Élèves et enseignants de l’IUT GEA de Brest (Finistère) se sont réunis le lundi 5 septembre 2022 pour un pique-nique revendicatif : deux enseignantes devaient intégrer l’établissement à la rentrée. Elles se sont vues refuser leur nouveau poste par l’académie.
Pour la rentrée 2022 à l’IUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) de Brest (Finistère), deux enseignantes manquent à l’appel. Leurs rectorats ont refusé leur nouvelle affectation. Conséquences : 800 heures de cours en moins pour les élèves, et une filière qui garde portes closes.
« C’est un vrai coup de massue ». En cette rentrée 2022, le moral de Muriel Taillens est au plus bas. La responsable du département GEA (gestion des entreprises et des administrations) de l’IUT de Brest (Finistère) a appris fin juin que les deux enseignantes de lycée qui devaient rejoindre son équipe pédagogique ne répondront finalement pas à l’appel.
Leurs rectorats respectifs, à Rennes (Ille-et-Vilaine) et Versailles (Yvelines), se sont opposés à leur nouvelle affectation. En cause : le manque d’effectifs dans le secondaire.
800 heures de cours non dispensées
Les deux professeures avaient pourtant réussi en avril un concours offrant cette promotion : « On nous parle d’évolution de carrière mais ça ne semble être que du discours », réagit l’une d’elles.
Elles devaient animer 800 heures de cours cette année, en particulier au sein du nouveau parcours « contrôle de gestion ». Un parcours qui n’ouvrira finalement pas ses portes : « Il était disponible sur Parcoursup, cela entache notre crédibilité, déplore Muriel Taillens. Pourquoi le recteur ne nous a pas informés plus tôt ? »
Recours devant l’académie
Les premiers impactés sont les étudiants. Nolwenn devait intégrer cette nouvelle filière, mais elle a été contrainte d’opter pour son second choix : « J’ai été tourmentée tout le mois d’août, partage-t-elle. On m’a appris la semaine dernière que je pouvais suivre la formation à Quimper. Mais impossible de trouver un logement en si peu de temps. »
L’IUT GEA peut compter sur l’université, qui la soutient dans ses recours. Après la pétition des élèves en juillet, l’école a envoyé un nouveau courrier à l’académie ce lundi matin. Elle l’exhorte à signer le détachement des deux enseignantes : « On a menti aux élèves, clame une enseignante. Il faut que l’on rouvre cette formation. »
Auteur : Étienne LANNUZEL