bien que nous avons des raisons de croire que cette contrepartie ne sera jamais appliquée.
Le Gouvernement souhaite faire travailler 7j/7j des travailleuses et travailleurs notamment de la prestation technique, de la production audiovisuelle, de la télédiffusion sans que cela n’émeuve nos organisations patronales. La garantie de la santé et de la sécurité au travail des salarié-es avant, pendant et après les JO est fondamentale et demeure notre préoccupation !
C’est pourquoi la CGT et plusieurs de ses fédérations, dont la CGT Spectacle, ont saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation du décret pour excès de pouvoir.
Les JOP ne sauraient être une tentative d’expérimentation pour précariser encore les travailleurs et travailleuses alors même que le Gouvernement annonce mettre à terre nos conventions collectives avec l’Acte 2 de la réforme du marché du travail. La CGT Spectacle ne laissera pas faire et entend mobiliser la profession dans la prestation technique et toutes les branches concernées pour faire entendre notre colère et nos revendications !
NANTES (LOIRE-ATLANTIQUE) : AVEC LES TRAVAILLEURS DE LA PROTECTION DE L’ENFANCE !
Le syndicat CGT du CHU de Nantes était présent ce vendredi 23 février au matin en solidarité avec les travailleuses et les travailleurs de la protection de l’enfance ! Un secteur dévasté tout comme la pédopsychiatrie…. Les enfants sont exposés à la politique antisociale du gouvernement Macron !
TOUR EIFFEL : LES SALARIÉS DE LA TOUR EIFFEL SONT EN GRÈVE DEPUIS LE 19 FÉVRIER !
Des négociations sont toujours en cours. L’Assemblée Générale du personnel a voté la reconduction de la grève. La Mairie est autour de la table des négociations. Nous attendons des avancées concrètes sur le modèle économique général. Nous maintenons notre axe de revendication initial et ce malgré des tentatives de notre direction de dévier le cœur du combat sur des questions salariales, ce que refusent les salariés. Pour rappel les organisations syndicales demandent : » Un lien direct avec la Mairie de Paris « , un modèle économique équilibré permettant d’entretenir et moderniser le monument.
Ce conflit, qui a déjà entraîné la fermeture du monument le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel, survient en pleines vacances scolaires d’hiver et à cinq mois des Jeux olympiques (26 juillet – 11 août).
MONDE
LES DOCKERS INDIENS : MOBILISATION CONTRE LA MACHINE DE GUERRE ISRAÉLIENNE !
Des milliers de dockers indiens refusent de participer au transport d’armes israéliennes. Ce formidable exemple de solidarité de la classe ouvrière doit être répété à travers le monde pour résister efficacement au génocide d’Israël contre la Palestine !
C’est la voie à suivre pour le mouvement de solidarité avec la Palestine : rassembler le pouvoir collectif de la classe ouvrière pour isoler la machine de guerre israélienne.
Le prix du sang !
L’Inde et Israël ont une longue histoire de commerce d’armes. Le groupe Adani, dirigé par Gautam Adani, partenaire criminel de longue date du Président Modi, forme une coentreprise avec la société israélienne Elbit Systems pour fabriquer et exporter des missiles Hermes 900 de l’Inde vers Israël pour les utiliser contre les Palestiniens. En termes d’importations, Israël était le troisième fournisseur d’armes de l’Inde entre 2016 et 2020 et ce chiffre ne devrait qu’augmenter au cours des cinq prochaines années .
La libération du peuple palestinien exige la fin du système capitaliste et impérialiste pourri qui noie le Moyen-Orient dans le sang. Les travailleurs et les jeunes du monde entier doivent suivre l’exemple de ces couches courageuses de travailleurs, en Inde et ailleurs, qui prennent déjà position.
Nous avons besoin d’une campagne mondiale de grèves et d’embargos sur les travailleurs dans les ports, les usines et autres lieux de travail essentiels à la guerre d’Israël contre Gaza.
Au-delà de cela, nous devons faire tomber le système qui maintient perpétuellement en esclavage les Palestiniens et les peuples opprimés du monde. La tâche des communistes du monde entier est de construire des partis communistes révolutionnaires capables de se connecter avec les couches les plus avancées de travailleurs et de jeunes, et de combattre leurs propres classes dirigeantes, qui aident et encouragent le terrorisme israélien à Gaza.
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