Gaza : six mois d’une guerre dévastatrice-par Pierre Barbancey (H.fr-8/04/24)

L’armée israélienne a annoncé le retrait de ses troupes de Khan Younès mais le premier a redit sa détermination à poursuivre la guerre et à conduire une offensive à Rafah, également dans le sud de la bande de Gaza.
© Mahmud HAMS / AFP

À Gaza, la population palestinienne vit sous les bombes depuis le 7 octobre. Seul un cessez-le-feu peut aboutir à la fin du massacre et à la libération des otages israéliens.

C’est une guerre sans pareille qui dure depuis six mois. Tout un territoire pas plus grand qu’un mouchoir de poche est assiégé par l’armée israélienne, l’une des plus importantes au monde. Bombardements par terre, air, mer, incursion de troupes au sol et une population de 2,4 millions d’habitants prise au piège. Les représailles meurtrières à l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre – qui a tué 1 400 Israéliens – ont fait plus de 33 000 morts, des dizaines de milliers de blessés, sans compter les cadavres se décomposant sous les décombres des immeubles détruits. Impossible de partir ou d’échapper au déluge de feu.

Netanyahou ne renonce pas à une offensive sur Rafah

Et pourtant, Israël n’entend pas s’arrêter là si l’on en juge par les déclarations du premier ministre Benyamin Netanyahou. « Nous sommes à un pas de la victoire. Mais le prix à payer est douloureux et déchirant », a-t-il déclaré ce dimanche. Ce qui relativise les déclarations de l’armée annonçant le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza. D’ailleurs, Netanyahou a redit sa détermination à éradiquer le mouvement armé « dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah », ville de l’extrême sud, à la frontière égyptienne, où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés par la guerre.

Paradoxalement, la mort de sept membres de l’ONG World Central Kitchen, tués dans une frappe israélienne le 1er avril à Gaza, aura fait plus de mal à Israël que les 33 000 Palestiniens tués. Joe Biden, déjà touché dans sa campagne électorale par son soutien inconditionnel à Tel-Aviv , a exigé, lors d’un appel téléphonique avec Netanyahou, « un cessez-le-feu immédiat » et évoqué pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à l’amélioration de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et la préservation des civils. Réponse du premier ministre israélien : « Il n’y aura pas de cessez-le-feu sans le retour des otages. Cela n’arrivera pas. »

En coulisses, pourtant, les négociations reprennent. Samedi soir, une large mobilisation anti-Netanyahou a eu lieu à Tel-Aviv et dans d’autres localités israéliennes pour réclamer sa démission, des élections législatives anticipées et un accord sur les otages. Or, ce dernier point ne peut être obtenu qu’avec un cessez-le-feu. Et sur cette question, le Hamas reste intransigeant. Mais cet arrêt de la guerre est également indispensable pour venir en aide à la population palestinienne et empêcher un génocide dont le risque est pointé par la Cour internationale de justice.

°°°

Source: https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/gaza-six-mois-dune-guerre-devastatrice

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/gaza-six-mois-dune-guerre-devastatrice-par-pierre-barbancey-h-fr-8-04-24/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *